mardi, février 26, 2013

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Dov Hikind, le clown raciste de Brooklyn fête Pourim


On a déjà croisé Dov Hikind sur ce blog. Ce politicien de l’Etat et de la ville de New York est un ardent sioniste et, comme tout sioniste conséquent, un tenant de la suprématie raciale.
Ce monsieur fait encore parler de lui suite aux festivités de Pourim qui commémorent chez les Juifs l’échec d’un plan qui visait à les massacrer dans la Perse antique (et l’extermination subséquente de la famille de celui qui complotait contre les Juifs).

La fête de Pourim est l’occasion (j’ignore pourquoi) de canulars de type poisson d’avril dans la presse et de moments récréatifs où les convives se déguisent.

Une pratique observée bien sûr par M. Dov Hikind qui a choisi de se déguiser en basketteur noir, en se peignant le visage en noir et en portant une perruque imitant une chevelure «afro».
Le blackface de Dov Hikind
Le blackface de Dov Hikind
Le problème étant que ce genre de déguisement (en noir pas en basketteur) renvoie aux Etats Unis à quelque chose de très précis, une forme particulière des minstrels shows dans laquelle les comédiens se grimaient pour incarner des noirs, désignée dans la culture américaine sous l’appellation «blackface.» Cette variante des minstrels shows était un des véhicules de l’idéologie et de l’imagerie racistes aux Etats Unis. La disparition de ce type de spectacle dans les années 1960 sera une des conséquences de la montée en puissance du mouvement pour les droits civiques.

C’est pourquoi le déguisement de Dov Hikind, qui est un personnage public et un élu, n’est pas passé inaperçu aux Etats Unis et a suscité l’indignation de commentateurs qui ne comprennent pas comment la signification de ce genre de grimage a pu échapper au politicien.

Ou plutôt si, puisqu’ils nous proposent, comme Gawker, un certain nombre d’exemples qui montrent que ce monsieur n’est pas vraiment convaincu par l’idée d’une égalité fondamentale de tous les êtres humains.

Je vous propose une traduction de l’article que Gawker a consacré à cette affaire. Le blog Whiskey Fire lui apporte cependant un éclairage particulier en nous précisant que Dov Hikind n’avait pas vu de mal dans son choix. 
Hikind a répété à Alex Silverman, journaliste pour WCBS, qu’il “n’avait jamais pensé une seconde” que la blackface était hors limites [de l’acceptable]. «Si j’étais noir,» a declaré Hikind, «pour Pourim j’aurais grimé mon visage en blanc.»
Et en fait, c’est exactement ce qui s’est passé pour pratiquement chaque fête de Pourim chez les Afro-Américains à travers l’histoire. 

D’où on déduira soit que M. Hikind est stupide, soit qu’il n’est pas suffisamment enraciné dans l’histoire de son pays pour comprendre ce qui cloche avec son comportement.

Pour conclure en faisant allusion à la situation française, on remarquera que ce qui a été reproché à l’humoriste Dieudonné, c’est précisément de s’être déguisé en Juif du type colon extrémiste. Peut-être aurait-il du le faire pour Pourim…
Lequel de ces rabbins est le vrai Dieudonné?
Lequel de ces rabbins est le vrai Dieudonné?

L’élu Newyorkais Dov Hikind, roi de la sensibilité à sens unique, a fait la fête hier en se grimant en blackface

Par Cord Jefferson, Gawker (USA) 26 février 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri

Dov Hikind est le trou du cul de l’Assemblée de l’Etat de New York qui représente le Dictrict 48, une zone bétonnée de Brooklyn qui comprend Midwood et Borough Park, une enclave juive orhodoxe ben connue dans le quart sud-ouest de l’arrondissement. Hikind est lui-même un Juif orthodoxe. Pour fêter Purim cette année, et commémorer l’échec de l’extermination du peuple Juif dans la Perse antique, Hikind a choisi un costume très élaboré pour faire la fête. La femme de Hikind s’est déguisée en diable au visage rouge et son fils s’est peint le visage avec le symbole du yin et du yang, pour dit-on, ressembler à un «ange.» Et Hikind lui-même, le représentant sexagénaire élu d’une des villes du monde les plus diverses ? Eh bien, il a choisi de se déguiser en joueur de basketball, Afro et blackface bien sûr. 

