Des crimes de guerre sionistes qu'on élimine de l'Histoire
Au cours de la dernière agression sioniste contre le Liban, le Hezbollah, principale organisation politique de ce pays avait opposé une résistance et une capacité de rétorsion qui avait surpris son adversaire.
Mauvaise perdante comme elle est d'ailleurs mauvaise gagnante, l'entité sioniste s'était empressée de prendre à témoin l'opinion publique locale et internationale des mauvaises manières du Hezbollah qui, selon elle, se terrait au milieu des civils et s'attaquait délibérément à des objectifs civils situés sur le territoire humain. Il faut bien entendu comprendre par là qu'une station essence, mettons BP ou Esso située sur le territoire libanais est un objectif militaire du point de vue sioniste, tandis que soldats en excursion sur le territoire libanais sont des objectifs civils.
Ces deux accusations ont été amplement relayées par la presse occidentale même si, autres temps autres moeurs, un nombre non négligeable d'organes de presse et d'organisations humanitaires n'ont pas pris les accusations sionistes pour argent comptant mais ont tenté de procéder à des vérifications.
Sur ce blog même, je vous avais proposé l'analyse de Tom Clonan, un spécialiste des questions miltaires, qui expliquait dans le journal Irish Times que "Le type de missiles qu'utilise le Hezbollah contre les cités israéliennes ne peut pas être lancé depuis des maisons, des mosquées, des hôpitaux ni même depuis les sites de l'ONU comme le prétend l'armée israélienne."
Restait l'accusation, constitutive de crime de guerre, d'attaques délibérées contre des civils. L'article de Jonathan Cook montre bien, une fois encore, la pratique du deux poids deux mesures même de la part d'organisations à la réputation établie et fait la lumière sur un aspect du comportement des terroristes sionistes qui consiste à installer des structures militaires, aérodromes, usines d'armement, batteries d'artillerie à proximité ou à l'intérieur de collectivités essentiellement arabes (mais pas seulement), transformant du même coup ces zones résidentielles en zones militaires. Cet aspect étudié scrupuleusement quand il s'agissait du Hezbollah a été, comme l'obserbe Jonathan Cook, curieusement escamoté par les grandes organisations humanitaires et les institutions internationales.
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Des preuves que l’armée israélienne s’est “lâchement mêlée” à la population civile.
par Jonathan Cook à Nazareth, traduit de l'anglais par Djazaïri
Counter Punch (USA) 4 janvier 2008
par Jonathan Cook à Nazareth, traduit de l'anglais par Djazaïri
Counter Punch (USA) 4 janvier 2008
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L’idée n’est apparemment jamais venue à personne dans aucune de nos grandes organisations des droits de l’Homme ou dans nos grands media d’appliquer les mêmes critères moraux ou légaux à Israël et au Hezbollah pendant la guerre du Liban d’il y a 18 mois. Un effort tardif a été accompli pour remédier à cet état de fait.
Un rapport récent, rédigé par une respectable organisation israélienne des droits droits de l’Homme, une organisation qui représente la minorité arabe du pays et non sa majorité juive, a mis au jour des preuves qui montrent que pendant les combats, Israël a commis des crimes de guerre pas seulement contre les civils Libanais – comme on le savait déjà – mais également contre ses propres citoyens Arabes. C’est un des aspects de la guerre qui a été complètement negligé jusqu’ici.
Le rapport jette aussi une lumière surprenante sur ce que visait le Hezbollah lorsqu’il lançait des centaines de roquettes sur le nord d’Israël. Avant la publication du rapport le mois dernier, j’étais le seul à affirmer que le tableau de ce qui s’était passé pendant la guerre était bien plus complexe qu’on voulait bien généralement l’admettre.
Ce nouveau rapport vient à la suite d’une série d’enquêtes des organisations des droits de l’Homme les plus influentes, Amnesty international et Human Rights Watch, pour préciser les manières par lesquelles le droit international a été violé pendant les 34 jours d’attaques israéliennes contre le Liban. Cependant, ces deux organisations n’ont pas examiné, sauf de manière superficielle et dédaigneuse, le traitement par Israël de ses propres civils pendant la guerre. Cette omission peut aussi avoir eu des repercussions importantes sur leur capacité à évaluer les actions du Hezbollah.
Avant d’examiner les révélations du rapport, il est intéressant de revisiter les événements souvent mal représentés de l’été 2006 et de voir en conséquence quels efforts ont été faits pour prendre en compte les deux parties.
La guerre a été le point culminant de provocations mutuelles le long de la frontière commune suite au retrait d’Israël en 2000, après deux décennies d’occupation du sud Liban. Les six années qui ont suivi ont vu les Israéliens se conduire pratiquement quotidiennement comme si l’occupation n’avait pas cessé, envoyant des avions de combat dans l’espace aérien libanais pour apeurer la population avec des bangs supersoniques et espionner le pays. Après la guerre ces survols ont repris presque immédiatement).
En réponse, le Hezbollah, une milice chiite qui a offert la seule résistance efficace pendant la période d’occupation du Liban, avait maintenu sa posture de belligéreant. Il avait à plusieurs reprises prévenu qu’il capturerait des soldats Israéliens si l’occasion s’en présentait dans l’espoir d’obliger à un échange de prisonniers. Israël avait gardé une poignée de prisonniers Libanais après son retrait.
