Sionisme et antisémitisme, judaïsme et sionisme
Les sionistes ont deux points communs avec les antisémites: le premier est l'assimilation du sionisme au judaïsme. Ce qui sépare principalement sionistes et antisémites, c'est que ces derniers affublent le judaïsme et ses adhérents de toutes sortes d'autres turpitudes inscrites dans ce qu'ils considèrent comme la "race" juive. Cette conception du judaïsme comme autre chose qu'une religion est justement l'autre point commun entre sionistes et antisémites.
S'il est évident que le judaïsme entretient une relation avec le sionisme, il serait erroné de concevoir cette relation comme nécessaire et elle n'est qu'une des virtualités à laquelle des circonstances politiques particulières, celles des 19ème et 20ème siècles européens, ont permis de prendre corps.
Ce caractère non nécessaire et contingent du lien entre judaïsme et sionisme est clairement démontré par le caractère récent de l'époque qui a vu naître et se développer le sionisme politique. Il est également démontré par le scepticisme voire la franche hostilité rencontrée initialement par le sionisme dans de nombreuses communautés juives. L'opposition juive au sionisme se manifeste dès les origines de ce mouvement politique à visée étatique, traduisant ainsi le sentiment de nombreux Juifs surtout en Occident, au point d'en freiner l'implantation.
Les choses ont certes changé, surtout grâce ou à cause de la seconde guerre mondiale et à la politique de l'Allemagne nazie envers les Juifs. Cependant l'opposition au sionisme reste encore présente dans le judaïsme. On a souvent parlé des Juifs ultra orthodoxes de Naturei Karta, mais cette organisation n'est pas la seule à affirmer une opposition au sionisme d'un point de vue religieux. C'est également le cas des Juifs de Satmar, d'autres ultra orthodoxes qui sont tout de même autre chose qu'un groupuscule marginal.
Le New York Times nous présente de son côté une autre mouvance juive antisioniste incarnée par l'American Council for Judaïsm. Une présentation qui donne l'occasion à ce journal de rappeler que l'opposition au sionisme était quelque chose de tout à fait commun dans les organisations juives d'Outre Atlantique, jusqu'aux années 1940 qui ont vu le sionisme l'emporter.
Si Samuel G. Freedman nous parle de ce Council tout à fait anecdotique sur le plan de ses effectifs d'adhérents, c'est simplement à titre de témoin d'une époque de l'histoire idéologique juive très différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. Et aussi, parce que comme le perçoivent les observateurs, si des Juifs ne se sont jamais intéressés vraiment à l'entité sioniste, les agressions commises par l'entité sioniste, dont la récente attaque contre la flottille pour Gaza, amènent de plus en plus de juifs aux USA à s'interroger voire à se détourner du sionisme. L'histoire ne se répète pas, dit-on, et si le Council for American Judaïsm n'a pas forcément un bel avenir en tant qu'organisation, tout ou partie des idées qu'il incarne sont de plus en plus d'actualité.
par SAMUEL G. FREEDMAN, New York Times (USA) 25 juin 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
Un jour, il y a près de vingt ans, Stephen Naman se préparait à assister le rabbin de son temple du juif réformé à transférer la congrégation dans de nouveaux locaux. M. Naman n'avait qu'une seule requête: Le rabbin pouvait-il cesser de disposer le drapeau israélien sur l'autel?
"Nous n'allons pas à la synagogue pour prier un drapeau," se souvient avoir dit M. Naman, 63 ans, lors d'une récente interview par téléphone.
Ce rabbin avait accepté la requête. Donc, après avoir été muté six ou sept ans plus tard en Caroline du Nord et avoir rejoint un temple là-bas, M. Naman avait demandé au rabbin de retirer le drapeau israélien. Cette fois, la réaction fut plus prévisible.