Selon Hunter Walker de l’Observer, Hikind s’est “beaucoup amusé” à transformer ce qui aurait pu être une fête complètement innocente en minstrel show : 
«Je voulais simplement, je pense, j’ai essayé d’imiter, vous savez, peut-être un de ces joueurs de basketball. Quelqu’un m’a donné une tenue, quelqu’un m’a donné la chevelure d’un vrai, vous savez, d’un genre de joueur de basketball noir,» a expliqué M. Hikind. «C’était juste très drôle. Tout le monde a simplement passé un très très bon moment, et chaque année je fais quelque chose de différent… Ce qui m’amuse, c’est quand les gens arrivent et ne me reconnaissent pas.» 
Hikind a poursuivi en disant que son costume, qui s’inscrit dans la lignée de siècles de blackface shows conçus pour signifier la suprématie blanche, avait été fait « seulement pour s’amuser dans le respect.» 

Malgré les efforts de blancs qui devraient être mieux informés, il y a un bon moment maintenant que blackface est incapable de véhiculer la drôlerie ou le respect. Et sur ce plan, la carrière d’Hikind n’a pas été un modèle à imiter quant à la manière de vivre ensemble avec nos différences. Les habitants de Brooklyn se rappellent peut-être certains de ses morceaux de bravoure :
En 2005, puis en 2009, Hikind avait déposé sans succès à l’assemblée de l’Etat une proposition de loi “antiterroriste” alarmiste qui aurait autorisé les agents de police à contrôler et à fouiller les citoyens sur la base de leur ethnicité, une loi du genre dont on aurait pu penser qu’un Juif l’aurait trouvée un peu gênante une fois placée dans un contexte historique, mais hélas.
D’ailleurs, la police de la ville de New York pratique déjà les contrôles sur la base de la race, ce qui fait que la codification de ce genre de comportement semble une idée franchement mauvaise. 

En 2006, quand un groupe d’adolescents Juifs orthodoxes était tombé sur un pakistanais de confession musulmane, le traitant “d’enculé de sa mère de terroriste” et en le frappant à coups de pieds et de poings américains, Hikind avait publiquement condamné le Pakistanais en disant que c’était lui qui avait provoqué les garçons Juifs. Quelques semaines plus tard, quatre des cinq adolescents accusés pour l’agression avaient plaidé coupable. 

En 2007, Hikind avait dit ce qui suit à propos du mariage gay:
“Si nous autorisons le mariage gay dans l’Etat de New York, ceux qui veulent vivre et avoir une relation incestueuse se seront rapprochés eux aussi de cinq pas de l’atteinte de leurs objectifs.»
En 2009, Hikind s’était démené pour exclure du mémorial de l’holocauste de Brooklyn les cinq millions de personnes tuées avec les Juifs par le régime nazi. «Ces gens ne sont pas dans la même catégorie que le peuple juif eu égard à l’holocauste,» avait déclaré Hikind au New York Post à l’époque. «C’est extrêmement différent. On ne peut pas comparer des prisonniers politiques avec des victimes juives.»

En 2010, Hikind s’était exprimé à l’un des trois mémorials de New York pour commémorer le 20ème anniversaire de l’assassinat de Meir Kahane, le militant Israélo-Américain qui avait fondé la Ligue de Défense Juive. Kahane plaidait pour l’expulsion par la force de tous les non Juifs d’Israël ainsi que pour l’interdiction des mariages et des relations sexuelles avec les Gentils. A une de ces manifestations commémoratives, on avait cité le participant Josh Davis comme ayant dit, « Si nous avions prêté attention au message du rabbin Kahane relatif à l’expulsion dans les années 1980 de la malveillante population arabe, nous ne serions pas au bord de l’extinction.» Le Southern Poverty Law Center (genre de LICRA non ultrasioniste) a désormais placé la Ligue de Défense Juive sur sa liste des organisations racistes.  
         