Le Hezbollah exigeait aussi qu’Israël achève son retrait du Liban en évacuant une bande de terre fertile, les fermes de Shabaa. Israël argue du fait que la zone est territoire syrien, occupée par son armée en même temps que le plateau du Golan en 1967 et sera restituée un jour par une négociation avec Damas. Les cartographes de l’ONU ne sont pas d’accord, ce qui appuie les dires du Hezbollah sur l’appartenance au Liban de la zone.
L’affrontement avait débuté par un incident relativement mineur (dans cette région) et complètement prévisible : le Hezbollah avait attaqué un poste frontalier, capturant deux soldats et en tuant trois autres au cours de l’opération. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah proposa un échange de prisonniers. Israël déclara la guerre le même jour, lançant une campagne massive de bombardements qui tua près de 1200 civils Libanais dans le mois qui suivit.
Un éditorial de Haaretz, le plus grand quotidien israélien, notait encore cette semaine que, en rejetant les ouvertures du Hezbollah, “Israël avait déclenché la guerre.”
Au cours des derniers jours de guerre, alors qu’un cessez le feu sous l’égide de l’ONU devait prendre effet, Israël largua plus d’un million de bombes à fragmentation sur le sud du Liban. Des centaines de milliers d’entre elles n’ont pas explosé. Depuis la fin de la guerre, 39 civils Libanais ont été tués et des dizaines d’autres mutilés par ces micro mines terrestres qui infestent la campagne.
La propre enquête israélienne sur l’utilisation de bombes à fragmentation a livré ses conclusions le mois derniers en exonérant l’armée même si elle admet que beaucoup de ces bombes ont été larguées sur des populations civiles. Dans les manuels juridiques israéliens, semble-t-il, il est mentionné que le droit international sanctionne le ciblage d’objectifs civils en temps de guerre.
Le journaliste confirmé Israélien Meron Rapoport a observé récemment que son quotidien, Haaretz encore, avait la preuve que l’utilisation par l’armée de bombes à fragmentation avait été “planifiée à l’avance” indépendamment de l’emplacement des positions du Hezbollah. La seule conclusion raisonnable est qu’Israël voulait à tout prix rendre le sud Liban inhabitable, peut-être pour pouvoir organiser une autre invasion terrestre.
Human Rights Watch, l’organisation qui a procédé à l’examen le plus minutieux de cette guerre, a été moins indulgent que les enquêteurs diligentés par Israël elle même – comme on pouvait s’y attendre dans le cas de telles violations des lois de la guerre. Pourtant elle n’est pas allée jusqu’à condamner Israël sans réserves. Dans un de ses communiqués de presse typiques, elle a constaté la large dispersion de bombes à fragmentation sur des secteurs civils du sud Liban mais simplement conclu que leur utilisation par Israël “pouvait constituer une violation de la prohibition d’attaques indiscriminées contre la population contenue dans le droit Humanitaire international.”
Sur cet aspect comme sur d’autres, les rapports de Human Rights Watch ont montré une troublante pratique du deux poids deux mesures.
Pendant la guerre, deux accusations ont été formulées contre le Hezbollah, surtout par ceux qui soutiennent Israël, et ont fait l’objet d’enquêtes par les organisations humanitaires : que la milice chiite tirait ses roquettes sur Israël soit de manière indiscriminée soit en visant délibérément des objectifs civils, et qu’elle cachait ses combattants et ses armes au milieu des civils Libanais (ce qui justifiait commodément en passant le bombardement de ces civils par Israël).
Le Hezbollah a été déclaré coupable pour la première accusation, Human Rights Watch affirmant hors de propos de savoir si le Hezbollah essayait ou non d’atteindre ou non des cibles militaires compte tenu du peu de précision de ses roquettes. Toutes ses roquettes, quels que furent leurs objectifs, ont donc été considérées par l’organisation comme des attaques indiscriminées et une violation du droit international. Il est intéressant de noter que Human Rights Watch a exprimé sa certitude quant à l’inacceptabilité du tir par le Hezbollah de roquettes imprecises mais pas au sujet de l’utilisation par Israël de bombes à fragmentation encore moins précises.
Le Hezbollah a été assez largement innocenté de la deuxième accusation, Human Rights Watch ne parvenant pas à trouver de preuves sauf dans quelques cas isolés, que la milice se soit dissimulée au milieu de la population civile libanaise.
Concernant Israël, les organisations des droits de l’Homme ont enquêté sur l’accusation de violation du droit international par la mise en danger des civils Libanais pendant sa campagne de bombardements. Compte tenu du fait que les missiles et bombes israéliens étaient supposés être d’une extreme précision, le lourd bilan des pertes civiles libanaoses constituait une preuve indiscutable des crimes de guerre israéliens. Human Rights Watch en a convenu.
Bizarrement pourtant, après avoir soumis Israël et le Hezbollah à la même démarche cherchant à savoir si leur puissance de feu avait ciblé des civils, Human Rights Watch a jugé inapproprié d’enquêter au sujet d’Israël pour la seconde accusation qui a été faite au Hezbollah : qu’il aurait commis des crimes de guerre en se mêlant à sa propre population civile. Y avait-il si peu d’évidences criantes d’un tel comportement de la part d’Israël pour amener l’organisation à conclure qu’il ne valait pas la peine de gaspiller ses ressources pour une enquête de ce côté?
