mercredi, janvier 23, 2013

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Les patriotes Turcs contre les Patriots américains


Sur le conseil avisé des Etats Unis, le gouvernement turc a sollicité le déploiement par l’OTAN  de missiles Patriot sur son sol.
Officiellement pour être en mesure de contrer des attaques aériennes venues de Syrie. Un prétexte qui serait risible si le contexte était différent.
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Le Patriot est un système antiaérien de longue portée capable d'intercepter des missiles balistiques
Et si ce déploiement est fort mal accueilli  par les autorités syriennes, mais aussi iraniennes et russes, il n'est pas non plus du goût d'une partie non négligeable de la population turque qui n’hésite pas à faire part de son mécontentement.
Elle le fait par des manifestations organisées à l’initiative de partis de gauche ou …islamistes ! 
On peut ainsi lire dans The National, un journal des Emirats Arabes Unis :
“En tant que Musulmans Turcs, nous sommes contre les soldats étrangers,” a déclaré cette semaine Mustafa Tuten, président de la section locale du Parti de la Félicité de cette ville [Kahramamaras] du sud-est de l’Anatolie, lors d’une rencontre avec des électeurs au siège du parti.
Il a affirmé que les troupes étrangères devaient faire profil bas à Kahramanmaras pour éviter une réaction hostile.
L’arrivée des soldats de l’OTAN en Turquie a suscité des manifestations chez les militants islamistes et gauchistes. Certaines des critiques se nourrissent d’une méfiance à l’égard de l’Occident en général et des Etats Unis en particulier, et certaines de souvenirs de l’intervention étrangère après la première guerre mondiale.
Et puis il y a un refus qui relève du sens commun :
“S’ils mettent leurs missiles ici, ça veut dire que ce sera le premier endroit qui sera attaque, non?” déclare Alaatin Namli, un commerçant.
Et on se demande aussi s’il y a
«une guerre de la Syrie contre la Turquie ? Non, il n’y en a pas, » affirme Malik Ecder Kirecci, qui gère un kiosque près de la caserne où sont hébergés les Allemands. «Ces missiles sont pour Israël et contre l’Iran.»
On nous dit un peu plus loin que l’Union de la Jeunesse Turque a commandé plusieurs centaines de sacs pour les mettre sur la tête de chaque soldat Américain rencontré.
Et les militants de cette organisation sont passés à l’acte, ainsi que le rapporte la radio iranienne IRIB mais aussi le journal turc Hürriyet
Des soldats Allemands agressés pendant une manifestation contre les missiles Patriot
Hürriyet (Turquie) 22 janvier 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
Des soldats Allemands stationnés [en Turquie] dans la cadre de la mission de l’OTAN de déploiement de systèmes de défense anti-aérienne Patriot dans le port méditerranéen d’Iskenderun dans la province du Hatay, ont été attaqués par un groupe de militants Turcs. Ces Membres de l’Union de la Jeunesse Turque (TGB) affiliée au Parti des Travailleurs de Turquie, ont essayé de mettre des sacs sur la tête des soldats alors qu’ils étaient en permission et en tenue civile dans le centre ville d’Iskenderun.
Les informations sur le nombre de soldats concernés par l’incident sont contradictoires. Selon l’agence de presse Anatolia, deux soldats ont été attaqués alors que l’agence de presse Dogan indique que six soldats, dont une femme, ont été visés.
Les soldats se sont réfugiés dans une bijouterie après avoir eu une altercation avec les militants. 26 militants, dont İlker Yücel, le président de TGB, ont été arrêtés momentanément par la police. Le bureau du procureur d’Iskenderun a indiqué que 14 suspects ont été placés en détention et que 28 ont été inculpés pour tentative volontaire de causer un préjudice, rapportent les agences.
La première livraison de batteries de missiles Patriot est arrive à Iskenderun lundi. Le système de défense anti-aérienne sera manipulé par une unité hollandaise constituée de 270 soldats et une unité de 240 soldats Allemands. Ces systèmes vont être déployés en Turquie dans la cadre de la décision de l’OTAN de soutenir la défense aérienne de la Turquie conte la menace de missiles syriens.

