Libye: la ville de Tawergha enfin libérée de ses habitants par les "rebelles" de Sarkozy
Il y
a un mot de la langue française qui est fichtrement mal employé depuis quelques
temps, c’’est le mot « révolutionnaire » appliqué aux prétendus
rebelles qui sont entrés dans la capitale libyenne sous les auspices de l’OTAN
et qui assiègent en ce moment certaines villes irrédentistes comme Beni Walid
ou Syrte. Villes que l’OTAN bombarde d’ailleurs copieusement car les fameux « rebelles »
n’ont jamais emporté le moindre succès militaire sans que l’OTAN mette
sérieusement la main à la pâte.
Et force
est de dire que plus on en apprend sur ces révolutionnaires, plus on les trouve
abjects. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on voit qui les soutient : les
militants tiers-mondistes «Fidel» Sarkozy et «Che» Cameron, les
princes « rouges » du Qatar et d’Arabie Saoudite, sans oublier le grand émancipateur, « Nelson Botula »
Henri-Lévy.
L’article
que je vous propose s’inscrit dans le sillage d’autres informations qui émergent sur la
mentalité des cinglés que l’OTAN a chargé d’apporter la démocratie en Libye.
Vous
me direz que c’est une preuve de la liberté d’informer. Certes, il est
difficile dans un monde « globalisé » comme on dit de tout mettre
sous le boisseau et les journalistes n’ont pas forcément tous perdu leur
professionnalisme.
Mais
pour que des informations comme celles-ci puissent paraître, il faut le plus
souvent respecter certaines conditions : la première est qu’il faut donner
la raison des agissements des criminels, en faisant éventuellement comprendre
que ce n’est pas une bonne raison, mais sans souligner ce fait que ce n’est pas une
bonne raison. Un lecteur peu attentif retiendra qu’il y a une rationalité
compréhensible dans la démarche des « rebelles ».
La
deuxième condition est de charger l’autre camp de crimes encore plus abjects ;
des crimes dont on attend bien entendu les preuves.
Et
puis admirez le procédé : une ville qui était comme toute autre ville la
ville de ses habitants est devenue par la magie d’un titre « la ville de
Kadhafi. » Après tout, si c’était la ville de Kadhafi, tout est donc
permis…
Personnellement,
je ne peux que souhaiter la défaite de ces prétendus rebelles. De la même manière,
je ne peux que souhaiter la comparution devant un tribunal des dirigeants politiques
qui leur ont permis de commettre leurs exactions et dont les armes, avions,
navires de guerre, ont semé mort et destruction en Libye.
Un de
ces dirigeants vient de commémorer en son palais présidentiel les attentats du
11 septembre 2001 à New York. Il n’a vraiment honte de rien, lui dont les armes
ont tué et continuent à tuer bien plus
de personnes en Libye.
D’ailleurs,
vous ne trouverez rien dans la presse française sur ce crime de guerre commis à
Tawergha.
Andrew
Gilligan visite les lieux qui semblent être
ceux des premières grandes représailles contre les partisans du régime de
Kadhafi
Par Andreew Gilligan à Tawergha,
The Telegraph (UK) 11 septembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
Jusqu’au mois
dernier, la ville de Tawergha abritait 10 000 civils.
Mais à l’heure du crépuscule la semaine dernière, les
immeubles d’habitation s’étirent noirs et morts, au loin, et les seuls êtres à
se mouvoir sont des moutons.
Ce secteur pro Kadhafi a été vide de sa population,
vandalisé et partiellement incendié par les forces rebelles. Le Sunday
Telegraph a été le premier à visiter les lieux de ce qui semble avoir été les
premières représailles majeures contre des partisans de l’ancien régime.
“Nous leur avions donné trente jours pour partir,”
explique Abdul el-Mutalib Fatateth, l’officier qui commande la garnison rebelle
à Tawergha, tandis que ses soldats jouent au baby-foot devant un immeuble
d’habitation vide. « Nous avions dit que s’ils ne partaient pas, ils
seraient pris par la force et emprisonnés. Tous sans exception sont partis et
nous ne leur permettrons jamais de revenir. »
Les habitants de Tawergha et leurs voisins de
Misurata, à une trentaine de kilometers plus loin, étaient dans des camps
opposes pendant la révolution libyenne. Tandis que les habitants de Misurata
assiégée luttaient courageusement pour sauver leur ville des forces e Kadhafi
qui l’encerclaient, certains des obus d’artillerie qui leur tombaient dessus
venaient de Tawergha.
“Nous leur avions demandé de ne pas nous combattre,
parce qu’ils sont nos frères mais ils avaient continué à le faire, »
affirme M. Fatateth. Mais il semble reconnaître que les habitants de la ville
avaient été pris entre deux feux puisqu’il explique que « Kadhafi prenait
les gens de Tawergha et s’en servait comme boucliers humains quand ses troupes
approchaient de Misurata. »
Les rebelles disent que des civils volontaires de Tawergha
étaient avec les soldats de Kadhafi quand ils ont pillé des dizaines de maisons
à Misurata en mars. Il y a aussi des allégations, impossibles à vérifier, de
viols et d’autres exactions commis par des gens de Tawergha.
Quelle que soit la vérité, il n’y aura sans doute
guère de place pour la réconciliation dans ce coin de la nouvelle Libye. Pour
la première fois dans [la couverture médiatique de] la révolution libyenne,
nous avons pu voir un grand nombre de maisons et pratiquement chaque boutique,
systématiquement saccagés, pillés ou incendiés.
.