Human Rights Watch a publié deux longs rapports en août 2007, l’un qui examine les événements au Liban et l’autre les événements en Israël. Mais le rapport sur ce qui s’est passé en Israël, “Attaques sur des civils,” omet l’examen du traitement par Israël de ses propres civils et se concentre à la place sur la demonstration que les tirs de roquettes du Hezbollah violaient le droit international.
Human Rights Watch faisait une brève référence à la possibilité que des installations militaires israéliennes aient pu être situées près ou à l’intérieur de secteurs d’habitations civiles. L’organisation donnait comme exemples l’école navale proche d’un hospital d’Haïfa et une usine d’armements installée dans un quartier civil. Ses enquêteurs ont même reconnu avoir vu l’artillerie israélienne tirer des obus sur le Liban depuis une rue habitée de l’agglomération juive de Zarit.
Cet acte de l’armée israélienne consistant à se “mêler lâchement” – pour faire écho à la critique sans preuves du Hezbollah par Jan Egeland, l’émissaire de l’ONU – était un crime de guerre. Il faisait des civils Israéliens une cible potentielle pour les représailles du Hezbollah.
Quelle a été alors la position de Human Rights Watch sur cette violation flagrante des lois de la guerre dont elle a été témoin? Après avoir encore une fois dénoncé le Hezbollah pour ses attaques à la roquette, le rapport a été mielleux : “En raison des tirs indiscriminés [du Hezbollah], il n’existe aucune raison de croire que la disposition par Israël de certaines infrastructures militaires ait augmenté de manière significative les risques encourus par les habitants.”
Dit autrement, la culpabilité israélienne dans la dissimulation de sa machine de guerre au milieu de sones résidentielles civiles n’a pas à être considérée, selon ses propres termes comme une violation du droit international. Au lieu de quoi, Israël est disculpée sur la base de l’assomption selon laquelle les roquettes du Hezbollah étaient incapables de frapper de telles positions [militaires]. On peut douter, pour parler gentiment de la légitimité de cette lecture du droit international.
Une critique supplémentaire, que j’ai formulée à plusieurs reprises pendant la guerre, est qu’Israël a negligé de protéger les populations arabes des attaques de roquettes par la non mise à disposition d’abris ou de systèmes d’alerte – à la différence des secteurs d’habitation juive. Sur cet aspect, le rapport de Human Rigths Watch se contente de dire : “Human Rights Watch n’a pas enquêté sur une éventuelle discrimination par Israël entre residents Juifs et Arabes du nord du pays dans la protection offerte pendant les attaques du Hezbollah.”
Des attaques indiscriminées du Hezbollah, Human Rights Watch était certaine ; des pratiques discriminatoires israéliennes, elle s’est gardée de juger.
Par chance, nous n’avons plus besoin de nous baser sur Human Rights Watch ou sur Amnesty International pour avoir une vision complète de ce qui s’est passé au cours de ce que les israéliens ont appelé la deuxième guerre du liban. Le mois dernier l’Arab Association for Human Rights, qui siège à Nazareth, a publié son propre rapport, “Civils en danger,” qui couvre un terrain auquel ses consoeurs plus importantes n’ont pas osé se frotter.
Le climat d’hostilité en Israël envers le cinquième de la population qui est arabe a fait de la publication de ce rapport une entreprise risquée. Azmi Bishara, principal leader politique arabe et très critique du comportement israélien pendant la guerre du Liban est actuellement en exil et pourrait être passible de la peine capitale. Israël l’accuse d’avoir trahi en aidant le Hezbollah pendant les combats même si on attend toujours de ses services secrets qu’ils exposent les preuves qu’ils sont supposés avoir amassées contre lui. Néanmoins Israël a réussi à intimider suffisamment la plupart des membres de la minorité arabe pour les réduire au silence.
Dans cet ordre d’idées, beaucoup de details du rapport, dont de nombreux noms de lieux et des cartes montrant l’emplacement des frappes de roquettes du Hezbollah ont du être retirés pour satisfaire à la stricte censure militaire israélienne.
Mais en dépit de ces obstacles, cette association des droits de l’Homme a pris une position courageuse en mettant au jour les preuves qui montrent qu’Israël a commis des crimes de guerre en plaçant une grande partie de son équipement militaire, dont des batteries d’artillerie tirant sur le Liban, à l’intérieur et à proximité de villes et de villages arabes. Il ne s’agissait pas de cas isolés, mais d’un modus operandi tout à fait discernable.
La menace à laquelle ont été exposées les communautés arabes était loin d’être théorique comme Human Rights Watch le suppose. Quelques 600 roquettes du Hezbollah ont atteint 20 agglomérations arabes du nord, à la surprise apparente des officiels israéliens qui croyaient que le Hezbollah ne ciblerait pas d’autres Arabes. Sur 44 civils Israéliens tués par ces roquettes, 21 étaient des citoyens Arabes.
Israël a cité ces victimes comme des preuves supplémentaires des tirs de roquettes indiscriminés de la part du Hezbollah. Cependant, l’Arab Association for Human Rights arrive à une conclusion assez différente en se fondant sur les preuves disponibles. Son enquête montre une corrélation nette entre le fait d’être une agglomération arabe hébergeant une base militaire israélienne et la probabilité d’être frappée par des roquettes du Hezbollah. Bref, les agglomérations arabes visées par le Hezbollah étaient presque exclusivement celles où l’armée israélienne était cantonnée..