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posted by Djazaïri at 2:16 PM 0 comments

jeudi, décembre 27, 2012

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Une solution négociée en Syrie signerait l'échec stratégique d'Erdogan


L’actuelle mission de Lakhdar Brahimi à Damas, avant un déplacement à Moscou, où il rejoindra peut-être le vice ministre syrien des affaires étrangères syrien serait un signe fort, selon le journaliste turc Semih Idiz, qu’une solution négociée à la crise syrienne serait en vue.
Semih Idiz
Semih Idiz
Selon Semih Idiz, les gouvernements russe et américain seraient tombés d’accord sur une formule de transition sous la direction de l’actuel chef de l’Etat dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale.

Tous les obstacles ne sont cependant pas levés, que ce soient ceux que représentent les irrédentistes qui ne rêvent que de prendre le pouvoir par la force et de pendre haut et court Bachar al Assad ou celui que représente le positionnement de la Turquie.

Semih Idiz exhorte donc son gouvernement à abandonner sa vision idéologique pour adopter une position pragmatique en phase avec les choix des grandes puissances puisque son pays n’est plus au cœur du jeu diplomatique et n’est pas loin de devenir un partenaire encombrant pour les Etats Unis.

Si le scénario envisagé par Semih Idiz se concrétise, ce serait un grave échec pour la diplomatie de la Turquie qui pourrait être le dindon de la farce.

En effet, après avoir incité et aidé à ravager la Syrie, la Turquie se retrouverait avec un voisin devenu hostile (et il n’y a aucune raison de penser qu’une bonne partie de l’opposition actuelle au régime syrien ne restera pas ou ne deviendra pas hostile à une Turquie qui aura montré son impuissance) après s’être brouillée avec ses voisins irakien et iranien.

Au passage, les Américains ont manœuvré subtilement pour que le gouvernement turc implore la mise en place de batteries antimissiles Patriot qui, sil elles auraient été d’un intérêt limité en cas de conflit ouvert avec la Syrie, seront par contre un atout important pour tout conflit armé d’ampleur qui opposerait les Etats Unis et/ou le régime sioniste à l’Iran.

La Turquie d’Erdogan rêvait de jouer dans la cour des grands, le dénouement de la crise syrienne lui rappellera peut-être son statut de simple pion pour Washington.

La Turquie ne doit pas devenir une force obstructive en Syrie

Par Semih Idiz, Hürriyet (Turquie) 27 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Quand on examine les dernières tentatives pour une solution à la crise syrienne, il est évident que la mission actuellement effectuée par Lakhdar Brahimi, l’émissaire conjoint de l’ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie, ne peut, de par sa nature même, être du goût d’Ankara. En fait, des sources au ministère des affaires étrangères en on fait savoir assez par des fuites dans la presse pour corroborer cette idée. 
Lakhdar Brahimi et le vice ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mekdad le 24 décembre à Damas
Lakhdar Brahimi et le vice ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mekdad le 24 décembre à Damas
Comme je l’avais observé précédemment dans cette rubrique, Ankara en est venu progressivement, quoique avec réticence, à accepter que des éléments du régime actuel soient incorporés dans tout gouvernement de transition post-Assad. L’idée que Assad lui-même devrait faire partie de toute formule de règlement reste cependant exclue [par Ankara].

D’un autre côté, les informations dans la presse indiquent que la mission actuelle de Brahimi consiste à convaincre les parties syriennes à accepter un plan négocié par les russes et les américains qui prévoir un maintien au pouvoir d’Assad jusque en 2014, à la tête d’un gouvernement  de transition sur une base élargie, même si son mandat ne sera pas renouvelé après cette date.