Même l’hôpital local a été saccagé. Les lits ont été
tirés hors des chambres et lacérés. Les vitres des fenêtres et des portes ont
été cassées. Les médicaments, les ordonnanciers et les feuilles d’imprimante
ont été éparpillés dans les couloirs, et les médecins et les infirmières ont
disparu avec tous les autres.
A l’extérieur, il faut faire attention à ne pas
marcher sur une des mines anti-personnel qui jonchent le trottoir.
L’explication de tout ça se trouve dans les drapeaux verts
de Kadhafi qui flottent encore devant de nombreux appartements. Il est hors de doute que cette
ville était un soutien du régime. Mais ce soutien semble s’être exprimé à
différents niveaux.
Certaines des maisons ont apparemment servi à
combattre, et ont des impacts de balles sur les murs. Par contre, la majorité
des propriétés pillées ou vandalisées n’en avaient aucun.
M. Fatateth assure que certaines avaient été investies
par des miliciens pro Kadhafi après la fuite des civils et que deux jours de
bataille avaient suivi avec les forces rebelles les 10 et 11 août.
Et comme souvent en Libye, il y a aussi un
soubassement raciste. Beaucoup d’habitants de Tawergha, quoique n’étant pas des
immigrés ni de ces mercenaires Africains de Kadhafi dont on parle tant, sont
des descendants d’esclaves, et ont la peau plus foncée que beaucoup de Libyens.
Au bord de la route qui mène à Tawergha, la brigade de
Misurata a peint un slogan qui dit " la brigade de nettoyage des esclaves
[et] des peaux noires".
“Nous avons rencontré des habitants de Tawergha en détention,
emmenés de chez eux simplement pour être de Tawergha, » explique
Diana Eltahawy, une enquêtrice d’Amnesty International qui se trouve
actuellement en Libye. « Ils nous ont dit avoir été forcés de
s’agenouiller et avoir été frappé avec des bâtons. »
Même la fuite n’est, semble-t-il, pas suffisante pour
se sauver. Des gens de Tawergha ont été arrêtés à des barrages routiers, pris
dans des hôpitaux ou arrêtés dans la rue. « Ils ont vraiment peur. Ils
n’ont nulle part où aller, » déclare Mme Eltahawy.
Amnesty dit avoir vu le 29 août un patient originaire
de Tawergha emmené de l’hôpital central de Tripoli par trois hommes, dont un
armé, pour « interrogatoire à Misurata ». Amnnesty a aussi appris
qu’au moins deux personnes originaires de Tawergha avaient disparu après avoir
été emmenés d’hôpitaux de Tripoli pour interrogatoire. Un contrôleur aérien de
45 ans et son oncle ont été arrêtés par des rebelles armés alors qu’ils
faisaient des courses dans le quartier Firnaj de Tripoli le 28 août.
Ils avaient été emmenés dans les quartiers du Conseil
Militaire à l’aéroport de Mitiga, tout près de la capitale à l’est.. Ces hommes
ont déclaré à Amnesty avoir été frappés à coups de crosse de fusil et reçu des
menaces de mort. Tous deux ont été détenus plusieurs jours à Mitiga et sont
toujours prisonniers à Tripoli.
Beaucoup d’habitants de Tawergha se terrent maintenant
dans des campements de fortune près de Tripoli. Mais même là-bas, ils ne sont
pas en sûreté. Dans un camp, un groupe d’hommes armés a fait irruption et a
arrêté une dizaine d’habitants de Tawergha. Leur sort reste inconnu. Une autre
femme du camp dit que son mari a quitté le camp pour aller faire une course au
centre de la capitale il y a une semaine. Elle ne l’a pas revu depuis.
“Si nous retournons à Tawergha, nous serons à la merci
de la brigade de Misurata,” explique un des réfugiés qui refuse qu’on donne son
nom. « Quand ils sont entrés dans notre ville à mi-Ramadan [mi-août] et
l’ont bombardée, nous nous sommes enfuis avec seulement nos vêtements sur le
dos. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de nos maisons et nos biens. Je suis
maintenant ici dans ce camp, mon fils est malade et j’ai trop peur pour aller à
l’hôpital en ville. Je ne sais pas ce qui va nous arriver maintenant. »
Les exactions des rebelles ne sont rien en comparaison
de celles du régime. Les gens qui ont vu les squelettes calcinés de
prisonniers, massacrés à la mitrailleuse pendant la retraite de la brigade
Khamis de Kadhafi ou qui ont assisté aux bombardements indiscriminés sur
Misurata n’oublieront pas ces scènes de si tôt.
Mais les vieilles habitudes répressives des Libyens
pourraient bien se réveiller spontanément..
Et ce n’est pas la première fois que des civils pro
Kadhafi ont souffert de représailles. En juillet, alors que les rebelles
quadrillaient les montagnes du Nefousa, le village de Gawalish a subi un sort
tout à fait similaire. Beaucoup de ses habitants, des retraités et de jeunes
enfants ne pouvaient tout simplement pas avoir participé à une quelconque
action militaire pour le régime.
Dans la ville fantôme de Tawergha, on éprouve peu de sympathie pour la situation critique des victimes.
Selon M. Fatateth, “Le conseil militaire va decider de ce
qui se passera pour les habitations. Mais les habitants de Tawergha devront
passer sur nos cadavres pour revenir."
Ibrahim al-Halbous,, un
aute chef rebelle local, le dit encore plus simplement.
«Tawergha
n’existe plus,» dit-il.
Libellés : Bernard-Botul-Henri Lévy, David Cameron, Libye, Misurata, Nelson Botula Henri-Lévy, Nicolas Sarkozy, OTAN, Tawergha, Tripoli
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