“L’étude a constaté que les villes et villages arabes qui ont souffert des attaques les plus intenses pendant la guerre étaient ceux qui étaient entourés d’installations militaires, soit à titre permanent soit à titre provisoire pour la durée de la guerre” indique le rapport.
De telles conclusions confirment la crédibilité des protestations formulées pendant la guerre par les parlementaires Arabo-israéliens, dont Bishara lui-même, contre l’utilisation des agglomérations arabes comme “boucliers humains” par l’armée israélienne – sans doute pour dissuader le Hezbollah d’attaquer ses positions.
D ébut aoüt 2006, Bishara avait dit au quotidien Maariv : « Ce que des citoyens ordinaires ont peur de dire, les membres Arabes de la Knesset le disent avec force. Israël a fait de la Galilée et des villages arabes en particulier, des boucliers humains en disposant autour d’eux des batteries d’artillerie et de missiles. »
Des allusions occasionnelles à de telles violations des lois de la guerre ont été rapportées dans la presse israélienne. Par exemple, dans un récit fait depuis la zone d’affrontements, un journaliste de Maariv citait des parents d’un village arabe qui se plaignaient que leurs enfants étaient attaints d’énurésie à cause du bruit effrayant que faisaient les tanks stationnés près de leurs maisons.
Selon le rapport de l’Arab Association for Human Rights, Israël a rendu ses citoyens arabes vulnérables aux roquettes du Hezbollah de la manière suivante :
- Des bases militaires permanentes, dont des camps de l’armée, des aérodromes et des fabriques d’armes, ainsi que des positions provisoires d’artillerie qui ont tiré des milliers d’obus et de roquettes vers le sud Liban étaient situés à l’intérieur ou près de nombreuses agglomérations arabes.
- L’armée israélienne entraînait ses soldats à l’intérieur des agglomérations arabes du nord avant et pendant la guerre pour préparer une invasion terrestre, soutenant que la topographie de ces villages était semblable à celle des villages du sud Liban.
- Le gouvernement ne s’est pas soucié d’évacuer les civils des zones de combat, laissant en danger les citoyens arabes en particulier. Presque aucune mesure de protection, telles que la construction d’abris publics ou des sirènes d’alerte anti aérienne, n’é été prise dans les agglomérations arabes alors que ce fut le cas pour les lieux à population juive.
D’après les protocoles des Conventions de Genève, les parties belligérentes doivent « éviter d’installer des objectifs militaires à l’intérieur ou près de zones densément peuplées » et doivent « s’efforcer à évacuer la population civile… du voisinage d’objectifs militaires. » Le rapport de l’Arab Association for Human Rights montre clairement qu’Israël a cyniquement tansgressé ces lois de la guerre.
Tarek Ibrahim, avocat et auteur du rapport de l’association, explique que la conclusion la plus surprenante a été de constater que les roquettes du Hezbollah visaient essentiellement des agglomérations arabes où se trouvaient des installations militaires et évitaient généralement celles dépourvues de telles installations.
“Le Hezbollah a affirmé en plusieurs occasions que ses roquettes avaient pour objectif premier des cibles militaires en Israël. Nos recherches ne peuvent pas prouver que tel fut le cas mais ells apportent des indications sérieuses de nature à conforter la véracité des affirmations du Hezbollah”.
En dépit du peu de précision du guidage des roquettes Katyousha du Hezbollah, la proximité des positions de l’armée israélienne des agglomérations arabes “est dans la marge d’erreur des roquettes tirées par le Hezbollah,” selon le rapport. Dans la plupart des cas, ces positions de l’armée étaient situées soit à l’intérieur de l’agglomération elle même soit à quelques centaines de mètres.”
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Dans ses recommandations l’Arab Association for Human Rights appelle au retrait des installations militaires des lieux d’habitation civils.
(Il est bon de noter à nouveau qu’Israël a construit plusieurs fabriques d’armes dans des agglomérations arabes, dont Nazareth. Les citoyens Arabes n’ont pratiquement jamais le droit de travailler dans l’importante industrie militaire israélienne, alors pouquoi les installer là? En partie probablement parce que ces usines donnent un pretexte de plus pour confisquer des terres aux agglomérations arabes et les “judaïser.” Mais leur rôle de “boucliers humains” tel que critiqué par les élus Arabes est-il une autre raison possible?)
Le rapport évite de traiter du problème plus large qui est de savoir si l’armée israélienne a pris position également dans des agglomérations juives pendant la guerre. Ibrahim explique : “C’est en partie pour la raison que nous sommes une association arabe, ce qui oriente les centres d’intérêt de notre travail. Mais il y a aussi la difficulté du peu de probabilité que des Juifs Israéliens collaborent à nos recherches.”
Longtemps, Israël a vanté son « armée citoyenne, » et des sondages ont montré que les Juifs Israéliens faisaient plus confiance à l’armée qu’au parlement, au gouvernement et aux tribunaux.
Cependant, le rapport observe qu’il existe des preuves importantes que l’armée s’est également positionnée dans certaines agglomérations juives. A côté des témoignages oculaires d’un observateur de Human Rights Watch, l’information que, au cours de la guerre, 12 soldats avaient été tués quand une roquette s’est abattue sur le village agricole de Kfar Giladi près de la frontière nord, a été largement diffusée.
