Les lycéens applaudissent les nazis dans une pièce jouée pendant la journée de commémoration de "l'holocauste"
Voilà
une affaire qu’on n’aura pas beaucoup ébruitée, pas plus en France que dans d’autres
pays puisque aucun organe de presse francophone n’en parle et qu’il ne fait l’objet
que de deux
références en langue anglaise, dont celle que je vous propose en
traduction.
Il est
pourtant évident que si cet incident avait eu lieu en France, on en aurait tiré
un certain nombre de conclusions sur les lacunes du système éducatif et sans doute
sur certaines caractéristiques fondamentales des Français.
Bernard-Botul-Henri
Lévy lui aurait sans doute consacré un bloc note édifiant dans le langage
ampoulé dont il est coutumier.
Par Aaron Kalman, Times of israel 23 avril
2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Les informations sur le comportement des
jeunes pendant la représentation de la pièce ‘Ghetto’ au théâtre Cameri ont
suscité un débat sur un échec éducatif.
“Vous aves humilié le peuple juif et l’holocauste,”
a déclaré le comédien Oded Leopold sur la scène du théâtre Cameri jeudi
dernier à la fin du spectacle, interpellant ainsi vivement des centaines de lycéens qui avaient
perturbé à plusieurs reprises une pièce traitant de l’holocauste, le jour de la
commémoration de l’holocauste.
La conduite des élèves, répercutée seulement
ce lundi par la presse israélienne, a suscité un débat intense et enfiévré à la radio nationale et une
démarche d’introspection sur l’indiscipline, les échecs de l’éducation et la
perte des valeurs dans la jeunesse israélienne.
Pendant la pièce “Ghetto,” qui traite de la
vie des Juifs dans le ghetto de Vilnius au début des années 1940, créée au
théâtre Cameri à Tel Aviv, des élèves parmi le public se sont moqués des
acteurs et ont crié des propos insultants en direction de la scène. Certains
riaient et lançaient des encouragements pendant les scènes où on voyait des
Juifs tués par les Nazis, et celle où un kapo avait frappé un Juif. On pouvait
entendre les cris « tape le plus fort » et « bien fait » en
provenance du public.
Quand le spectacle, qui dure deux heurs, s’est
terminé, Leopold, qui interprétait le kapo, a fait cesser les applaudissements
de fin et s’est adressé aux spectateurs. «J’espère que ce que ressentent
vos cœurs est différent de ce qui est sorti de vos bouches, a déclaré
Leopold. « C’était un comportement honteux, pour vous en tout premier
lieu. Vous avez aussi humilié le peuple juif et l’holocauste, » a-t-il
dit.
Lundi, Gideon Sa’ar, le ministre de l’éducation,
a condamné la conduite des lycéens, la qualifiant de «honte qui meurtrit nos cœurs.»
Des élèves venant de quatre lycées différents
étaient dans le public – un lycée de Ramle [ne pas confondre avec Ramallah en
Cisjordanie], un de Tel Aviv et deux de Rishon Lezion.
La plupart des acteurs ont pleuré à la fin de
la pièce, a déclaré Leopold à Maariv. «Nous pleurions parce que nous étions en
colère et avions été insultés.» Quand on joue des scènes du ‘Ghetto’, on est «très vulnérable,»
a-t-il dit.
Avi Kalma, directeur du service éducation du
théâtre Cameri a déclaré à Maariv qu’il était normal que des écoliers
perturbent une pièce de temps à autre, mais ce qui s’est passé jeudi était
différent. «On aurait pu penser que c’était une comédie, » à en croire les
réactions de s élèves, a-t-il dit, observant que des milliers d’élèves avaient
vu la pièce ce weekend et que seul ce groupe s’était conduit de cette manière.
Certains des acteurs, dont Natan Datner et
Rami Baruch, ont expliqué que les enseignants “n’ont pas levé le petit doigt”
pour essayer de faire cesser les sifflets. On s’attend à ce que des lycéens sachent
distinguer les bons et les méchants, « mais ce n’était pas le cas,» a
déclaré Baruch.
Mais Rinat Meron, une enseignante de Rishon
Lezion a écrit une lettre pour condamner les reproches formulés par Leopold. La
réaction de l’acteur a été extrême, a-t-elle écrit à la direction du théâtre. «Les
réactions des élèves ne sont en aucune façon une honte pour le peuple juif.».
Les autres enseignants des écoles concernées
n’ont pas soutenu le comportement des élèves.
«Quatre
de nos élèves ont été exclus de la pièce par les enseignants,», a déclaré à la
radio de l’armée la directrice du lycée Branko Weiss de Ramle. Une des
enseignantes est la fille de survivants, a-t-elle précisé. «Nous avons repris
sévèrement tout le monde immédiatement après le spectacle, » a ajouté
Tropper qui a souligné qu’il y avait encore du travail à faire pour traiter cet
épisode.
La pièce «Ghetto,» écrite par Joshua Sobol, a
été jouée dans le monde entier, notamment à Londres et à New York, et a obtenu
de nombreuses récompenses. La première en hébreu a eu lieu en 1984, et en
anglais en 1989.
Libellés : éducation, ghetto, Gideon Sa'ar, holocauste, Joshua Sobol, kapo, Leopold Oded, Lettonie, Natan Datner, nazisme, Rishon Lezion, sionisme, Tel Aviv, Théâtre Cameri, Vilnius
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home