Mais Hikind n’est pas totalement insensible aux affronts à l’ethnicité. Au début de ce mois, quand le New York Post a décidé de faire monter l’indignation sur la supposée ressemblance entre les habits du styliste de mode John Galliano et la tenue hassidique [Dov Hikind a lui-même été élevé dans le hassidisme, note de Djazaïri], l’élu à l’assemblée de l’Etat s’est senti obligé d’intervenir : 
“De qui se moque-t-il?” a ajouté le représentant de Brooklyn à l’assemblée, Dov Hikind. «L’apparence des chaussettes, la veste, les payot… Ma question est, de qui se moque-t-il?»
John Gallano, shmuck! (connard)

Voilà une question qu’elle est bonne Dov. Maintenant, de la part des centaines de milliers de noirs qui résident à Brooklyn, voici la même question : l’apparence de ce  visage peint en noir et la perruque afro, ma question est, de qui vous moquez-vous crénom de nom ? 

Et pourquoi n’avez-vous pas déjà démissionné de votre poste? 

Mise à jour: Hikind a présenté des excuses sur le modèle de défense classique du "désolé que vous ayez été offensé» selon le New York Daily News :
«Ma femme était déguisée en diable. Et elle n'est pas un démon. C'était avoir une apparence différente pendant Pourim sans arrières pensées. Je voulais juste avoir une apparence différente et être méconnaissable," a déclaré Hikind . 
«Je comprends la sensibilité des gens. Personne n’avait d’arrière pensée. Ce n’était pas fait pour vous offenser ou vous blesser en aucune façon. Je suis désolé si les gens ont été choqués. Ce n’était absolument pas le but ».

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dimanche, avril 08, 2012

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Décès de Gil Noble, porte-voix de l'autre Amérique


Je vous propose une notice nécrologique parue dans le New York Times qui parle de quelqu’un que je ne connaissais pas et que vous ne connaissiez sans doute pas non plus.
Gil Noble qui vient de mourir à 80 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral était une figure de la télévision newyorkaise et une référence pour la communauté noire de la Big Apple.
Si nous ne le connaissions pas, les démêlés avec le lobby sioniste que lui et un de ses amis ont vécus sont pourtant familiers à ceux qui s’intéressent à l’actualité médiatique française.
En effet, comme Dieudonné en France, Gil Noble s’est trouvé confronté aux pressions du lobby sioniste et, comme Dieudonné, il n’a pas cédé grâce à son courage personnel mais aussi au soutien de son public.
Mais n’oublions pas que si certains réussissent à tenir tête au lobby sioniste (à quel prix !), d’autres voient par contre leurs carrières brisées et ce sont les plus nombreux.
On appréciera le sens de la répartie de Gil Noble qui expliquait, face à ceux qui lui reprochaient de ne pas présenter l’autre version de l’histoire, que son émission était précisément cette autre version de l’histoire qui, en dehors d’émissions comme la sienne, ne pouvait se faire entendre.


par PAUL VITELLO, The New York Times (USA) le 5 avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Gil Noble, un journaliste de télévision qui présentait “Like it is”, un programme d’actualités sociales et politiques diffusé le dimanche matin à New York, une émission primée parmi les plus anciennes du pays à s’intéresser au leadership noir et au vécu afro-américain, s’est éteint jeudi dans un hôpital de Wayne dans le Nex Jersey.
Il est décédé des complications d’une attaque cérébrale qu’il avait subie l’été dernier, a déclaré Dave Davis, PDG de WABC-TV qui diffusait « Like it is » depuis 1968.

