Soumission à Tel Aviv: l'avertissement des services secrets américains à Barack Obama et Mitt Romney
Au
moment où Barack Obama et Mitt Romney multiplient les signes de soumission au
régime sioniste, la presse anglophone, aux Etats Unis et ailleurs, diffuse
largement un papier de l’Associated Press sur les activités d’espionnage qu’exercent
les services secrets sionistes aux dépends des Etats Unis.
Il va
sans dire que ces activités d’espionnage sont menées par des citoyens
Américains qui travaillent pour le gouvernement ou pour l’armée des Etats Unis
mais qui font avant tout allégeance à l’Etat sioniste. Ce qui facilite quand
même les choses pour ces services secrets sionistes paraît-il si performants.
Jonathan Pollard
en est le meilleur exemple. Les autorités et les groupes de pression sionistes
font de gros efforts depuis des années pour obtenir l’élargissement de cet
espion, c’est quasiment une cause nationale, mais aucun président des Etats
Unis ne s’y est risqué, de peur d’enrager ce qu’on appelle la «communauté du
renseignement » faite de fonctionnaires non élus qui pensent s’être enrôlés
dans l’intérêt exclusif de leur pays.
Cet
article est à n'en pas douter un avertissement pour les deux candidats afin de leur
faire comprendre que, quel que soir le soutien qu’ils attendent et obtiendront
du lobby sioniste, il est hors de question de libérer Jonathan Pollard.
Une
curiosité de cet article est qu’il observe que l’entité sioniste n’a jamais été
visée directement par al Qaïda.
Par Adam Goldman et Matt Apuzzo, Associated
Press,
San Francisco Chronicle (USA) 28 juillet 2012
traduit de l’anglais par Djazaïri
WASHINGTON (AP) — Le chef de la station de la CIA à Tel Aviv avait
déverrouillé la boîte qui contenait le matériel sensible dont il se servait à
son domicile de Tel Aviv, en Israël, pour communiquer avec le siège de la CIA
en Virginie, et n’avait pu que constater que quelqu’un l’avait trafiqué. Ce
dont il référa à ses supérieurs.
Cet incident, décrit par trois anciens cadres
des services secrets US aurait pu être rangé simplement parmi les péripéties
qui émaillent le monde de l’espionnage international, sauf que le même chose
était arrivée au précédent chef de station en Israël.
C’était un rappel pas très subtil que, même
dans un pays ami des Etats Unis, la CIA elle-même était sous surveillance.
Dans un incident distinct, selon deux autres
anciens officiels US, un agent de la CIA en Israël était rentré chez lui pour
découvrir que la place des aliments dans le réfrigérateur avait été modifiée.
Dans tous les cas, les autorités US pensent que les services de sécurité
israéliens étaient les responsables.
Une telle ingérence souligne ce qui est
largement connu mais rarement discuté en dehors du milieu des services de
renseignements: malgré les liens incontestables entre les Etats Unis et leur
allié le plus proche au Moyen Orient et malgré les déclarations des politiciens
US qui claironnent cette amitié, les officiels de la sécurité nationale des
Etats Unis considèrent qu’Israël est, par moment, un allié frustrant et une
véritable menace pour le contre-espionnage.
Outre ce que les anciens officiels US ont
décrit comme des violations de domicile au cours de ces dix dernières années,
Israël a été impliqué dans des affaires criminelles d’espionnage contre les
Etats Unis, dans des procédures disciplinaires contre les agents de la CIA et
mis en cause dans la mort d’un espion important qui travaillait pour le compte
de la CIA en Syrie pendant l’administration George W. Bush.
La CIA considère Israël comme étant sa menace
N°1 en matière de contre-espionnage pour sa division Proche Orient, le groupe
qui chapeaute les activités d’espionnage au Moyen Orient, selon d’anciens et
d’actuels officiels.
Le contre-espionnage est l’art de protéger
les secrets du pays contre les espions étrangers. Ce qui veut dire que la CIA
pense que les secrets d’Etat des Etats Unis sont plus à l’abri des autres
services secrets de la région que d’Israël.
