samedi, octobre 08, 2011

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Des lois de Nuremberg à la jurisprudence de Tel Aviv (la boucle est bouclée)

J’étais parti pour faire une petite introduction à un article de Reuters (que vous trouverez après ce développement) sur la victoire juridique de l’écrivain Yoram Kaniuk qui a obtenu un jugement en sa faveur dans un tribunal de Tel Aviv.

Mais comme souvent avec le sionisme, quand on commence à dérouler la pelote, on arrive au nazisme et aux doctrines racistes, l’inverse étant également vrai au moins en partie.
Et mon sentiment est que la victoire de Kaniuk au tribunal qui lui a reconnu le droit de ne plus être considéré par l’Etat comme appartenant au judaïsme, est en réalité une victoire en trompe l’œil. Et voici pourquoi :
On le sait, la France de Vichy opérait un classement des citoyens Français, d’une manière assez simple : les Juifs et puis les autres. Les droits des citoyens variaient en fonction de la façon dont ils étaient classés. Ainsi, un certain nombre de professions étaient expressément interdites aux Français de confession juive  tandis que l’accès à d’autres avait d’abord fait l’objet d’un numerus clausus qui évolua aussi vers de nouvelles interdictions. Par ailleurs,  certains Juifs qui étaient Français par naturalisation, s’étaient vu déchoir de la nationalité française, du fait entre autres de l’abrogation du décret Crémieux qui avait accordé la nationalité française aux indigènes Juifs d’Algérie.
Bien sûr, le gouvernement de Vichy avait établi une définition permettant de ranger les gens dans telle ou telle catégorie et cette définition s’en remettait à la filiation biologique comme si les Juifs constituaient une race ou une ethnie particulière dans le corps de la nation.
On dit parfois que le statut des Juifs adopté par le régime de Philippe Pétain était plus draconien que celui en vigueur dans l’Allemagne nazie.  On peut lire par exemple que :
Pour les Allemands, le Juif est défini par son appartenance à une religion, pour Vichy par son appartenance à une race.
Il faut vraiment haïr la France pour écrire ce genre de choses parce que si on se reporte aux lois de Nuremberg qui ont scellé le sort des Juifs en Allemagne, force est de constater que les grands absents sont les mots « religion » ou « confession. »
Et en effet, «la notion de "Juif" n'est pas définie par rapport à la religion dans les lois de Nuremberg, mais par rapport à la parenté. Ainsi des non-juifs se sont retrouvés persécutés »
Sur le fond, les lois de Vichy sont habitées du même esprit que la règlementation nazie correspondante, mais si elles sont également iniques, elles ne sont cependant   pas aussi draconiennes comme on a pu le prétendre. Ainsi, le régime de Vichy faisait un clair distinguo entre les Juifs Français, à l’exception notable de ceux à qui il a retiré cette nationalité, et les Juifs étrangers, ces derniers n’ayant aucun droit et étant voués généralement à être livrés au gouvernement allemand. A la différence toutefois de la loi nazie, les statuts adoptés par Vichy n’interdisent pas les mariages interconfessionnels et n’annule pas les mariages conclus entre Juifs et non Juifs.
Le trait saillant de ces deux législations est la définition des Juifs comme «race» ou «ethnie», l’appartenance à cette "race" ou "ethnie" pouvant être repérée non par la croyance ou la pratique religieuse mais par la filiation.
A la différence des autorités nazies, le gouvernement de Vichy semble avoir quand même oscillé entre définition raciale et définition religieuse. Ainsi, alors que le premier statut des Juifs ne parle pas de religion mais seulement de race, on peut lire dans le deuxième, adopté en 1941 qu’est considéré juif ::
2º Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940, et qui est issu de deux grands-parents de race juive. La non-appartenance à la religion juive est établie par la preuve de l'adhésion à l'une des autres confessions reconnues par l'État avant la loi du 9 décembre 1905.
A la différence des lois nazies, le statut vichyssois prend en compte à la fois l’appartenance «raciale» et l’appartenance « confessionnelle ». Etrangement, ce statut, différence énorme par rapport à la règlementation nazie, considère la possibilité de sortir de la «race» juive par l’adhésion à une autre confession parmi celles reconnues par l’Etat avant la loi de 1905 portant séparation des églises et de l’Etat.
Cette ambivalence du texte vichyssois renvoie à deux choses.
La première est le caractère incongru pour un esprit français, même d’extrême droite, que représente la mise sur un même plan d’une appartenance nationale ou « raciale » et d’une appartenance confessionnelle. Le deuxième statut essaye de se dépatouiller avec cette contradiction.
La deuxième est la définition par le judaïsme lui-même de l’appartenance à cette confession, une appartenance définie d’abord par la filiation puisque pour être considéré juif par le rabbinat, il faut être né de mère juive. Cette condition de filiation est stricte et elle est nécessaire et suffisante pour être juif. Elle n’est atténuée que très marginalement par les procédures de conversion, le judaïsme gérant ainsi d’une certaine manière sa propre contradiction un peu comme l’a vécue le régime de Vichy.
Cette importance de la filiation biologique pour le judaïsme est incontestable et elle se retrouve aussi dans la réglementation qui encadre le prétendu «droit au retour» des Juifs dans l’entité sioniste et, elle est amplement documentée y compris par les débats sur les dons d’ovules et l’appartenance ou non au judaïsme d’un enfant conçu à partir d’un ovule cédé par une femme non juive.
Vous me direz que tout ça commence à puer et vous aurez raison. Mais ce qui m’amène à naviguer dans ces remugles est une question d’actualité que j’ai évoquée en passant tout récemment, la victoire juridique de l’écrivain Yoram Kaniuk à qui un tribunal de Tel Aviv vient de reconnaître le droit d’être rangé dans la catégorie juive de la population sans que le judaïsme soit considéré comme sa religion.
C’est ce qu’on appelle dans l’entité sioniste une victoire du sécularisme ou de la laïcité (quoique ces mots ne soient en réalité pas interchangeables), à savoir de considérer qu’être juif est une donnée ethnique ou même raciale. Cette victoire juridique de Kaniuk n’est en réalité qu’un retour par le tribunal aux sources du sionisme politique, volontiers athée et qui considérait les Juifs comme étant une nationalité distincte des autres nationalités au milieu desquels vivaient les Juifs, britannique, française, allemande etc.
Sur ce point, les nazis étaient absolument d’accord avec Théodore Herzl, le fondateur du sionisme politique, et ils ne définissaient donc pas les Juifs selon un critère religieux mais national et racial. Ce sionisme politique originel de Herzl n’a pu l’emporter qu’en faisant jonction avec les rabbins qui revendiquent maintenant de pls en plus ouvertement la prééminence dans le mouvement sioniste et snt appuyés en ce sens par les riches fanatiques Américains qui dominent la vie communautaire juive aux Etats unis et tendent à dicter leurs vues aux gouvernements qui se succèdent à Tel Aviv, neutralisant tous les politiciens qui auraient une réelle intention de négocier avec les Palestiniens..
En ce sens, le tribunal de Tel Aviv a rendu une décision qui, loin de renvoyer à une quelconque modernité, s’inscrit dans le droit fil des lois raciales de Nuremberg et, de ce point de vue, est bien plus draconienne que les règlements édictés par le régime de Vichy.
De fait, si la décision Kaniuk fait jurisprudence, il ne sera même plus possible pour un Juif d’invoquer la liberté de conscience et on comprend mieux ce qui arrive à Mordechai Vanunu qui demande à ce qu’on lui fiche la paix avec le retour à Sion alors qu’il n’est plus de confession juive mais anglicane et que son souhait est de partir pour l’Australie.
Mais comme sous les lois raciales de Nuremberg, Vanunu ne peut se détacher de sa judéité qui se trouve quelque part dans ses gènes maternels. Au moins, sous Pétain, son adhésion à une religion « reconnue par l’Etat » lui aurait évité ces désagréments.
Et si vous prenez la loi du prétendu retour à Sion, sa parenté avec les statuts édictés sous Vichy est tout à fait évidente :
 L’article 4B de la loi définit un Juif comme étant « une personne née d’une mère juive ou convertie au judaïsme et qui n’est pas membre d’une autre religion ».
En effet, le deuxième statut de Vichy que j'ai évoqué un peu plus haut nous dit à peu près la même chose dans son article 1er,