Gil Noble
Quoique retransmise seulement dans l’agglomération newyorkaise, “Like it is” attirait des invités de stature nationale et internationale. Certains étaient controversés. Ses interviews de personnalités comme Louis Farrakhan de la Nation of Islam avaient attiré des protestations pour partialité. Mais c’était précisément ce que voulait M. Noble.

“Ma réponse à ceux qui se plaignaient que je n’expose pas l’autre version de l’histoire était que cette émission était précisément l’autre version de l’histoire,” avait-il dit en 1982.

Ses interviews constituent une veritable archive de l’histoire des noirs aux Etats Unis : des centaines d’heures de conversation avec des personnalités politiques et culturelles comme Lena Home, Fannie Lou Hamer, Bill Cosby, Sammy Davis Jr, Mohamed Ali, Andrew Young, Dizzy Gillespie et Stokely Carmichael.

M. Noble voyait “Like it is” comme une plateforme pour des idées et des perspectives – notamment celles des noirs – qui étaient absentes des organes d’information grand public. Il avait une fois appelé son émission «l’antidote aux informations de 6h et 11h »

Ses échanges en tête-à-tête avec des chefs d’Etats africains et caribéens, dont Kenneth Kaunda, de Zambie, Michael Manley de la Jamaïque et Robert Mugabe du Zimbabwé s’inscrivaient dans une autre mission consistant à informer sur des événements touchant des populations d’origine africaine à travers le monde.

On apprenait beaucoup en regardant l’émission de Gil,” a déclaré l’ancien maire de New York David N. Dinkins dans un éloge funèbre. «On n’avait pas à être d’accord avec tout ce qu’il disait, mais pour nombre d’entre nous, il fallait regarder son émission.»

Le soutien profondément ancré dont jouissait M. Noble auprès de son public, l’avait aidé à survivre à deux controverses qui avaient résulté d’interviews avec des personnalités considérées comme antisémites, ayant un parti pris contre Israël ou les deux. En 1982, l’ Anti-Defamation League [ADL] avait accusé M. Noble de montrer un parti pris contre Israël quand il avait programmé un panel de discussion sur l’invasion du Liban par Israël sans présenter le point de vue israélien.

La simple rumeur de sanctions disciplinaires avait suscité des manifestations devant le siège de WABC, avec à leur tête le révérend Calvin O. Butts, pasteur de l’ Abyssinian Baptist Church à Harlem et le révérend Al Sharpton Aucune mesure disciplinaire ne fut prise, mais on demanda à M. Noble de présenter une émission avec des invités pro-Israël.

Des tensions du même genre étaient apparues à l’été 1991, quand M. Noble avait préparé la diffusion d’un discours dans lequel  on dit que son ami, Leonard Jeffries, un professeur de « black studies » au City College, aurait tenu des propos intolérants. Des articles de presse à ce sujet avait conduit à la révocation de Jeffries du poste de chef du département d’études noires (black studies).

M. Noble avait soutenu que seule l’écoute du discours dans son intégralité aurait pu amener les responsables de la faculté (ou n’importe qui d’autre) à décider si les propos pouvaient motiver une mesure disciplinaire ou avaient été sortis de leur contexte (dans une partie des on exposé, M. Jeffries affirmait que les films hollywoodiens où les noirs étaient avilis étaient faits par des « gens qui s’appelaient Greenberg, Weisberg et Trigliani.” Dans une autre, il disait que « Chacun sait que de riches Juifs finançaient le commerce des esclaves »).

Les responsables de WABC-TV avaient retiré cette partie dont ils disaient qu’elle pouvait aggraver les tensions raciales dans la ville. Il se trouva que ces tensions longtemps latentes entre noirs et juifs dans le secteur Crown Heights de Brooklyn explosèrent violemment la semaine suivante.