Israël a des services d’espionnage hautement
sophistiqués et professionnels qui rivalisent avec les services américains en
technicité et capacité à recruter de la ressource humaine. A la différence de
la Syrie et de l’Iran, par exemple, Israël, en qualité d’allié indéfectible,
bénéficie d’un accès aux niveaux les plus élevés des cercles militaires et du
renseignement au sein du gouvernement des Etats Unis.
Les officiels nous ont parlé sous condition
d’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler publiquement de ces
questions sensibles pour les relations diplomatiques entre les deux pays.
Les inquiétudes du contre-espionnage
persistent alors même que la relation entre les USA et Israël comprennent une
étroite coopération sur des programmes de renseignement qui incluraient le
virus Stuxnet qui a attaqué les ordinateurs des principaux sites iraniens
d’enrichissement d’uranium. Alors que l’alliance [avec le régime sioniste] est
centrale dans l’approche des Etats Unis au Moyen Orient, il y a quand même
place pour un désaccord important, tout particulièrement dans la tourmente
diplomatique au sujet des ambitions nucléaires de l’Iran.
«C’est une relation compliquée,» déclare Joseph
Wippl, un ancien officier supérieur des actions clandestines la CIA, et ancien
chef du bureau de la CIA pour les affaires parlementaires (Congrès). «Ils ont
leurs intérêts. Nous avons nos intérêts. Pour les Etats Unis, il y a un
équilibre à trouver.»
La façon dont Washington caractérise sa
relation avec Israël est importante aussi dans la manière dont les Etats Unis
sont perçus dans le reste du monde, particulièrement dans les pays musulmans.
Les éloges à l’égard des Etats Unis sont
allés crescendo [dans l’entité sioniste] avant la rencontre prévue dimanche
entre le candidat à la présidentielle Mitt Romney et le premier ministre
Israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Leur relation remonte à plusieurs
dizaines d’années, quand ils s’étaient brièvement croisés dans les années 1970
au the Boston Consulting Group. Tous deux travaillaient comme conseillers de
cette firme au début de leur carrière, avant que Romney fonde en partenariat sa
propre société de gestion de placements. Romney a déclaré dans un discours la
semaine dernière qu’Israël était «un de nos amis les plus chers, » et a
critiqué Obama pour ce qu’il a qualifié de «traitement médiocre» de l’Etat juif
par l’administration Obama.
«Le peuple d’Israël mérite mieux que ce qu’il
a reçu de la part du leader du monde libre,» a déclaré Romney dans un appel
clair à l’électorat juif américain et aux électeurs évangélistes pro-Israël.
Les Américains peuvent bien aller dans le mur |
Obama, dont on avait appris qu’il semblait
avoir approuvé des critiques contre Netanyahou formulées par le président
Français d’alors, benjamin Netanyahou, a défendu son travail avec Israël. «Nous
avons fait beaucoup de choses avec Israël ces trois dernières années,» a
déclaré Obama dans le courant de l’année. «Je pense que le premier ministre –
et certainement le ministre de la défense – reconnaîtra que la coopération sans
le domaine militaire et du renseignement n’a jamais été aussi étroite.»
Un porte-parole Israélien à Washington, Lior
Weintraub, a déclaré que son pays avait des liens étroits avec les Etats Unis.
Les services de renseignements et de sécurité
israéliens entretiennent une coopération étroite, étendue et continue avec
leurs homologues des Etats Unis,» a déclaré Weintraub. «Ils sont nos
partenaires dans la confrontation avec de nombreux défis communs. Toute
suggestion qu’il en serait autrement est sans fondement et contraire à l’esprit
et à la pratique de la coopération de nos deux pays en matière de sécurité.»
La CIA a refusé de commenter.