"Le rabbin dit que ce serait terrible," raconte M. Naman, un cadre en retraite d'une société de papeterie qui réside maintenant près de Jacksonville en Floride, "et qu'il serait gêné d'être le rabbin d'une telle congrégation."
Aussi choquante que puisse paraître l'insistance de M. Naman à séparer Israël du judaïsme, elle correspond en réalité à une tendance cohérente à l'intérieur du débat juif. Qu'on l'appelle antisionisme ou non sionisme - tous ces termes sont contestés et chargés- la volonté de séparer l'Etat juif de l'identité juive a des racines séculaires.
Ces 68 dernières années, cette position a été la plate forme officielle de l'organisation dont M. Naman est le président, l'American Council for Judaïsm. Et si l'instauration de l'Etat d'Israël et sa centralité pour les Juifs Américains a marginalisé cette organisation des décennies durant, les vives critiques d'Israël qui se développent en ce moment chez nombre de Juifs Américains ont donné un caractère significatif, voire prophétique, à l'organisation de M. Naman.
Ce n'est pas que les adhésions affluent à l'American Council. La liste de diffusion électronique de l'organisation atteint à peine le millier de contacts, et son site web a reçu seulement 10 000 visiteurs uniques l'an dernier. Son budget n'est que de 55 000 dollars. Comme M. Naman l'admet, l'histoire d'opposition au sionisme de son organisation la rend "radio active" même pour des organisations juives américaines progressistes comme J Street et Peace Now.
Pourtant, les arguments que l'American Council for Judaïsm a soulevé avec constance contre le sionisme et Israël sont revenus au premier plan ces dix dernières années, avec l'effondrement du processus de paix d'Oslo, les guerres d'Israël au Liban et à Gaza et, plus récemment, l'attaque meurtrière contre une flottille qui tentait de briser le blocus naval sur le régime du Hamas. Il n'est pas nécessaire d'être d'accord avec toutes les positions de l'American Council pour reconnaître que, pour une certaine faction [sic] des Juifs Américains, elles sont redevenues au goût du jour.
"Mon sentiment est qu'ils pensent que les événements démontrent qu'ils avaient toujours eu raison," explique par téléphone Jonathan D. Sama, historien à l'université Brandeis et auteur d'un livre important, "American Judaïsm." "Tout ce qu'ils avaient prophétisé- la double loyauté, la malfaisance du nationalisme - est devenu réalité.
"Je serais surpris si beaucoup de gens passaient à l'ACJ en tant qu'organisation à cause de sa réputation," poursuit-il. "Mais il est certain que si l'holocauste a mis en avant les problèmes de la vie juive dans la diaspora, ces dernières années ont mis en lumière le fait que le sionisme n'est pas une panacée."
M. Naman a grandi dans une famille du Texas profondément impliquée dans l'organisation et, en conséquence, a vécu toutes les évolutions du pendule politique.
"Nous étions ostracisés et calomniés," dit-il. "Mais nous sentions alors, et nous sentons encore aujourd'hui, que nos positions sont crédibles. Elles ont été justifiées et confortées par ce qui s'est passé."
Sur ce point, et c'est un euphémisme, il y a désaccord. Si les sionistes Américains qui s'opposent à l'occupation de la Cisjordanie sont flétris de critiques par la partie conservatrice de la communauté juive américaine, qui a tendu à dominer les principales organisations communautaires et de lobbying, les ennemis convaincus du sionisme de l'American Council suscitent la rage et l'indignation.
Cependant, le rejet de Sion remonte à la Torah elle même, avec son récit des Hébreux se rebellant contre Moïse pendant le trajet vers la terre Promise et réclamant de rentrer en Egypte. Avant la création du mouvement sioniste moderne par Théodore Herzl au début du 20ème siècle, l'injonction biblique au retour en Israël était généralement perçue dans un sens théologique plutôt que comme une instruction concrète.