Un membre de ce kibboutz a récemment déclaré à la presse israélienne : « Nous méritons une décoration pour l’aide apportée pendant la guerre. Nous avons ouvert notre hôtel aux soldats sans rien demander en échange. De plus, des soldats sont restés au kibboutz pendant toute la guerre.”
Dans un autre reportage du journal The Guardian, un jeune Juif Btitannique de 19 ans, Danny Young, a relaté l’expérience qu’il a vécue au cours de son service militaire pendant la guerre. Il résidait au kibboutz Sasa, près de la frontière, qui avait été transformé en base arrière de l’armée. “Nous tirions des missiles du pied de ce kibboutz,” a-t-il déclaré au journal. “On recevait aussi des Katyoushas.”
Pour l’heure, le rapport de l’Arab Association for Human Rights a été répercuté à minima dans les media de langue hébraïque. “Nous faisons face à une atmosphere politique très difficile en ce moment en Israël,” m’explique Ibrahim. “Peu de gens en Israël veulent entendre que leur armée et leur gouvernement ont violé le droit international de manière aussi flagrante.”
Il semble qu’ils soient peu nombreux en Occident aussi, même les défenseurs des droits de l’Homme, à être prêts à entendre un tel message.
Jonathan Cook est un journaliste établi à Nazareth en Israël. Son dernier livre, « Israël and the clash of civilizations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East;” a été publié par Pluto Press. Son site web : www.jkcook.net
Un rapport récent, rédigé par une respectable organisation israélienne des droits droits de l’Homme, une organisation qui représente la minorité arabe du pays et non sa majorité juive, a mis au jour des preuves qui montrent que pendant les combats, Israël a commis des crimes de guerre pas seulement contre les civils Libanais – comme on le savait déjà – mais également contre ses propres citoyens Arabes. C’est un des aspects de la guerre qui a été complètement negligé jusqu’ici.
Le rapport jette aussi une lumière surprenante sur ce que visait le Hezbollah lorsqu’il lançait des centaines de roquettes sur le nord d’Israël. Avant la publication du rapport le mois dernier, j’étais le seul à affirmer que le tableau de ce qui s’était passé pendant la guerre était bien plus complexe qu’on voulait bien généralement l’admettre.
Ce nouveau rapport vient à la suite d’une série d’enquêtes des organisations des droits de l’Homme les plus influentes, Amnesty international et Human Rights Watch, pour préciser les manières par lesquelles le droit international a été violé pendant les 34 jours d’attaques israéliennes contre le Liban. Cependant, ces deux organisations n’ont pas examiné, sauf de manière superficielle et dédaigneuse, le traitement par Israël de ses propres civils pendant la guerre. Cette omission peut aussi avoir eu des repercussions importantes sur leur capacité à évaluer les actions du Hezbollah.
Avant d’examiner les révélations du rapport, il est intéressant de revisiter les événements souvent mal représentés de l’été 2006 et de voir en conséquence quels efforts ont été faits pour prendre en compte les deux parties.
La guerre a été le point culminant de provocations mutuelles le long de la frontière commune suite au retrait d’Israël en 2000, après deux décennies d’occupation du sud Liban. Les six années qui ont suivi ont vu les Israéliens se conduire pratiquement quotidiennement comme si l’occupation n’avait pas cessé, envoyant des avions de combat dans l’espace aérien libanais pour apeurer la population avec des bangs supersoniques et espionner le pays. Après la guerre ces survols ont repris presque immédiatement).
En réponse, le Hezbollah, une milice chiite qui a offert la seule résistance efficace pendant la période d’occupation du Liban, avait maintenu sa posture de belligéreant. Il avait à plusieurs reprises prévenu qu’il capturerait des soldats Israéliens si l’occasion s’en présentait dans l’espoir d’obliger à un échange de prisonniers. Israël avait gardé une poignée de prisonniers Libanais après son retrait.
Le Hezbollah exigeait aussi qu’Israël achève son retrait du Liban en évacuant une bande de terre fertile, les fermes de Shabaa. Israël argue du fait que la zone est territoire syrien, occupée par son armée en même temps que le plateau du Golan en 1967 et sera restituée un jour par une négociation avec Damas. Les cartographes de l’ONU ne sont pas d’accord, ce qui appuie les dires du Hezbollah sur l’appartenance au Liban de la zone.
L’affrontement avait débuté par un incident relativement mineur (dans cette région) et complètement prévisible : le Hezbollah avait attaqué un poste frontalier, capturant deux soldats et en tuant trois autres au cours de l’opération. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah proposa un échange de prisonniers. Israël déclara la guerre le même jour, lançant une campagne massive de bombardements qui tua près de 1200 civils Libanais dans le mois qui suivit.
Un éditorial de Haaretz, le plus grand quotidien israélien, notait encore cette semaine que, en rejetant les ouvertures du Hezbollah, “Israël avait déclenché la guerre.”
Au cours des derniers jours de guerre, alors qu’un cessez le feu sous l’égide de l’ONU devait prendre effet, Israël largua plus d’un million de bombes à fragmentation sur le sud du Liban. Des centaines de milliers d’entre elles n’ont pas explosé. Depuis la fin de la guerre, 39 civils Libanais ont été tués et des dizaines d’autres mutilés par ces micro mines terrestres qui infestent la campagne.