La tension existe des deux côtés
La National Security Agency (NSA) a toujours
exercé une surveillance d’Israël. Les Etats Unis ne veulent par exemple pas
être pris au dépourvu si Israël lançait une attaque surprise qui pourrait
précipiter la région dans la guerre, mettre en péril les livraisons de pétrole
et mettre en danger les soldats Américains.
Matthew Aid, auteur de «The Secret Sentry,»
qui traite de la NSA explique que les Etats Unis ont commencé à espionner
Israël avant même la création de l’Etat en 1948. Aid précise que les Etats Unis
avaient une station à Chypre chargée d’espionner Israël jusqu’en 1974.
Aujourd’hui, des hébréophones sont stationnés dans les locaux de la NSA à Fort Meade dans le Maryland où ils écoutent
les interceptions de communications israéliennes, dit-il.
La politique de la CIA interdit généralement
à ses agents à Tel Aviv de recruter des sources dans l’administration
israélienne. Ce qui ne peut se faire qu’avec l’approbation de hauts
responsables de la CIA, expliquent deux anciens cadres de cette agence. A
l’époque de l’administration Bush, l’accord devait être donné par la Maison
Blanche.
Israël n’est pas le plus proche allié de l’Amérique,
du moins quand il s’agit de savoir à qui Washington fait confiance pour les
informations les plus sensibles pour la sécurité nationale. Cette confiance est
l’apanage d’un groupe de nations désignées officieusement les «Five Eyes »
(cinq yeux). Sous ce couvert, les Etats Unis, le Canada, la Grande Bretagne, La
Nouvelle Zélande et l’Australie acceptent d’échanger des informations et de ne
pas s’espionner mutuellement. Souvent, les agents des services secrets US
travaillent en direct avec leurs homologues de ces pays pour traiter des
informations top secrètes qui ne sont partagées avec personne d’autre.
Israël se situe dans le cadre d’une relation
de second rang désignée par un autre nom officieux, «Friends of Friends.» Ce
nom dérive de la phrase « les amis n’espionnent pas les amis, » et
cet arrangement date de dizaines d’années. Mais les services de renseignements
extérieurs d’Israël, le Mossad, et l’équivalent du FBI, le Shin Bet, tous deux
considérés comme étant parmi les meilleurs du monde, ont été soupçonnés de
recruter des officiels US et d’essayer de voler des secrets américains.
Vers 2004-2005, la CIA a révoqué deux agents
de sexe féminin pour avoir eu des contacts non signalés [à la hiérarchie] avec
des israéliens. Une des deux femmes a reconnu, sous détecteur de mensonges,
avoir eu une relation avec un Israélien qui travaillait pour le ministère
[sioniste] des affaires étrangères, explique un ancien officiel de la CIA. La
CIA avait appris que l’Israélien avait présenté la femme à son «oncle.» Ce
dernier travaillait pour le Shin Bet.
Jonathan Pollard, fonctionnaire civil de la
marine chargé d’analyse de renseignements, a été convaincu d’espionnage pour
Israël en 1987 alors que l’accord Friends on Friends était en vigueur. Il a été
condamné à la prison à vie. Les israéliens essayent depuis des années d’obtenir
sa libération. En janvier 2011, Netanyahou avait demandé à Obama de libérer
Pollard tout en reconnaissant que les agissements d’Israël dans cette affaire
avaient été « une faute et complètement inacceptables.»
Ronald Olive, un ancien superintendant du
Naval Criminal Investigative Service (le fameux NCIS) qui avait enquêté sur
Pollard, déclare qu’après l’arrestation, les Etats Unis avaient formé un groupe
de travail pour déterminer quels dossiers gouvernementaux Pollard avait volés.
Olive explique que ce qu’Israël a rendu
ne représente qu’une goutte d’eau dans la mer ».
Après l’affaire Pollard, les Israéliens
avaient promis de ne plus avoir d’agents secrets en opération sur le sol des
Etats Unis.
Ancien ingénieur mécanicien de l’armée,
Ben-Ami Kadish a plaidé coupable en 2008 d’avoir remis des documents classés
secrets aux Israéliens pendant les années 1980. Son officier traitant était le
même que celui qui gérait Pollard.
