La Turquie sommée de rentrer dans le rang (sioniste)
En s’alignant sur les Etats Unis et la France
dans sa position sur la crise syrienne, la Turquie a en définitive perdu une
occasion d’accroître son influence non seulement dans la région du Moyen Orient
mais aussi vis-à-vis des autres puissances de l’OTAN.
Le ton belliqueux du chef de la diplomatie
turque Ahmet Davutoglu à l’égard du gouvernement syrien, loin d’être un signe
du renforcement du poids politique d’Ankara ne traduit en réalité que le
renforcement de sa soumission aux Etats Unis dans le rôle qui pourrait lui être
assigné si Washington décidait d’un accroissement de son intervention militaire
en Syrie, cette dernière se limitant surtout pour l’instant à un appui logistique
et de conseils prodigués par des spécialistes des coups tordus.
Le gouvernement turc n’a pas suffisamment
analysé la signification du vote par le parlement français d’une loi relative
au génocide
arménien (même si cette dernière n’a finalement pu aboutiir). A la faveur
de l’élection de François Hollande à la présidence en France, Recep Tayyip
Erdogan se prend à rêver d’une «nouvelle
ère» dans les relations franco-turques.
Ce qu’il devrait pourtant comprendre, c’est
que l’utilisation du thème du génocide arménien n’est nullement l’apanage de M.
Sarkozy avec qui, par ailleurs, le gouvernement turc s’est rapidement entendu
sur une position maximaliste.
Certes les Turcs font parfois leur mijaurée
comme ce fut le cas quand ils ont boycotté une rencontre avec le gouvernement
français en marge d’une réunion sur la Syrie.
L’inconsistance de la diplomatie turque se
révèle aussi dans son approche des relations
avec l’entité sioniste. Si, après la tuerie du Mavi Marmara, la diplomatie
turque avait semblé amorcer un tournant, elle n’a en fait rien obtenu du régime
sioniste. La Turquie a pourtant pris des mesures comme la suspension de relations militaires,
des pressions pour empêcher l’armé sioniste de participer à des exercices
militaires de l’OTAN.
Oui, mais ces mesures sont en fait plus
symboliques qu’autre chose et la coopération militaire entre les deus armées se
poursuit, même si c’est de manière moins importante et plus discrète.
Par ailleurs, les échanges commerciaux entre
la Turquie et l’entité sioniste n’ont jamais été aussi
florissants.
Les sionistes attendent donc plus ou moins
patiemment que la Turquie rentre piteusement au bercail.
Car les sionistes tiennent la Turquie pour la
simple raison qu’ils ont jusqu’à présent toujours empêché
l’adoption par les Etats Unis d’une législation relative au génocide
arménien. Or, une telle législation adoptée par les Etats Unis aurait des
conséquences autrement plus importantes que celle d’une loi votée en France.
Enfin, comme on peut le lire dans le
journal turc Zaman, les Etats Unis ne vont pas tolérer encore très longtemps que le gouvernement
turc fasse la gueule au régime sioniste :
L’administration Obama a exprimé son insatisfaction devant la discrimination exercée par la Turquie contre Israël dans des activités partenariales dans le cadre du dialogue OTAN Méditerranée. Le sous Secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et eurasiennes Philip H. Gordon a déclaré jeudi que les Etats Unis ne permettraient pas à la Turquie de faire de la discrimination contre Israël. Gordon répondait à des questions des sénateurs lors d’une audition intitulée ‘L’OTAN, Chicago et au-delà » organisée par la commission sénatoriale des affaires étrangères.
La question concernait un veto qu’aurait
opposé la Turquie à la participation de l’entité sioniste au sommet de l’OTAN à
Chicago.
Or, les autorités US affirment que la Turquie n’a pas
opposé de veto pour la bonne raison que l’entité sioniste , non membre de l’OTAN,
n’était pas invitée à Chicago. Une version confirmée par le gouvernement turc.
Les sénateurs Américains ont donc prêté à la
Turquie des actes qu’elle n’a jamais posés.
Reste que les Etats Unis vont bientôt sommer
Ankara de rentrer dans le rang si on en croît les propos suivants du même sous
Secrétaire d’Etat :
“Si un allié va bloquer le partenariat [OTAN méditerranée]avec un pays, alors les Etats Unis n’accepteront pas ce partenariat [avec cet allié] » a déclaré Gordon, observant que la situation avait désormais atteint ce stade et que les Etats Unis n’allaient pas permettre une discrimination contre un allié en particulier.
Les pays qui sont membres du Dialogue Méditerranéen, un programme de coopération de l’OTAN avec sept pays hors OTAN, sont l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, la Mauritanie, la Tunisie, la Jordanie et Israël.
Ce n’est pas la première fois qu’on observe
ici que non seulement l’Algérie
coopère avec l’OTAN (pour quoi faire ?) mais qu’elle le fait dans un cadre
qui la réunit à l’entité sioniste.
Libellés : Algérie, entité sioniste, Etats Unis, lobby sioniste, Mavi Marmara, OTAN, Syrie, Turquie
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