Avant l'holocauste, la plupart des dirigeants juifs orthodoxes rejetaient le sionisme, affirmant que l'exil était une punition divine et qu'Israël ne pourrait être restaurée qu'avec l'évènement du messie. Le mouvement réformé soutenait que le judaïsme était une religion, pas une nationalité.
"Ce pays est notre Palestine," déclarait un rabbin réformé à Charleston (Caroline du sud) en 1841, "cette ville est notre Jérusalem, cette maison de Dieu notre temple." La plateforme de 1885 du mouvement réformé renvoyait le "retour en Palestine" au niveau d'e celui des reliques comme le sacrifice animal.
C'est seulement quand les dirigeants de la Réforme, à la veille de la seconde guerre mondiale, révisèrent leur position que la faction antisioniste fit scission, pour finalement former l'American Council for Judaïsm en 1942. Son discours était à la fois idéaliste et méprisant - une formation proposée en 1952 présentait le sionisme comme raciste, auto-ségrégé et anti-américain - et il fut une époque où l'American Council se flattait d'avoir des dirigeants comme Lessing J. Rosenwald, héritier de la fortune Sears, et 14 000 adhérents.
Si les guerres de 1967 et 1973 poussèrent le Council vers l'obsolescence, les guerres controversées d'Israël depuis l'an 2000 l'ont fait sortir de la tombe. On peut entendre des échos de ses positions chez Tony Judt, l'historien qui a lancé un appel à un Etat binational en Palestine; chez Tony Kushner, dont le scénario pour le film "Munich" présentait l'Amérique comme la véritable patrie d'un Israélien; chez Michael Chabon, dont le roman "The Yiddish Policeman's Union" parodiait le sionisme; et dans le désengagement vis-à-vis d'Israël qui se fait jour chez une partie des jeunes Juifs non orthodoxes, tel Peter Beinart remarqué récemment pour un essai dans The New York Review of Books.
La vérité des chiffres, qui ne fait donc pas débat, est que seule une infime proportion des Juifs Américains a rejeté l'exil ici pour émigrer en Israël.
"Je pense que nous représentons une majorité silencieuse," déclare Allan C. Brownfeld, membre de longue date du Council et rédacteur en chef de ses publications, Issues et Special Interest Report. "Nous sommes Américains par la nationalité et Juifs par la religion. Et si nous souhaitons le bien d'Israël, nous ne la voyons pas comme notre patrie."
Libellés : American Coucil for Judaism, antisionisme, Etats Unis, Judaïsme, Palestine, sionisme, Stephen Naman
16 Comments:
L'article que vous citez mérite d'être complété pour que vos lecteurs n'aient pas une idée faussée des rapports ente sionisme et judaïsme. Le mouvement des netoure karta comme vous le notez justement ne représente qu'une petite minorité qui, d'ailleurs vit à Jérusalem et dans la petite ville de Bné Brak située dans la banlieue de Tel-Aviv.Quant au hassidim de Satmar leur communauté vit principalement aux Etats-Unis. A ma connaissance ils sont une ou deux dizaines de milliers, ce qui n'est finalement pas grand chose. Il est vrai qu'au début du 20ème siècle le judaïsme religieux était opposé au sionisme. Mais actuellement la situation a beaucoup évolué. Je citerai par exemple les dires du grand rabbin Rottemberg, le rabbin de la synagogue de la rue Pavée à Paris: il expliquait qu'il aurait sans doute été préférable que l'état d'Israël ne soit pas créé mais qu'il était une réalité avec laquelle il fallait vivre. Il faut noter également que le dernier rabbin des Loubavitch, le Rav Schnéersohn, était opposé à la restitution des territoires et nombre de ses élèves vivent en Cisjordanie. Le mouvement Loubavitch est le plus important groupe des hassidim. Ses adeptes se comptent par dizaines de milliers aux USA, en Europe, principalement en France. Les plus grandes autorités du judaïsme orthodoxe ont la même position que le Grand Rabbin Rottemberg comme celui de Boston, J.D. Soloveitchik. Le penseur le plus connu dans le monde juif, le Rabbin Kook, fut le premier grand rabbin du ychouv palestinien, ses oeuvres étudiées dans tout le monde juif répètent à longueur de pages que le retour des juifs dans leur patrie historique marque le début de la délivrance de l'humanité tout entière (en hébreu: atralta de yechoua). Enfin après la seconde guerre mondiale le judaïsme français était exangue. Déjà même avant la guerre les plus grands penseurs d'origine juive, comme Simone Weil ou Bergson étaient attirés par le christianisme. Ces derniers ne se sont pas convertis par solidarité avec les juifs poursuivis par les nazis.