Une fois encore, des manifestants se présentèrent devant les locaux de la chaîne de télévision. Cette fois, se trouvait parmi eux un sénateur de l’Etat, qui sra plus tard gouverneur de New York, David A. Paterson.

 «Je me souviens que c’était une manifestation spontanée,»  a déclaré M. Paterson dans une interview. « Les gens sont venus tout simplement. Parce que «Like it is» était quelque chose de vraiment spécial et à protéger pour la communauté afro-américaine.» Une séquence sur l’affaire Jeffries sera finalement montrée par la suite.

«Certains Américains blancs sont rebutés par ‘Like it is’, mais c’est la nature de ce programme».avait expliqué M. Noble à The Village Voice à la fin de cette année là. «Nous assistons à une querelle entre les races en Amérique et certaines opinions dans la communauté noire doivent être entendues même si ce sont des voix de révolte.»

Après l’attaque cérébrale de M. Noble, WABC-TV a lancé l’émission «Here and Now», une émission sur les questions politiques et sociales qu’elle présente comme «poursuivant la voie tracée par Gil Noble.»

Gilbert Edward Noble est né à Harlem le 22 février 1932. Il est le fils de Rachel Noble, enseignante, et de Gilbert R. Noble, propriétaire d’un garage automobile. Ses deux parents étaient nés en Jamaïque. Il a fréquenté le City College et a fait son service militaire pendant la guerre de Corée.
M. Noble a été embauché comme journaliste pour la station de radio WLIB en 1962. En 1967, après des émeutes raciales d’ampleur nationale qui avaient incité les chaînes de télévision dans tout le pays à recruter certains de leurs premiers journalistes noirs, il a été embauché par WABC. Il a travaillé comme reporter, présentateur du weekend et parfois comme correspondant pour «’Like it is, » une émission qui a commencé en 1962 et dont il est devenu le responsable et présentateur en 1975. Il a reçu sept Emmy Awards.

M. Noble laisse derrière lui une épouse, Norma jean, avec leurs quatre filles Lynn, Lisa, Leslie et Jennifer; un fils, Chris; and huit petits enfants.

Milton Allimadi, rédacteur en chef du journal Black Star News d’ Harlem et invité occasionnel de l’émission de M. Noble, a expliqué la considération particulière dont faisait l’objet M. Noble dans la communauté qu’il servait.

Dans un éloge publié en ligne en août dernier, M. llimadi écrit qu’après avoir été invité dans l’émission, des inconnus l’avaient arrêté dans la rue pour lui serrer la main. « Quand je monte dans un bus M.T.            A., les chauffeurs refusent que je paye mon ticket, » écrit-il, « disant qu’ils sont heureux de transporter quelqu’un qui est pasé dans ‘Like it is.’»

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samedi, mai 01, 2010

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Frankie Boyle est-il le Dieudonné d'outre-Manche?