Le principal aspect ici, n’est pas que ce plan envisage le maintien au pouvoir d’Assad jusqu’en 2014, ce qui est quelque chose d’évidemment difficile à avaler pour les tenants d’une ligne dure dans l’opposition syrienne, ceux qui ont transformé la crise en Syrie en guerre sectaire.
L’aspect principal est que Washington et Moscou se sont mis suffisamment d’accord entre eux pour être en mesure de proposer un plan de règlement commun.

J’ai soutenu en maintes occasions ici que tout règlement de la crise syrienne nécessitera forcément la coopération de ces deux membres permanents du Conseil de Sécurité. La rencontre de Dublin début décembre entre le ministre des affaires étrangères Lavrov et  la Secrétaire d’Etat Clinton avait semblé à l‘époque n’avoir débouché que sur un minimum d’accord sur la Syrie. La mission actuelle de Brahimi indique toutefois qu’on ne savait pas toute l’histoire.

Même si la Russie et les Etats Unis ont des intérêts stratégiques concurrents au Moyen Orient, un fait qui a été visible même pendant la crise syrienne, il existe des inquiétudes communes qui ont contraint finalement ces deux puissances à coopérer. La Russie avait fait valoir dès le début que la Syrie allait devenir un défouloir pour des djihadistes étrangers de toutes appartenances et avait en parie justifié ainsi son appui au régime Assad.

Washington, pour sa part, avait démarré avec une position voisine de celle de la Turquie, en entretenant un discours proche de celui d’Ankara, et avait donc considéré l’opposition syrienne comme une force unie résistant à un dictateur impitoyable et luttant pour la démocratie et les droits de l’homme.
Même si c’est sans aucun doute vrai pour certains éléments de l’opposition, le profil d’une partie des combattants anti-Assad indique clairement que leur objectif final ne peut pas être la démocratie ou les droits de l’homme mais d’une manière ou d’une autre, un régime théocratique sunnite et dictatorial sous la direction des Frères Musulmans.

C’est à l’évidence la raison pour laquelle Washington est intervenu pour élargi la base de l’opposition syrienne, avec l’idée d’isoler les éléments djihadistes, que ces derniers soient basés en Syrie ou ailleurs. Le soutien qu’apporte la Turquie à l’opposition dirigée majoritairement par des sunnites concerne cependant des éléments qui pourraient être considérés comme douteux aussi bien par Moscou que par Washington.

Plus encore, cependant, la mission de Brahimi montre une dois de plus que la Turquie n’est plus au centre des démarches diplomatiques visant à résoudre la crise en Syrie. Au contraire, elle se situe de telle sorte qu’elle pourrait à un moment être considérée comme une force d’obstruction essayant d’empêcher un accord qui ne correspond pas à la façon dont le gouvernement Erdogan voit l’avenir de la Syrie.

Le premier ministre Erdogan et le ministre des affaires étrangères Davutoğlu doivent cependant comprendre que l’avenir de la Syrie ne sera probablement pas modelé selon la vision idéologique qu’ils partagent, mais qu’il sera plus certainement basé sur des facteurs objectifs qui sont le résultat de la coopération entre les puissances incontournables du Conseil de Sécurité.

Washington et Moscou l’ont apparemment compris. Il serait temps qu’Ankara en fasse de même.

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vendredi, janvier 29, 2010

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Un miracle (partiellement) expliqué