Après la guerre le judaïsme français a connu un renouveau extraordinaire grâce principalement à l'influence de 3 auteurs: Léon Askenazi, directeur de l'école des cadres des scouts juifs:il a émigré en Israël à la fin des années 60 et est décédé à Jérusalem. André Néher a institué la première chaire d'hébreu à l'université de Strasbourg, très connu par son immense production littéraire comme l'essence du prophétisme. Lui aussi est "monté" en Israël et est enterré à Jérusalem. Son épouse: Renée Néher-Bernheim, s'est illustrée comme historienne: histoire biblique du peuple juif et l'histoire de la présence juive à Jérusalem.Enfin le philosophe E. Lévinas, l'introducteur en France de Husserl et de Heidegger, qualifiait la création d'Israël comme l'heure du chef d'oeuvre. Son oeuvre tant philosophique que proprement juive est traduite dans de nombreuses langues et est l'objet de multiples thèses et séminaires universitaires.
S'agissant du judaïsme libéral, il est vrai qu'une partie du judaïsme libéral américain est restée fidèle au judaïsme libéral allemand du milieu du 19ème, mais il faut également souligner entre autres que le judaïsme libéral français(Copernic et Caillave) est totalement lié à Israël.Ce tableau n'est pas complet. Dans le cadre de ce blog ce n'est pas possible. Je précise que je suis depuis des dizaines d'années professeur et conférencier de pensée juive traditionnelle . Toutes mes informations peuvent être aisément vérifiées: il suffit d'aller dans une librairie juive pour s'en rendre compte.
l' attaque de l' Iran aura lieu le 18 septembre prochain
http://www.lepoint.fr/monde/israel-est-le-roi-des-drones-avions-sans-pilote-30-06-2010-471904_24.php
Il suffit aussi de lire certains historiens pas du tout convaincus par la thèse de l'exil.Cette idée de l'exil du peuple juif est une invention chrétienne, assimilée par les juifs et reprise par les sionistes pour justifier un "retour".
L'Eglise a inventé ce concept de l'exil pour justifier ses propres exactions contre les juifs: Pour Elle, c'est Dieu qui a ordonné cet exil car le peuple juif est le peuple déicide. Cette idée,longtemps refusée par les juifs religieux (et pour cause! ) a quand même fait son chemin dans l'imaginaire occidental.
Les premiers sionistes ne s'y réferaient guère. Puis ils ont compris qu'il fallait parler d'exil pour justifier un retour et l'accaparement de la terre palestinienne/ Pas d'exil, pas de retour!
Et la fable a marché! Il faut dire qu'Hitler n'y est pas pour rien: L'extermination nazie a finie par convaincre les plus récalcitrants des juifs à l'idée d'un foyer juif en Palestine à y adhérer.
On n'a trouvé aucunes traces historiques validant un pseudo exil. Celui ci n'a tout bonnement pas eu lieu.
Alors de qui descendent tous les juifs européens (Ashkénazes) et les juifs orientaux du maghreb ( Sépharades)?