On aurait tort de penser que Dieudonné est le seul humoriste à avoir des mésaventures avec le lobby sioniste. On a raison par contre de considérer qu'aucun humoriste n'a fait l'objet d'un tel acharnement sur sa personne du fait de ce lobby.
Ce qui avait frappé dans le cas de Dieudonné, c'était notamment la célérité avec laquelle il a été châtié pour avoir osé caricaturer un colon sioniste extrémiste. Signe d'une rancune tenace, Dieudonné reste généralement interdit de plateaux de télévision et de nombre d'antennes de radio, dont une est spécifiquement dédiée aux humoristes.
Même si les désagréments qu'il connait sont sans aucune commune mesure avec ceux que rencontre Dieudonné, l'humoriste Britannique Frankie Boyle est en quelque sorte le Dieudonné d'outre-Manche. J'écris sans aucune commune mesure car Boyle ne fait pas l'objet de mesures de rétorsion visant à l'interdire de plateaux télé, radio ou de spectacles. Non, puisque la BBC vient simplement de présenter des excuses [à qui?] pour des propos tenus par Boyle dans une émission de satire politique sur Radio 4, une station du réseau public britannique.
L'humoriste est furieux de ce "désaveu" et le fait savoir publiquement par le texte dont je vous propose la traduction. Sa petite mésaventure illustre cependant deux choses. La première est la patience et la ténacité du lobby sioniste puisque les excuses surviennent deux ans après les faits incriminés. La deuxième est la mainmise du lobby sioniste sur la BBC qui se couche après avoir reçu une seule lettre de protestation! Il y a fort à parier que cette lettre émanait non d'un auditeur mais d'un dirigeant politique ou plus simplement d'un dirigeant de la BBC elle-même. J'avais déjà publié dans ce blog un article au sujet de la mainmise et du noyautage de la BBC par le fameux lobby.
Les excuses publiques de la BBC sont bien sûr accompagnée de l'annonce d'un renforcement du contrôle à priori de la BBC sur ses émissions avant diffusion. Effectivement, le meilleur moyen d'éviter d'avoir à présenter des excuses est encore d'éviter de provoquer celui qui exige qu'on se couche.


Frankie Boyle répond: "Ce sont des lâches à la BBC'
par Andy Welch, AOL Television (UK) 30 avril 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

La BBC a présenté hier des excuses pour une blague racontée par Frankie Boyle en 2008 dans l'émission humoristque Political Animal sur Radio 4.

Aujourd'hui, cependant, le comédien controversé a fustigé la BBC, la qualifiant de 'lâche' et 'd'avoir une peur insigne d'offenser' après avoir censuré une de ses blagues.

Dans une lettre ouverte empreinte de colère, le comédien a riposté aux excuses publiées par le BBC Trust pour un gag qui selon lui avait attiré un peu l'attention sur 'l'apartheid' en Palestine. La blague, qui comparait la Palestine à un gâteau frappé de manière répétée par un Juif avait été qualifiée d'antisémite suite à la protestation d'un auditeur.

Ce site web a reçu de nombreux commentaires sur Frankie Boyle ces deux dernières semaines - il était sur la sellette pour une plaisanterie qu'il avait faite récemment sur les personnes atteintes du syndrome de Down - nous pensons donc qu'il n'est que justice de lui donner la parole à son tour.

Voici le texte intégral de sa réponse:

A l'évidence, ça fait drôle d'être sur le terrain élevé de la morale mais je considère qu'il est nécessaire de répondre à la lâcheté des reproches faits par le BBC Trust à l'encontre de mes blagues sur la Palestine.

Comme toujours, je n'ai pas été informé par la BBC mais j'ai lu dans un journal que les procédures de la rédaction seraient encore renforcées pour empêcher les sketches qui ont quelque chose à dire de passer à travers les mailles des censeurs.

Au cas où vous l'ignoreriez, les blagues en question sont: 'J'ai étudié les techniques d'arts martiaux de l'armée israélienne. Je connais maintenant 16 manières de frapper une femme palestinienne dans le dos. Les gens pensent que le Moyen orient c'est très complexe mais j'ai une image qui résume assez bien les choses. Imaginez que la Palestine est un gros gâteau, eh bien... ce gâteau est réduit en morceaux à coups de poings par un Juif hargneux.'

Je pense que le problème ici, est que les producteurs de l'émission ont dû penser qu'Israël, un Etat agressif, terroriste, disposant d'un arsenal nucléaire était une cible appropriée pour la satire. La décision du Trust consiste essentiellement en une note de leurs supérieurs hiérarchiques. Elle dit que si vous vous imaginez qu'il est juste de s'en prendre à un Etat qui s'affaire activement à la destruction de tout un peuple, vous êtes dans l'erreur. Israël est hors du champ de ce qui est permis.

