Barack Obama prisonnier dans une île
A la lumière des récentes prises de position des Etats Unis à l’ONU, Yousef Mouanayer a en quelque sorte anticipé la teneur du discours d’Obama en réponse à la démarche palestinienne pour une admission de la Palestine en tant qu’Etat de plein droit dans cette instance internationale.
Si d’aucuns ont été surpris, ou se sont réjouis à l’instar des diplomates sionistes du caractère franchement sioniste de ce discours, Yousef Munayyer observe que les Etats Unis tendent désormais à rejeter à l’ONU des principes qu’ils ne cessent d’afficher comme étant les leurs dans la démarche de résolution du conflit du proche Orient.
C’est cette absurdité que pointe Munayyer qui fait que Susan Rice, ambassadrice US à l’ONU, a pu apposer un veto à un texte qui ne faisait que reprendre des déclarations faites par la diplomatie US.
C’est que la politique étrangère des Etats Unis ne se fait plus à la Maison Blanche dont le locataire peut pérorer comme il le souhaite tant qu’il n’agit pas vraiment dans le sens de ses déclarations. Et à l’approche d’une échéance électorale cruciale, il n’a même plus le pouvoir de jactance mais doit simplement réciter des textes écrits par d’autres.
Qui sont ces autres et où sont-ils ? Ces autres, ce sont des likoudniks de la communauté juive US qui sont les véritables maîtres du Congrès des Etats Unis et dont l’entité sioniste est la chose .Ce sont des citoyens US et ils tiennent les parlementaires des Etats Unis par l’argent et, si nécessaire, par les cadavres dans le placard de certains d'entre eux. Ils tiennent la classe politique de l’entité sioniste par l’argent également, leur présence dans les media et par leurs réseaux institutionnels dans la communauté juive. Ce sont donc des tenants d’une politique ultra : ultra nationaliste, ultra raciste, ultra colonialiste parce qu’ils cumulent les tares qui affublent la mentalité du capitaliste, de l’homme blanc en Amérique avec un sectarisme juif caricatural.
Le président Barack Obama est le prisonnier,consentant de ces gens là… A l'occasion de son discours à l'ONU, ils lui auront fait perdre la face, en dépit des efforts de Nicolas Sarkozy pour voler à son secours en proposant une alternative (don la validité ne dépasse pas les murs du palais de l'Elysée).
par Yousef Munayyer, Chicago Tribune (USA) 21 septembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri |
“Solitude et absurdité.” Aucun mot n’aurait sans doute pu mieux décrire cette scène aux nations Unies il y a quelques mois, quand l’ambassadrice US Susan Rice avait, en faisant une moue réticence, levé la main pour mettre un veto à une résolution du Conseil de Sécurité condamnant l’expansion coloniale israélienne. Quatorze des quinze membres de l’instance la plus importante de l’ONU avaient voté pour cette résolution, pas les Etats Unis.
L’absurdité? La résolution avait été élaborée en assemblant des extraits de discours et de déclarations faites par des dirigeants Américains au sujet des colonies israéliennes illégales.
Rice apposait effectivement un veto à la politique américaine et s’était trouvée dès lors dans la singulière situation d’expliquer pourquoi les Etats Unis étaient opposés à la colonisation en dépit de leur veto à la résolution.
Les Etats unis ne veulent pas d’un nouvel épisode de cette saga (appelons la, Israël Island) au moment où les débats sur l’Etat palestinien dominant les discussions à l’ONU cette semaine. Aucun gouvernement n’aime être isolé, et certainement pas dans ce monde actuel interconnecté et interdépendant et sûrement pas la plus grande puissance dans la politique mondiale.
Avec les opinions arabes qui affirment clairement leur influence sur la scène politique arabe aujourd’hui plus que jamais et avec la Palestine qui continue à être le lien qui relie les nations arabes, les Etats Unis savent que faire obstacle à l’auto-détermination palestinienne sur une scène internationale ne fait que devenir de plus en plus coûteux.
Mais il serait erroné de penser que ce sont les Palestiniens qui placent les Etats Unis dans cette position inconfortable. Au contraire, les Etats Unis passent régulièrement des vacances sur Israël Island depuis des années. En fait, depuis 1972, les Etats Unis ont été seuls à mettre un veto à 42 résolutions du Conseil de Sécurité condamnant les violations par Israël du droit international et des droits de l’homme.
Maintenant, à la lumière des soulèvements arabes et avec un gouvernement Netanyahou fermement décidé à étendre les colonies israéliennes en dépit de la politique affichée par les USA, Israël Island n’est plus la destination agréable qu’elle était autrefois.
Mais il serait erroné de penser que ce sont les Palestiniens qui placent les Etats Unis dans cette position inconfortable. Au contraire, les Etats Unis passent régulièrement des vacances sur Israël Island depuis des années. En fait, depuis 1972, les Etats Unis ont été seuls à mettre un veto à 42 résolutions du Conseil de Sécurité condamnant les violations par Israël du droit international et des droits de l’homme.