Des populations païennes et locales européennes , d'Asie centrale, et berbères, converties au judaïsme par des "missionnaires" juifs.En effet, le judaïsme a eu des périodes dans l'Histoire, où la propagation de la foi faisait partie de sa mission. Et ce sont ces gens là, qui n'ont donc aucunes attaches géographiques (si ce n'est symboliquement comme les chrétiens avec Rome ou les musulmans avec la Mecque) ni génétiques avec les juifs de l'antiquité palestinienne, qui clament leur droit au retour sur leurs terres ancestrales!
C'est comme si tous les chrétiens du monde réclamaient leur droit au retour en Palestine, sous pretexte qu'ils sont un peuple issu de là-bas, qu'elle est le berceau de leurs ancêtres...
Le seul historien auquel l'anonyme se réfère est Chlomo Sand qui n'est pas un spécialiste de l'histoire juive.Il reconnaît d'ailleurs dans son livre que sa thèse n'est pas mue par le seul souci de la vérité mais également , et peut-être surtout, par sa passion antiisraélienne. Sa thèse a été démentie par de nombreux spécialistes dont par exemple par le professeur Klein. Sur l'exil des juifs il suffit d'aller à Rome et de regarder l'arc de Titus pour se rendre compte de la vérité de l'exil des juifs. dans une quinzaine de jours les juifs religieux du monde entier jeuneront le 9 ab (mois du calendrier hébraïque) en souvenir de la destruction du temple de Jérusalem et de leur exil.cette célébration date au minimum de la période talmudique puisqu'un traité entier, le traité Taanit, lui est consacré.Le talmud se divise en deux parties: la michna et la guémara. La michna a été collationnée par rabbi yehouda ha Nassi vers le milieu du deuxième siècle de notre ère, c''est à dire après la révolte de Bar Kochba.La thèse de Sand revient à dire que les seuls authentiques habitants de la Palestine seraient les palestiniens actuels.
Je me permets de suggérer à anonyme de lire la bible, il verra aussi bien dans les prophètes que dans les 5 livres de Mo3ise que le thème de l'exil et du retour sont récurents, par exemple dans Isaïe ou dans Ezéchiel.
Et depuis quand la Bible serait un ouvrage d'Histoire ou de science?
Les propos que vous faites tenir à Schlomo Sand sont faux. Il n'a jamais dis être mû par un sentiment anti-israélien (il est israelien) mais uniquement par les faits historiques dont on peut trouver des traces réelles.
Ce n'est pas sa faute, si dans aucunes archives romaines et autres, pourtant riches , il n'est question d'un exil juif. Pas même après la destruction du temple. Ni avant.
Nulle part sauf sur l'arc de Titus on ne trouve de mention de l'exil des juifs. Allez à Rome, vous le verrez de vos propres yeux. La Bible n'est pas un ouvrage d'histoire ou de science, dîtes-vous, elle est seulement à l'origine du Christianisme et de l'Islam, excusez du peu. Le prophète de l'islam se réfère à de multiples reprises aux personnages de la Bible. Une sourate entière porte d'ailleurs le nom de l'un de ses personnages: Jonas. Mais peut-être que le Coran n'est à vos yeux lui aussi ni une oeuvre historique ni une oeuvre de science. Cela dit au sujet de l'exil, j'aimerais savoir si le judaïsme, implanté à Babylone à la suite de la destruction du premier temple par Nabuchodonosor, est une invention des sionistes.Je vous signale qu'il nous a laissé le Talmud.
Je conseille à anonyme de se renseigner plus avant sur Schlomo Sand. Ses thèses n'ont été acceptées par aucun historien spécialiste de l'histoire juive. Ainsi I.Bartal indique qu'aucun historien n'a jamais cru réellement que les origines du peuple juif étaient ethniquement et biologiquement pures. C'est une invention d'une invention. Se sont opposés à ses thèses, entre autres, Simon Shavar, Mireille Hadas-Lebel(lune des seules spécialistes françaises de l'histoire de l'antiquité juive). Son ouvrage, précisent ses détracteurs, contiendrait de graves erreurs historiques dues au fait qu'il n'est pas un spécialiste des sujets qu'il aborde. Il a d'ailleurs lui-même reconnu dans un interview dans Haaretz qu'il n'était pas un spécialiste d cette question. il dit:il est exact que je suis un historien de la France et de l'Europe et pas des temps plus anciens.Pour le politologue P.A. Taguieff son livre vise simplement à nier la réalité historique du peuple juif et,de ce fait,à tenter de justifier la disparition du peuple juif.