C'est la première fois que je traduis un texte de Philip Gilraldi. Aujourd'hui consultant en matière de sécurité, Giraldi est un ancien agent de la CIA qui a joué un rôle important dans la révélation de certaines supercheries liées aux préparatifs de guerre contre l'Irak. C'est notamment lui qui avait dévoilé le caractère frauduleux d'un document supposé attester de démarches irakiennes en vue de se procurer de l'uranium au Niger.
Je ne me risquerai pas à définir Philip Gilardi comme un homme de gauche. Je crois qu'il s'agit avant tout d'un patriote qui aimerait que son pays définisse ses politiques en fonction de ses propres intérêts et non en fonction de ceux d'une tierce partie. Le cheminement vers la guerre contre l'Irak a semble-t-il été pour de nombreux Américains informés un révélateur du degré d'influence qu'une tierce partie, l'entité sioniste, exerce dans leur pays qui s'est retrouvé embarqué dans une guerre d'invasion qui n'a nullement servi ses intérêts. De fait, la présence militaire des USA en Afghanistan et en Irak, qu'on aurait pu considérer comme l'apogée d'une puissance impériale, marque en réalité son déclin car ces guerres ont été menées au prix d'un lourd déficit budgétaire, qui n'a pas servi à renforcer l'économie US, et d'un endettement extérieur qui fait de Washington le débiteur de Pékin.
De quoi inquiéter tout citoyen lucide...
La lucidité, Giraldi n'en manque pas et c'est elle qui le fait réagir à une tribune libre publiée par un certain David Brooks dans le New York Times. M. Brooks écrit donc pour manifester son émerveillement devant l'essor de la technologie dans l'entité sioniste qu'il situe dans le droit fil des performances des Juifs aux Etats Unis. (Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien). Ainsi David Brooks écrit-il au début de son article:
Les Juifs représentent 2 % de la population des Etats Unis, mais 21 % des étudiants de l'Ivy League [groupe des hut plus fameuses universités du nord-est des USA, dont Yale, Harvard et Princeton], 26 % des lauréats du Kennedy Center [distinctions dans le domaine de la culture], 38 % de ceux qui figurent dans une liste des plus importants philanthropes, 51 % des lauréats du prix Pulitzer hors fiction. 
On sent comme des relents de sentiment de supériorité. Ca nous rappelle quelque chose en ces temps de commémoration de l'holocauste. Oui, ça nous rappelle quelque chose, mais quoi au juste?
En homme de dossiers, Giraldi, s'il ne se prononce pas sur le présent passage,  n'a par contre pas trop apprécié l'exposé dithyrambique sur les miracles technologiques de Sion. Ci-après, sa réaction circonstanciée.

Voler la réussite à la manière de Tel Aviv
par Philip Giraldi, Antiwar (USA) 27 janvier 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

Une curieuse tribune libre intitulée "The Tel Aviv Cluster" écrite par le néoconservateur notoire David Brooks est parue dans le New York Times du 12 janvier. Brooks ne tarissait pas d'éloges sur les prouesses du secteur israélien de la haute technologie, attribuant en grande partie son succès à l'exceptionnalisme et au génie juifs, ce qui a dû l'amener à un moment de bonheur ineffable, car Brooks est Juif lui-même. Qu'Israël dispose d'un secteur technologique en essor est absolument vrai, mais Brooks a omis de mentionner d'autres facteurs qui y contribuent comme les 101 milliards d'aide économique et militaire apportés par les Etats Unis pendant plus de quatre décennies, et qui ne comprennent pas les 30 milliards de dollars récemment approuvés par le président Barack Obama. L'aide américaine a financé et alimenté la croissance économique israélienne tandis que le libre accès et même parfois le "traitement préférentiel", accordé aux exportateurs israéliens via l'accorde de libre échange de 1985, a ouvert aux Israéliens l'énorme marché US pour y vendre leurs produits et services. Par décision du Congrès, les entreprises israéliennes peuvent même soumissionner pour la plupart des contrats de l'Etat fédéral et des Etats fédérés exactement comme si elles étaient des entreprises étatsuniennes.