Maintenant, à la lumière des soulèvements arabes et avec un gouvernement Netanyahou fermement décidé à étendre les colonies israéliennes en dépit de la politique affichée par les USA, Israël Island n’est plus la destination agréable qu’elle était autrefois.
Alors pourquoi donc les Palestiniens, qui ne veulent pas s’aliéner les Etats Unis, ont-ils seulement pu soulever la question de présenter une demande au Conseil de Sécurité ?
C’est tout simple en réalité. Voyez-vous, le processus de paix d’Oslo était suppose être une promenade de santé de quelques jours. Pourtant, cette semaine a marqué le 18ème anniversaire de la signature de la Déclaration de principes dans le Jardin Rose. Le cadre fixé, qui était supposé déboucher sur un Etat palestinien dans les cinq ans, est devenu une odyssée. Près d’une vingtaine d’années plus tard, le nombre de colons Israéliens en territoire palestinien a presque triplé et les Etats Unis n’ont pas fait grand chose ou rien d’efficace pour exercer des pressions pour faire changer le comportement israélien. Il a peut-être fallu 18 ans, trois présidents des Etats Unis et des centaines et des milliers de colons Israéliens, mais même les dirigeants Palestiniens les plus modérés en sont arrives à la conclusion que Washington ne peut tout simplement pas être un médiateur impartial.
En dépit d’un large consensus international sur l’autodétermination palestinienne, les représentants des USA ont essayé avec acharnement de persuader leurs homologues de s’opposer à un Etat palestinien et ont sans aucun doute gaspillé du capital politique et diplomatique de leur pays ce faisant. Le Congrès des Etats Unis a menacé non seulement d’arrêter l’assistance aux Palestiniens mais aussi de retirer le financement de programmes de l’ONU qui pourraient promouvoir les aspirations palestiniennes.
En bref, les Etats Unis ont constamment agi contre leurs propres intérêts au profit d’un gouvernement israélien de droite.
Les aspirations des Palestiniens ont exposé internationalement au grand jour ce comportement américain plutôt embarrassant. Ce qui a été une manière de dire au monde : « Vous voyez, c’est ce à quoi nous sommes confrontés quand nous participons à des négociations sous l’égide des Etats Unis. »
Israël Island n’est pas seulement un lieu métaphysique, c’est une mentalité - du genre qui a préféré l’isolement à la coopération, l’entêtement et le refus de véritables concessions et au respect du droit, le veto plutôt que de faire pression sur Israël. Une grande leçon des soulèvements arabes est qu’Israël ne peut pas espérer une paix durable avec les régimes arabes si elle n’est pas en paix avec les nations arabes. Elle ne peut pas simplement se séparer par un mur de ses voisins qu’elle a diabolisés et s’attendre à une coexistence pacifique.
Cet épisode a donné aux Etats Unis une opportunité de bien faire comprendre cette réalité et ce qu’elle a de grave à Israël. En tout cas, il es hors de doute qu’Israël Island est devenue un lieu de plus en plus isolé.
Yousef Munayyer est directeur exécutif du Jerusalem Fund for Education and Community Development, et du Palestine Center,à Washington.
En dépit d’un large consensus international sur l’autodétermination palestinienne, les représentants des USA ont essayé avec acharnement de persuader leurs homologues de s’opposer à un Etat palestinien et ont sans aucun doute gaspillé du capital politique et diplomatique de leur pays ce faisant. Le Congrès des Etats Unis a menacé non seulement d’arrêter l’assistance aux Palestiniens mais aussi de retirer le financement de programmes de l’ONU qui pourraient promouvoir les aspirations palestiniennes.
En bref, les Etats Unis ont constamment agi contre leurs propres intérêts au profit d’un gouvernement israélien de droite.
Les aspirations des Palestiniens ont exposé internationalement au grand jour ce comportement américain plutôt embarrassant. Ce qui a été une manière de dire au monde : « Vous voyez, c’est ce à quoi nous sommes confrontés quand nous participons à des négociations sous l’égide des Etats Unis. »
Israël Island n’est pas seulement un lieu métaphysique, c’est une mentalité - du genre qui a préféré l’isolement à la coopération, l’entêtement et le refus de véritables concessions et au respect du droit, le veto plutôt que de faire pression sur Israël. Une grande leçon des soulèvements arabes est qu’Israël ne peut pas espérer une paix durable avec les régimes arabes si elle n’est pas en paix avec les nations arabes. Elle ne peut pas simplement se séparer par un mur de ses voisins qu’elle a diabolisés et s’attendre à une coexistence pacifique.
Cet épisode a donné aux Etats Unis une opportunité de bien faire comprendre cette réalité et ce qu’elle a de grave à Israël. En tout cas, il es hors de doute qu’Israël Island est devenue un lieu de plus en plus isolé.
Yousef Munayyer est directeur exécutif du Jerusalem Fund for Education and Community Development, et du Palestine Center,à Washington.
Libellés : Barack H. Obama, lobby sioniste, Nicolas Sarkozy, ONU, Palestine, sionisme, Susan Rice, Yousef Mounayyer
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