@ L'arc de Titus ne mentionne pas l'exil des Juifs comme vous le prétendez.
Contrairement à ce que vous prétendez, la Bible n'est pas à l'origine de l'Islam. La Bible est une collection de textes écrits, réécrits au fil des siècles.
Ce qu'on appelle le judaïsme a été effectivement inventé à Babylone mais aussi en Palestine car on ne fera croire à personne que l'ensemble de la population avait été transférer en Babylonie.
Sand n'est certes pas un historien, mais il a raison sur le fond: ce qu'on appelle aujourd'hui "juifs" n'ont pas grand chose à voir avec la Palestine. Sont tort a été d'avoir voulu aller trop vite pour des raisons polémiques car il s'inscrit dans le débat qui met aux prises certains juifs avec le sionisme.
A Djazaïri:
Si, Schlomo Sand est un historien, spécialiste de l'Europe.
S'il ne l'est pas de l'histoire juive, il n'en demeure pas moins qu'il applique une méthodologie sérieuse et scientifique dans ses recherches sur ce sujet. Si anonyme avait vraiment lu son livre, il se rendrait compte du travail sérieux effectué.
Si d'autres historiens ne sont pas d'accord avec sa thèse,, leurs arguments sont peu étayés, historiquement parlant et non bibliquement. Maintenant, vu le peu de leurs arguments historiques, ils reconnaissent enfin qu'il n'y a pas de continuité génétique des juifs.
Eh bien, anonyme, c'est tout bonnement ce que dit Sand en contestant la thèse largement répandue avant de cette continuité; C'est ce qu'il veut dire en disant que le peuple juif n'existe pas. Il ne conteste pas la réalité du sentiment d'appartenance à un peuple. Mais que ce sentiment est souvent basé sur des mythes.Et cela n'est pas une exclusivité juive. Tous les "peuples" croient à des fables analogues pour s'ériger en nations. Cela ne devient grave que lorsqu'on utilise ces fables pour voler des terres et asservir un autre peuple sous ce pretexte. C'est le cas de l'idéologie sioniste.
Quant au Coran, dont vous dites qu'il est "une copie" de la Bible. C'est bien mal connaitre la façon dont Il fut révélé.
La Bible, truffée d'erreurs scientifiques et historique, a été écrite, réecrite par des hommes, parfois en plusieurs fois,et s'étalant sur plusieurs siècles, donc susceptibles d'erreurs. Si certains furent, certes inspirés, d'autres n'ont eu que des visées "politiques" (dans le sens qu'ils jugeait bon pour le peuple )
Le Coran a été dicté directement par l'ange Gabriel au prophète Muhammed, puis transcrit aussitôt, au fur et à mesure des révélations, et appris par coeur par les compagnons du Prophète. La marge d'erreurs est presque nulle.
De plus un scientifique, Maurice Bucailles a étudié la Bible et le Coran sous l'angle scientifique. Il a été surpris de constater qu'à la lumière de la science d'aujourd'hui, le Coran ne recèle aucunes erreurs scientifiques, contrairement à la Bible.
L'ouvrage, si vous êtes interéssé se nomme: La Bible, le Coran et la Science.
Maintenant, les musulmans respectent la Bible et tous les prophètes cités mais ils ont toujours su également qu'elle n'est pas dépourvue d'erreurs théologiques. Il savent maintenant qu'elle possède des erreurs scientifiques. Donc sa lecture si elle garde pour eux une valeur symbolique importante, elle n'est pas la Vérité divine totale.