De façon caractéristique, Brooks n'était pas gêné par le fait que le contribuable Américain subventionne le développement d'entreprises israéliennes combiné au libre accès au marché US et aux contrats publics élimine des emplois locaux et affaiblit les entreprises en compétition de ce côté ci de l'Atlantique. Et il existe un autre aspect de l'essor du secteur israélien de la haute technologie qu'il a, de manière compréhensible, choisi d'ignorer parce qu'il est extrêmement louche. Il s'agit de l'avantage significatif obtenu par Israël en pillant systématiquement la technologie américaine d'application civile comme militaire. La technologie développée par les Etats Unis se retourne alors contre eux et est utilisée par les Israéliens pour soutenir leurs propres exportations avec des coûts de recherche et développement considérablement réduits, ce qui leur donne un grand avantage sur les entreprises américaines. Parfois, quand la technologie est de nature militaire et se retrouve entre les mains d'adversaires des Etats Unis, les conséquences peuvent être graves. Israël a vendu des systèmes d'armes évolués à la Chine dont on pense qu'ils incorporent de la technologie développée par des sociétés américaines, comme le missile air-air Python-3 et le missiole de croisière Delilah. Il est également prouvé qu'Israël a aussi volé l'avionique du missile Patriot pour l'intégrer dans son propre système Arrow et qu'elle a aussi utilisé de la technologie US obtenue dans le cadre de son programme de développement du chasseur Lavi, qui a été finance par le contribuable US à hauteur d'1,5 milliard de dollars, pour aider les Chinois à développer leur propre chasseur J-10

La réalité de l'espionnage israélien est indiscutable. Israël figure toujours en très bonne place dans le rapport annuel du FBI intitulé "Foreign Economic Collection and Industrial Espionage." Le rapport 2005 observe que "Israël a un programme actif pour recueillir des informations confidentielles au sein des Etats Unis. Ces activités visent en priorité à obtenir des informations sur les systèmes militaires et sur des applications informatiques avancées qui peuvent être utilisées par l'importante industrie d'armement d'Israël." Il ajoute qu'Israël recrute des espions, recourt à des méthodes électroniques, pénètre des systèmes informatiques pour obtenir de l'information. La rapport 2005 concluait que ces vols ont érodé l'avantage militaire des Etats Unis, permettant à des puissances étrangères d'obtenir des technologies coûteuses qu'il a fallu des années pour développer.

En 1996, un rapport du Defense Investigative Service notait qu'Israël a connu une grande réussite dans le vol de la technologie en exploitant les nombtreux projets de copreoduction passés avec le Pentagone. "Placer des citoyens Israéliens dans les industries clef... est une technique utilisée avec grand succès." L'examen par le  General Accounting Office (GAO) de l'espionnage dirigé contre les industries américaines de la sécurité et de la défense expliquait comment des citoyens Israéliens résidant aux USA avaient volé des technologies sensibles destinées à la fabrication de canons d'artillerie, comment ils avaient obtenu les plans classifiés d'un système de reconnaissance et transmis des projets aérospatiaux à des tiers non autorisés. Une entreprise israélienne avait été prise à surveiller un système de télécommunications du Département de la Défense pour obtenir des informations secrètes tandis que d'autres entités israéliennes ciblaient l'avionique, la télémétrie pour missiles, les communications aviation, les logiciels et les matériaux et revêtements avancés utilisés pour le retour dans l'atmosphère des missiles. Le GAO concluait qu'Israël "est de tous les alliés US celui qui conduit la plus agressive action d'espionnage contre les Etats Unis." En juin 2006, un juge administratif du pentagone avait annulé l'appel interjeté par un Israélien qui s'était vu refuser un permis spécial de sécurité au motif que "L'Etat d'Israël est activement engagé dans l'espionnage industriel et militaire aux Etats Unis. Un citoyen Israélien travaillant aux USA qui a accès à des informations confidentielles est susceptible d'être l'objet de ce genre d'espionnage." Plus récemment, John Cole, agent du contre espionnage au FBI a rapporté que combien d'affaires d'espionnage par Israël sont classées sans suité sur injonction du Département de la Justice. Il donne une "estimation prudente" de 125 enquêtes dignes d'intérêt portant sur l'espionnage israélien et impliquant des citoyens américains et israéliens qui ont été interrompues en raisons de pressions politiques venues d'en haut.