Kadish avait permis aux Israéliens de prendre des clichés de
documents sur des armes nucléaires, une version modifiée de l’avion de chasse
F-15 et du système de missiles anti-aérien Patriot. Kadish, qui avait 85 ans au
moment de son arrestation, avait évité la prison et reçu une amende de
50 000 dollars. Il avait déclaré au juge «Je pensais que j’aidais Israël
dans faire de tort aux Etats Unis.»
En 2006, un ancien analyste du Département de
la Défense a été condamné à plus de douze ans de prison pour avoir donné des
informations classifiées à un diplomate Israélien et à des lobbyistes
pro-Israël.
Malgré l’affaire Pollard et les autres, Olive
dit avoir la conviction que les deux pays doivent maintenir d’étroites
relations «mais devons-nous rester vigilants ? Absolument. Les Israéliens
sont bons dans ce qu’ils font.»
A l’époque de l’administration Bush, la CIA
avait classé certains services de renseignements étrangers en fonction de leur
disposition à aider à la lutte contre le terrorisme menée par les Etats Unis.
Un ancien officiel de la CIA qui avait vu la liste achevée indique qu’Israël,
qui n’a jamais été visé directement par des attentats d’al Qaïda, arrivait
derrière la Libye qui avait récemment accepté de renoncer à son programme
d’armement atomique.
Les incidents en matière d’espionnage n’ont pas vraiment
ralenti transfert de milliards de dollars en argent et en armement des Etats
Unis vers Israël. Depuis l’arrestation de Polard, Israël a reçu plus de 60
milliards de dollards d’aide américaine, essentiellement sous forme
d’assistance militaire, selon le Congressional Research Service. Les Etats Unis
ont fourni à Israël des missiles Patriot , ont participé au financement
d’un programme de défense anti-missile et fourni du matériel radar très
sensible pour détecter les menaces de missiles iraniens.
Pas plus tard que vendredi dernier, Obama a annoncé
qu’il allait ouvrir une ligne d’aide militaire supplémentaire de 70 millions de
dollars, une décision anticipée de façon apparemment à éclipser le voyage de
Romney (dans l’entité sioniste), et il a parlé de «l’engagement inébranlable
[de l’Amérique] envers Israël.» L’argent aidera israël à développer la
production d’un système de missiles à courte portée.
Certains officiels de la CIA sont encore
remontés au sujet de la disparition d’un scientifique Syrien qui, à l’époque de
l’administration Bush, était le seul espion de la CIA dans le programme
militaire syrien de développement d’armes biologiques et chimiques. Ce
scientifique fournissait à l’agence des informations extraordinaires sur les
agents pathogènes utilisés pour ce programme, expliquent d’anciens officiels US
à propos de cette opération d’espionnage précédemment inconnue.
A l’époque, il y avait une pression pour un
échange d’informations sur les armes de destruction massive, et la CIA avait
fourni les siennes à Israël. Un ancien offiiel de la CIA, qui a une
connaissance directe de ce dossier, explique que des détails dur le programme
syrien avaient été publiés dans la presse. Même si la CIA n’a jamais conclu
formellement à la responsabilité d’Israël, les officiels de l’agence avaient
protesté auprès d’Israël parce qu’ils croyaient que les Israéliens laissaient
fuir des informations pour faire pression pour que la Syrie abandonne son
programme. Les Syriens avaient cherché qui avait accès à ces informations
sensibles et avaient fini par identifier le scientifique comme un traître.
Avant de disparaître et d’être probablement
tué, le scientifique avait dit à son agent traitant que les renseignements
militaires syriens se concentraient sur lui.
Libellés : Barack Obama, Ben-Ami kadish, Benjamin Netanyahou, CIA, entité sioniste, Etats Unis, FBI, Jonathan Pollard, Mitt Romney, Mossad, NCIS, Shin Bet, Syrie
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