La propre enquête israélienne sur l’utilisation de bombes à fragmentation a livré ses conclusions le mois derniers en exonérant l’armée même si elle admet que beaucoup de ces bombes ont été larguées sur des populations civiles. Dans les manuels juridiques israéliens, semble-t-il, il est mentionné que le droit international sanctionne le ciblage d’objectifs civils en temps de guerre.
Le journaliste confirmé Israélien Meron Rapoport a observé récemment que son quotidien, Haaretz encore, avait la preuve que l’utilisation par l’armée de bombes à fragmentation avait été “planifiée à l’avance” indépendamment de l’emplacement des positions du Hezbollah. La seule conclusion raisonnable est qu’Israël voulait à tout prix rendre le sud Liban inhabitable, peut-être pour pouvoir organiser une autre invasion terrestre.
Human Rights Watch, l’organisation qui a procédé à l’examen le plus minutieux de cette guerre, a été moins indulgent que les enquêteurs diligentés par Israël elle même – comme on pouvait s’y attendre dans le cas de telles violations des lois de la guerre. Pourtant elle n’est pas allée jusqu’à condamner Israël sans réserves. Dans un de ses communiqués de presse typiques, elle a constaté la large dispersion de bombes à fragmentation sur des secteurs civils du sud Liban mais simplement conclu que leur utilisation par Israël “pouvait constituer une violation de la prohibition d’attaques indiscriminées contre la population contenue dans le droit Humanitaire international.”
Sur cet aspect comme sur d’autres, les rapports de Human Rights Watch ont montré une troublante pratique du deux poids deux mesures.
Pendant la guerre, deux accusations ont été formulées contre le Hezbollah, surtout par ceux qui soutiennent Israël, et ont fait l’objet d’enquêtes par les organisations humanitaires : que la milice chiite tirait ses roquettes sur Israël soit de manière indiscriminée soit en visant délibérément des objectifs civils, et qu’elle cachait ses combattants et ses armes au milieu des civils Libanais (ce qui justifiait commodément en passant le bombardement de ces civils par Israël).
Le Hezbollah a été déclaré coupable pour la première accusation, Human Rights Watch affirmant hors de propos de savoir si le Hezbollah essayait ou non d’atteindre ou non des cibles militaires compte tenu du peu de précision de ses roquettes. Toutes ses roquettes, quels que furent leurs objectifs, ont donc été considérées par l’organisation comme des attaques indiscriminées et une violation du droit international. Il est intéressant de noter que Human Rights Watch a exprimé sa certitude quant à l’inacceptabilité du tir par le Hezbollah de roquettes imprecises mais pas au sujet de l’utilisation par Israël de bombes à fragmentation encore moins précises.
Le Hezbollah a été assez largement innocenté de la deuxième accusation, Human Rights Watch ne parvenant pas à trouver de preuves sauf dans quelques cas isolés, que la milice se soit dissimulée au milieu de la population civile libanaise.
Concernant Israël, les organisations des droits de l’Homme ont enquêté sur l’accusation de violation du droit international par la mise en danger des civils Libanais pendant sa campagne de bombardements. Compte tenu du fait que les missiles et bombes israéliens étaient supposés être d’une extreme précision, le lourd bilan des pertes civiles libanaoses constituait une preuve indiscutable des crimes de guerre israéliens. Human Rights Watch en a convenu.
Bizarrement pourtant, après avoir soumis Israël et le Hezbollah à la même démarche cherchant à savoir si leur puissance de feu avait ciblé des civils, Human Rights Watch a jugé inapproprié d’enquêter au sujet d’Israël pour la seconde accusation qui a été faite au Hezbollah : qu’il aurait commis des crimes de guerre en se mêlant à sa propre population civile. Y avait-il si peu d’évidences criantes d’un tel comportement de la part d’Israël pour amener l’organisation à conclure qu’il ne valait pas la peine de gaspiller ses ressources pour une enquête de ce côté?
Human Rights Watch a publié deux longs rapports en août 2007, l’un qui examine les événements au Liban et l’autre les événements en Israël. Mais le rapport sur ce qui s’est passé en Israël, “Attaques sur des civils,” omet l’examen du traitement par Israël de ses propres civils et se concentre à la place sur la demonstration que les tirs de roquettes du Hezbollah violaient le droit international.
Human Rights Watch faisait une brève référence à la possibilité que des installations militaires israéliennes aient pu être situées près ou à l’intérieur de secteurs d’habitations civiles. L’organisation donnait comme exemples l’école navale proche d’un hospital d’Haïfa et une usine d’armements installée dans un quartier civil. Ses enquêteurs ont même reconnu avoir vu l’artillerie israélienne tirer des obus sur le Liban depuis une rue habitée de l’agglomération juive de Zarit.
Cet acte de l’armée israélienne consistant à se “mêler lâchement” – pour faire écho à la critique sans preuves du Hezbollah par Jan Egeland, l’émissaire de l’ONU – était un crime de guerre. Il faisait des civils Israéliens une cible potentielle pour les représailles du Hezbollah.
Quelle a été alors la position de Human Rights Watch sur cette violation flagrante des lois de la guerre dont elle a été témoin? Après avoir encore une fois dénoncé le Hezbollah pour ses attaques à la roquette, le rapport a été mielleux : “En raison des tirs indiscriminés [du Hezbollah], il n’existe aucune raison de croire que la disposition par Israël de certaines infrastructures militaires ait augmenté de manière significative les risques encourus par les habitants.”