Deux affaires récentes qui ont été relatées par la presse israélienne mais ont été étrangement absentes dans les informations de ce côté de l'Atlantique démontrent précisément ce qui se passe et ce qui est en jeu. La première affaire confirme que les efforts isréeliens pour obtenir de la technologie US se poursuivent. Un scientifique qui travaille pour le gouvernement US, Stewart David Nozette, a été arrêté le 19 octobre 2009 au cours d'une opération montée par le FBI, après qu'il ait proposé d'espionner pour Israël. Il est en prison en attendant son procès. De nouveaux document sur cette affaire ont été présentés la semaine dernière devant la Cour Fédérale de Washington. Les documents confirment que Nozette était un consultant rémunéré d'Israel Aerospace Industries (IAI) à qui il aurait transmis des informations classifiées en échange d'environ 225 000 dollars d'honoraires. L'examen de son ordinateur par le FBI a révélé qu'il préparait la "pénétration de la NASA" l'agence spatiale US et qu'il essayait aussi d'infiltrer les ordinateurs d'autres savants pour obtenir plus de données classifiées. D'autres documents prouvent qu'il coopérait avec deux sscientifiques Israéliens membres de la direction d'IAI, Yossi Weiss et Yossi Fishman. Nozette a fait plusieurs séjours en Israël sans les déclarer, ce qu'il avait l'obligation de faire en raison du caractère de haute sécurité de ses autorisations. Le FBI disposerait aussi de lettres incriminantes et d'autres documents extraits de son ordinateur.

La deuxième affaire concerne la vente en suspens de 25 avions de combat F-35 à Israël. Le F-35 est un des avions de chasse les plus sophistiqués au monde. D'une valeur de 130 millions de dollars, les avions devraient être achetés avec l'argent de l'aide militaire des Etats Unis, ce qui veut dire qu'ils seraient en fait un cadeau des contribuables des Etats Unis. Mais Israël tergiverse sur la vente parce qu'elle voudrait installer certains de ses propres équipements dans l'avion. Le Pentagone a déjà fait quelques concessions est peu disposé à donner son accord à toutes les modifications parce que cela nécessiterait de donner aux Israéliens un accès complet à tous les systèmes informatiques et avioniques évolués de l'appareil. Israël veut aussi être indépendante pour la maintenance des avions, ce qui nécessite également un accès complet à tous les systèmes. Ce serait bien d'imaginer que le Pentagone veuille conserver la mainteance entre des mains américaines pour préserver des emplois, mais le Département de la Défense ne s'est jamais préoccupé des travaileurs US quand il s'agit d'Israël, et la véritable raison de l'impasse est que Lockeed-Martin et le Pentagone savent tous deux qu'Israël volera tout ce qu'elle pourra si elle obtient cet accès. Elle utiliserait alors ces technologies pour vendre ses propres productions à un prix inférieur à celui des entreprises US. Le résultat serait triplement négatif pour l'Oncle Sam: des avions coûteux sont cédés à Israël gratuitement, la technologie est ensuite volée, et des ventes futures disparaissent car nos amis Israéliens vendent au rabais leurs versions de systèmes d'armes basés sur la technologie volée.

Alors, je voudrais dire à David Brooks qu'il y a certainement un boom de la haute technologie en Israël, mais qu'il est moins le fruit d'un miracle que celui d'une longue série de vols et de manipulations alimentés par l'argent des contribuables Américains et ke connivence d'un Congrès qui est toujours désireux de faire des faveurs à un pays qu'il semble aimer plus que n'importe quel autre. Je suis sûr que les Américains veulent du bien à Israël et applaudissent la propspérité qui dérive de leur propre industrie et inventivité, mais il est aussi temps de mettre un terme aux vieilles habitudes et de retirer la main israélienne de notre poche. Je suis certain que le boulot de Brooks est assez peinard et bien payé, mais de nombreux Américains sont sans au chômage, alors prenons quelques mesures pour protéger notre économie des voleurs d'informations de Tel Aviv et gardons ici notre argent et nos emplois.

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posted by Djazaïri at 10:31 PM 5 comments

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