La BBC avait refusé en 2009 de diffuser un appel humanitaire pour aider les habitants de Gaza à reconstruire leurs maisons. C'est tragique pour une telle institution mais elle est désormais morte de peur à l'idée de déplaire et vulnérable devant n'importe quelle sorte de lobby bien implanté.
J'avais dit ces blagues dans une émission de Radio 4 intitulée Political Animal. Ce titre semblait prometteur de comique d'opinion provocateur. En pratique, la BBC veut donner quelque chose qui a le goût de l'humour politique mais sans aucun contenu. La toute dernière émission de ce genre sur la BBC était Two's The Bubble. Ca avait l'exacte apparence d'une émission où des gens drôles s'assoient autour d'une table et font des plaisanteries avec les informations. Sauf que la contrainte du format voulait que personne n'ait lu les journaux. Je ne peux qu'imaginer de quoi avait l'air le chef du BBC Trust en regardant ça, souriant béatement comme Gordon Brown pendant qu'on lui examinait la prostate.

Dans son essence, la situation en Palestine s'apparente à l'apartheid. J'ai grandi à une époque où le mouvement anti-apartheid était un important thème de débat. Tout le monde semblait vraiment concerné par le fait que d'autres êtres humains soient traités de lla sorte. Nous ne faisions pas qu'en parler, nous agissions, je me souviens des boycotts, des marches, des manifestations, toutes actions que nous menions parce que nous ne pouvions pas supporter que des gens soient traités comme ça.

Il y a quelques années, j'ai regardé un documentaire sur la vie en Palestine. Il y a un passage où une sorte de dignitaire de l'ONU vient poser pour une séance de photos devant un nouvel hôpital. Le personnel sait qu'elle ne renvoie aucunement à la réalité désespérante de sa situation, alors ils usent d'un subterfuge pour la faire venir dans une salle à côté au moment de son départ. Elle arrive dans une pièce où se trouve un enfant dont les médecins expliquent qu'il est dans un état critique parce qu'ils n'ont pas les fournitures nécessaires pour continuer à le soigner. Elle bredouille, mal à l'aise d'être prise dans la sinistre réalité de cette pièce, à dire des platitudes sur un garçon mourant.

Le cinéaste demande à un des médecins ce qu'ils pensent que ce coup aura permis d'atteindre. Il se met soudain en colère, prenant peut être conscience tout à coup de quelque chose qu'il savait inconsciemment. L'indifférence du monde. 'Elle ne fera rien,' dit-il au réalisateur. Il regarde ensuite la caméra et dit, 'Vous non plus.'

J'en avais pleuré et je m'étais promis de faire quelque chose. Autre chose que d'écrire quelques blagues stupides. Je n'ai rien fait. Vous non plus.

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dimanche, septembre 27, 2009

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Un comique Irlandais dans une merde mondiale

Vous avez entendu parler de Tommy Tiernan ?

Non? Moi non plus, jusqu’à aujourd’hui du moins grâce à Juif.org qui nous apprend que ce comique de nationalité irlandaise «est au centre d’une tempête de protestations mondiales.»

Diantre, Tommy Tiernan a-t-il violé une gamine de treize ans ?

Non, bien plus grave. Voilà ce qu’a osé dire le comique Irlandais lors d’un sketch sous forme de questions – réponses :
"Mais ce sont les juifs, les enc' de juifs qui sont venus à moi, des bâtards assassins de Jésus. Six millions' J'en aurais tué 10 ou 12 millions. Aucun problème. Deux à chaque fois qu'ils seraient partis. Se tenir par la main, arriver là bas, nous laisser leurs dents et leur lunettes."

Bon, Juif.org a quand même un peu de mal à taxer Tiernan d’antisémite car ce dernier tend à avoir aussi la main lourde vis-à-vis des Chrétiens ou des handicapés.
Mais, car il y a un mais, Juif.org ne peut s’empêcher de remarquer que Tiernan ne s’en prend pas aux Musulmans, ce qui constitue, n’est-ce-pas, une preuve d’un antisémitisme qui se cache derrière le fait qu’on cogne prétendument contre tout le monde.
Ainsi, Dieudonné, immédiatement après son sketch sur le colon sioniste extrémiste aurait-il du enfiler une soutane de prêtre intégriste, puis sans reprendre son souffle une tenue d’imam, turban et babouches compris.