Dit autrement, la culpabilité israélienne dans la dissimulation de sa machine de guerre au milieu de sones résidentielles civiles n’a pas à être considérée, selon ses propres termes comme une violation du droit international. Au lieu de quoi, Israël est disculpée sur la base de l’assomption selon laquelle les roquettes du Hezbollah étaient incapables de frapper de telles positions [militaires]. On peut douter, pour parler gentiment de la légitimité de cette lecture du droit international.
Une critique supplémentaire, que j’ai formulée à plusieurs reprises pendant la guerre, est qu’Israël a negligé de protéger les populations arabes des attaques de roquettes par la non mise à disposition d’abris ou de systèmes d’alerte – à la différence des secteurs d’habitation juive. Sur cet aspect, le rapport de Human Rigths Watch se contente de dire : “Human Rights Watch n’a pas enquêté sur une éventuelle discrimination par Israël entre residents Juifs et Arabes du nord du pays dans la protection offerte pendant les attaques du Hezbollah.”
Des attaques indiscriminées du Hezbollah, Human Rights Watch était certaine ; des pratiques discriminatoires israéliennes, elle s’est gardée de juger.
Par chance, nous n’avons plus besoin de nous baser sur Human Rights Watch ou sur Amnesty International pour avoir une vision complète de ce qui s’est passé au cours de ce que les israéliens ont appelé la deuxième guerre du liban. Le mois dernier l’Arab Association for Human Rights, qui siège à Nazareth, a publié son propre rapport, “Civils en danger,” qui couvre un terrain auquel ses consoeurs plus importantes n’ont pas osé se frotter.
Le climat d’hostilité en Israël envers le cinquième de la population qui est arabe a fait de la publication de ce rapport une entreprise risquée. Azmi Bishara, principal leader politique arabe et très critique du comportement israélien pendant la guerre du Liban est actuellement en exil et pourrait être passible de la peine capitale. Israël l’accuse d’avoir trahi en aidant le Hezbollah pendant les combats même si on attend toujours de ses services secrets qu’ils exposent les preuves qu’ils sont supposés avoir amassées contre lui. Néanmoins Israël a réussi à intimider suffisamment la plupart des membres de la minorité arabe pour les réduire au silence.
Dans cet ordre d’idées, beaucoup de details du rapport, dont de nombreux noms de lieux et des cartes montrant l’emplacement des frappes de roquettes du Hezbollah ont du être retirés pour satisfaire à la stricte censure militaire israélienne.
Mais en dépit de ces obstacles, cette association des droits de l’Homme a pris une position courageuse en mettant au jour les preuves qui montrent qu’Israël a commis des crimes de guerre en plaçant une grande partie de son équipement militaire, dont des batteries d’artillerie tirant sur le Liban, à l’intérieur et à proximité de villes et de villages arabes. Il ne s’agissait pas de cas isolés, mais d’un modus operandi tout à fait discernable.
La menace à laquelle ont été exposées les communautés arabes était loin d’être théorique comme Human Rights Watch le suppose. Quelques 600 roquettes du Hezbollah ont atteint 20 agglomérations arabes du nord, à la surprise apparente des officiels israéliens qui croyaient que le Hezbollah ne ciblerait pas d’autres Arabes. Sur 44 civils Israéliens tués par ces roquettes, 21 étaient des citoyens Arabes.
Israël a cité ces victimes comme des preuves supplémentaires des tirs de roquettes indiscriminés de la part du Hezbollah. Cependant, l’Arab Association for Human Rights arrive à une conclusion assez différente en se fondant sur les preuves disponibles. Son enquête montre une corrélation nette entre le fait d’être une agglomération arabe hébergeant une base militaire israélienne et la probabilité d’être frappée par des roquettes du Hezbollah. Bref, les agglomérations arabes visées par le Hezbollah étaient presque exclusivement celles où l’armée israélienne était cantonnée..
“L’étude a constaté que les villes et villages arabes qui ont souffert des attaques les plus intenses pendant la guerre étaient ceux qui étaient entourés d’installations militaires, soit à titre permanent soit à titre provisoire pour la durée de la guerre” indique le rapport.
De telles conclusions confirment la crédibilité des protestations formulées pendant la guerre par les parlementaires Arabo-israéliens, dont Bishara lui-même, contre l’utilisation des agglomérations arabes comme “boucliers humains” par l’armée israélienne – sans doute pour dissuader le Hezbollah d’attaquer ses positions.
D ébut aoüt 2006, Bishara avait dit au quotidien Maariv : « Ce que des citoyens ordinaires ont peur de dire, les membres Arabes de la Knesset le disent avec force. Israël a fait de la Galilée et des villages arabes en particulier, des boucliers humains en disposant autour d’eux des batteries d’artillerie et de missiles. »
Des allusions occasionnelles à de telles violations des lois de la guerre ont été rapportées dans la presse israélienne. Par exemple, dans un récit fait depuis la zone d’affrontements, un journaliste de Maariv citait des parents d’un village arabe qui se plaignaient que leurs enfants étaient attaints d’énurésie à cause du bruit effrayant que faisaient les tanks stationnés près de leurs maisons.
Selon le rapport de l’Arab Association for Human Rights, Israël a rendu ses citoyens arabes vulnérables aux roquettes du Hezbollah de la manière suivante :
- Des bases militaires permanentes, dont des camps de l’armée, des aérodromes et des fabriques d’armes, ainsi que des positions provisoires d’artillerie qui ont tiré des milliers d’obus et de roquettes vers le sud Liban étaient situés à l’intérieur ou près de nombreuses agglomérations arabes.