Djazaïri, si Sand est un historien sérieux, spécialiste de l'Europe. S'il ne l'est pas du monde oriental, il a utilisé des méthodologies propres aux historiens. Ce qui le rend parfaitement propre à traiter d'autres sujets que ceux dont il avait l'habitude. Dire qu'il n'est pas historien est servi par la hasbara pour le discréditer.
Encore une fois, anonyme, vous confondez tout! Les historiens qui s'opposent à Schlomo Sand disent maintenant qu'il n'y a pas de continuité génétique des juifs actuels avec leurs "ancêtres" palestiniens. Eh bien, c'est toute la thèse de Schlomo Sand! Il semblerait que des arguments religieux qu'on lui opposait ne faisaient pas le poids!C'est cette non continuité génétique et historique qu'il met en question dans son ouvrage . C'est en ce sens qu' il dit que le "peuple" juif a été inventé. Et pour servir une idéologie d'accaparement de terres.
Maintenant, il dit aussi que tous les "peuples" ont été l'objet de ce style de fables pour s'ériger en nations. Ce n'est pas propre aux juifs. Et ce ne serait pas si grave si cela n'était pas utilisé pour asservir un autre peuple et justifier un faux retour. C'est cela qu'il dénonce et non la présence juive en Palestine.
Lisez le, au lieu de reprendre sans recul les reproches qui lui sont faits.
Quant à la Bible, si les musulmans reconnaissent tous les prophètes cités, ils savent aussi qu'elle est truffée d'erreurs. Théologiques. Mais aujourd'hui à la lumière des sciences, on sait qu'elle l'est également d'erreurs scientifiques et historiques.
A cela, il faut savoir, qu'elle à été écrite par différents auteurs et parfois à des siècles de distance.Ces hommes, parfois inspirés, d'autres,non, n'en demeurent pas moins de simples mortels, donc susceptibles de se tromper.
Les conditions dans lesquels le Coran nous est parvenu sont totalement différentes. Il est révélé. C'est à dire que sitôt les versets dévoilés par l'ange Gabriel au prophète de l'Islam, ils étaient aussitôt appris par coeur et transcrits par écrit par les compagnons du prophète. La marge d'erreurs est pratiquement minime ou inexistente pour les croyants.
Si les musulmans ont du respect pour la Bible comme livre inspiré, ils savent aussi que non seulement, il est truffé d'erreurs théologiques mais aussi d'erreurs scientifiques. C'est pourquoi, ils en approuvent la symbolique mais ne la tiennent pas comme Vérité Absolue.
Je vous conseille ce livre:
La Bible, le Coran et la Science de Maurice Bucaille.
Non et non: les historiens opposés à Sand ne parlent pas de cela. Il est bien évident que les juifs actuels ne descendent pas tous des anciens hébreux, comme les français ne descendent pas tous des Gaulois;mais quelle que soit notre origine nous sommes tous français et nous nous inscrivons dans la continuité de l'histoire de France, Gaulois y compris, ce que nous avons appris à l'école communale, et ce qui n'empêche aucun Français d'avoir également d'autres attaches et d'être de parfaits citoyens.
Vous avez parfaitement le droit de croire que le Coran a été révélé. De la même façon les Juifs croient pour leur part que la Torah a été écrite par Moïse directement sous la dictée divine. Je rappelle que le prophète de l'islam était un homme comme tous les prophètes d'Israël auxquels il se réfère explicitement. Que vous pensiez que la bible est truffée d'erreurs théologiques, pensez-le si vous voulez. Mais rappelez-vous que le Coran a mis un certain temps pour être établi dans sa forme définitive. Selon la tradition musulmane Uthman, 3ème calife et gendre du prophète, aurait compilé différents documents dispersés dans lesquels étaient consignés des discours du prophète de l'Islam, avec ceux en possession d'une veuve de ce dernier, Hafza, fille du calife Umar. Sur la base de ces éléments, aidé de ses scribes, il composa ce que devint le Coran; d'où son nom:Le Coran MUshaf'Uthman.Voir sur la question: Introduction au Coran de Régis Blachère éd. Maisonneuve.