L’affaire défraie effectivement la chronique mais surtout en Irlande, pas vraiment dans le monde comme le souhaiterait juif.org (quoique ça ne saurait peut-être tarder, allez savoir).
Mais au fait, qu’est-ce qui a pris Tiernan de se lancer dans cette tirade franchement antisémite (au sens d’hostilité envers les Juifs) ?

Tiernan s’en explique et se défend de tout antisémitisme, notant que sa tirade a été sortie de son contexte, c’est-à-dire un sketch où il endosse le rôle d’un personnage qui n’est pas lui.

Tiens, maintenant on a une idée de pourquoi il a parlé de Juifs et pas de Musulmans : c’est qu’il a eu des problèmes, de nature malheureusement pas précisée, avec des Juifs (et non avec les Juifs). Et que sa réponse était spécifiquement sur le registre de l’imaginaire, un imaginaire extrême certes mais qui renvoyait à la nature de la question qui lui avait été posée et venait à titre illustratif.

Tiernan précise les choses sur son propre site web :

Les choses que j’ai dites devant le public du spectacle étaient une tentative d’expliquer ma conviction qu’un des devoirs du comique est d’être téméraire et irresponsable et que les choses qu’il dit ne devraient JAMAIS être extraites de leur contexte. Si vous lisez la transcription intégrale ou écoutez le podcast, vous verrez que j’introduis ma diatribe en disant qu’elle ne devait pas être prise au sérieux de sorte qu’elle jouait le rôle d’exemple pour mon argumentation. Sortie de son contexte, comme c’est totalement le cas maintenant, elle semble d’une cruauté brutale et ignorante.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit et ce ne sera probablement pas la dernière. Cependant, en tant qu’homme de spectacle, je ne peux qu’espérer que quelles que soient les choses irresponsables et imprudentes qui me passeront par
la tête, elles ne seront pas sorties du contexte de leur énonciation.
Selon Neil Stokes, rédacteur en chef de Hot Press: “si vous voyez ou lisez dans le contexte, c’est une remarque à propose de personnes qui sont fanatiques et ne supportent pas la plaisanterie. Mais l’interpréter comme de l’antisémitisme, c’est avoir mauvais esprit à l’extrême. Je le vois comme une satire de l’antisémitisme en même temps que le point de vue plus général que nous devrions tous être capables de rire de nous-mêmes.»
M’est avis que Tiernan est peut-être dans la merde et risque lui aussi d’ être obligé d’affréter un autobus.

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Roman Polanski arrêté: la fin de l'exception culturelle française?

Curieux de voir l'acharnement en France contre Dieudonné et ses prétendus propos ou sketchs antisémites.
Ce pays, la France, ou par ailleurs on a honoré sans vergogne le cinéaste Roman Polanski qui vient d'être arrêté en Suisse pour un viol commis sur une fille de 13 ans il y a une trentaine d'années aux Etats Unis.
Nous n'avons vu aucun de ceux qui vouent Dieudonné aux gémonies montrer du doigt M. Polanski.
Reste à vérifier qu'ils ne font pas partie de ceux qui demandent la clémence pour le pédophile.
Incroyable comment ce type a pu se balader à travers le monde, sauf aux USA, pendant tant d'années et croûler sous les hommages du monde de la culture et de la politique.
Le ministre de la culture Frédéric Mitterrand vient même de faire part de sa stupéfaction, rappelant que M. Polanski est Français.
Comme si le fait d'être Français devait interdire de répondre de ses crimes là où on les a commis.
Décidément, les bornes de l'indécence ne cessent de reculer danns l'Hexagone.

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