- L’armée israélienne entraînait ses soldats à l’intérieur des agglomérations arabes du nord avant et pendant la guerre pour préparer une invasion terrestre, soutenant que la topographie de ces villages était semblable à celle des villages du sud Liban.
- Le gouvernement ne s’est pas soucié d’évacuer les civils des zones de combat, laissant en danger les citoyens arabes en particulier. Presque aucune mesure de protection, telles que la construction d’abris publics ou des sirènes d’alerte anti aérienne, n’é été prise dans les agglomérations arabes alors que ce fut le cas pour les lieux à population juive.
D’après les protocoles des Conventions de Genève, les parties belligérentes doivent « éviter d’installer des objectifs militaires à l’intérieur ou près de zones densément peuplées » et doivent « s’efforcer à évacuer la population civile… du voisinage d’objectifs militaires. » Le rapport de l’Arab Association for Human Rights montre clairement qu’Israël a cyniquement tansgressé ces lois de la guerre.
Tarek Ibrahim, avocat et auteur du rapport de l’association, explique que la conclusion la plus surprenante a été de constater que les roquettes du Hezbollah visaient essentiellement des agglomérations arabes où se trouvaient des installations militaires et évitaient généralement celles dépourvues de telles installations.
“Le Hezbollah a affirmé en plusieurs occasions que ses roquettes avaient pour objectif premier des cibles militaires en Israël. Nos recherches ne peuvent pas prouver que tel fut le cas mais ells apportent des indications sérieuses de nature à conforter la véracité des affirmations du Hezbollah”.
En dépit du peu de précision du guidage des roquettes Katyousha du Hezbollah, la proximité des positions de l’armée israélienne des agglomérations arabes “est dans la marge d’erreur des roquettes tirées par le Hezbollah,” selon le rapport. Dans la plupart des cas, ces positions de l’armée étaient situées soit à l’intérieur de l’agglomération elle même soit à quelques centaines de mètres.”
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Dans ses recommandations l’Arab Association for Human Rights appelle au retrait des installations militaires des lieux d’habitation civils.
(Il est bon de noter à nouveau qu’Israël a construit plusieurs fabriques d’armes dans des agglomérations arabes, dont Nazareth. Les citoyens Arabes n’ont pratiquement jamais le droit de travailler dans l’importante industrie militaire israélienne, alors pouquoi les installer là? En partie probablement parce que ces usines donnent un pretexte de plus pour confisquer des terres aux agglomérations arabes et les “judaïser.” Mais leur rôle de “boucliers humains” tel que critiqué par les élus Arabes est-il une autre raison possible?)
Le rapport évite de traiter du problème plus large qui est de savoir si l’armée israélienne a pris position également dans des agglomérations juives pendant la guerre. Ibrahim explique : “C’est en partie pour la raison que nous sommes une association arabe, ce qui oriente les centres d’intérêt de notre travail. Mais il y a aussi la difficulté du peu de probabilité que des Juifs Israéliens collaborent à nos recherches.”
Longtemps, Israël a vanté son « armée citoyenne, » et des sondages ont montré que les Juifs Israéliens faisaient plus confiance à l’armée qu’au parlement, au gouvernement et aux tribunaux.
Cependant, le rapport observe qu’il existe des preuves importantes que l’armée s’est également positionnée dans certaines agglomérations juives. A côté des témoignages oculaires d’un observateur de Human Rights Watch, l’information que, au cours de la guerre, 12 soldats avaient été tués quand une roquette s’est abattue sur le village agricole de Kfar Giladi près de la frontière nord, a été largement diffusée.
Un membre de ce kibboutz a récemment déclaré à la presse israélienne : « Nous méritons une décoration pour l’aide apportée pendant la guerre. Nous avons ouvert notre hôtel aux soldats sans rien demander en échange. De plus, des soldats sont restés au kibboutz pendant toute la guerre.”
Dans un autre reportage du journal The Guardian, un jeune Juif Btitannique de 19 ans, Danny Young, a relaté l’expérience qu’il a vécue au cours de son service militaire pendant la guerre. Il résidait au kibboutz Sasa, près de la frontière, qui avait été transformé en base arrière de l’armée. “Nous tirions des missiles du pied de ce kibboutz,” a-t-il déclaré au journal. “On recevait aussi des Katyoushas.”
Pour l’heure, le rapport de l’Arab Association for Human Rights a été répercuté à minima dans les media de langue hébraïque. “Nous faisons face à une atmosphere politique très difficile en ce moment en Israël,” m’explique Ibrahim. “Peu de gens en Israël veulent entendre que leur armée et leur gouvernement ont violé le droit international de manière aussi flagrante.”
Il semble qu’ils soient peu nombreux en Occident aussi, même les défenseurs des droits de l’Homme, à être prêts à entendre un tel message.
Jonathan Cook est un journaliste établi à Nazareth en Israël. Son dernier livre, « Israël and the clash of civilizations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East;” a été publié par Pluto Press. Son site web : www.jkcook.net
Libellés : Amnesty International, Azmi Bishara, Hezbollah, Human Rights Watch, Jonathan Cook, Katyousha, Liban, ONU, roquettes
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