La Bible a été écrite et réécrite au fil des siècles. Elle n'est pas truffée d'erreurs théologiques, elle est l'oeuvre d'un nombre indéterminé de scribes.
Bien, je vois que vous êtes en désaccord avec votre correspondant qui parlait des erreurs théologiques de la Bible. Vous progressez, encore un petit effort.Quant à la Bible elle n'a pas été écrite par un nombre indéterminé de scribes. On sait parfaitement qui sont les auteurs des prophètes d'Israël. Ce sur quoi les historiens discutent c'est sur les auteurs de la Torah, la première partie de la Bible. Depuis le 18ème leur majorité pense qu'il y a essentiellement deux sources: une dite Elohiste et l'autre Jahviste. Ils s'appuient sur la dénomination différente du nom de Dieu selon les chapitres de la genèse, le premier livre de la Torah.De la même façon on discute de la période où a été écrite le livre d'Esther. Dire que la Bible a été écrite au cours des siècles est une évidence puisque la période qu'elle recouvre va de l'exil d'Egypte jusqu'au premier retour en Erets Israël grâce à l'édit de Cyrus décrit dans le livre d'Ezra et confirmé dans les papiers de l'empire perse.Quant à affirmer qu'elle a été réécrite au cours des siècles, personne ne le pense, même pas Sand qui s'appuie sur un passage du livre ds Rois pour dire que la Torah date du temps du roi Josias.D'ailleurs qu'elle a été écrite ou réécrite au cours des siècles ne change rien à l'affaire. En tout état de cause elle est d'une grande antiquité: au minimum 2500 ans. De même elle a été l'inspiration de la foi de la moitié de l'humanité: christianisme et islam.
Ce n'est pas seulement que la Bible a été écrite au cours des siècles: elle a été écrite et réécrite. Dire qu'il y a deux sources ne nous dit rien sur le nombre d'auteurs qui est bien entendu supérieur à deux. 2500 ans, c'est 500 ans avant le Christ, à comparer avec le calendrier juif qui démarrerait il y a 5000 ans.
Evidemment nous ne connaissons pas les conditions dans lesquelles ont été écrites les deux versions de la genèse.Et il est fort possible que ce texte ait connu unelongue période de maturation. Mais nous savons pertinemment ce qu'il en est du reste de la collection biblique en particulier les livres des prophètes.En tout état de cause, même Sand est d'accxord pour dater la Torah de 2500 ans, il s'apuie d'ailleurs sur la bible elle_même, un passage du livre des Rois où on raconte que fur retrouvé le Deutéronome. Le reste , chez lui, n'est que des supputations peut-êter vraies, peut-être pas.
Quant au calendrier juif qui affirme que nous sommes en 5770 de la création du monde,il s'appuie sur la chronologie du texte biblique. Voir les premiers chapites de la genèse.Ma&is les rabbins depuis fort longtemps pensaient que de décompte n'était qu'un décompte littéraire. Dès leMoyen-Age certains donnaient plusieurs centaines de millions d'années , un cabbaliste : Isaac l'aveugle de Saint Jean d'Acre estimait l'âge du monde à 3milliars d'années.
A mon avis, il est plus aisé de dire quand la Torah a été achevée que d'identifier le début de sa rédaction.
En fait c'est tout un processus qui débute peut être bien 500 ans avant JC pour se terminer en pleine ère chrétienne.
http://cecille.recherche.univ-lille3.fr/l-equipe/publications-de-christophe-batsch/article/la-bible-hebraique-tanak
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