par Maayan Lubel, Reuters, le 7 octobre 2011traduit de l’anglais par Djazaïri
Jérusalem – Dans ses difficiles discussions de paix avec les Palestiniens, Israël a exigé d’être reconnue en tant qu’Etat juif, mais l’opinion intérieure est très divisée sur ce que cela signifie.
Yoram Kaniuk, un écrivain jovial de 81 ans, a été salué cette semaine par les Israéliens non religieux [secularists] pour sa victoire devant un tribunal qui a contraint l’Etat de ne plus répertorier le judaïsme comme étant sa « religion » tout en maintenant « juif » comme étant son « ethnicité ». Il est le premier Israélien juif à l’avoir fait.
Israël se définit elle-même comme Etat “juif et démocratique”. Le triomphe juridique de Kaniuk intervient à un moment où la société est de plus en plus polarisée entre ceux qui disent que la caractère juif de l’Etat doit être renforcé et les opposants qui disent que ce renforcement se fait au détriment des libertés et des droits civiques.


«J’étais malade et fatigué de voir l’extrême droite religieuse prendre le contrôle de nos vies. Nous sommes une majorité de laïques [secular] et nous avons tout simplement cédé. J’espère que la décision du tribunal changera les choses, » a-t-il expliqué à Reuters.

“Je ressens un grand soulagement,” a declaré Kaniuk, un des écrivains Israéliens les plus connus.
L’épouse de Kaniuk est Chrétienne et comme le droit rabbinique orthodoxe considère comme Juifs seulement ceyx sont la mère est juive, les filles du couple sont classées comme « sans religion. » C’est le fait de voir que son petit fils a été aussi classé dans les sans religion qui l’a incité à se lancer dans une contestation de l’influence de l’establishment religieux.
 «Je n’ai jamais été un Juif pratiquant et je ne crois pas en Dieu, » dit-il. Quand les Juifs ont été dispersés dans le monde, la religion a été un lien entre nous, mais nous n’en avons plus besoin.»
En Terre Sainte, les tensions sont fortes sur les questions de citoyenneté, d’ethnicité et de religion. Ces trois catégories sont utilisées dans le recensement pour classer les Israéliens qui sont majoritairement rangés dans la catégorie « Juif » aussi bien en termes de religion que d’ethnicité.
Kaniuk et ses partisans de la majorité juive laïque demandent une claire séparation entre la religion et l’Etat, et disent souffrir de la coercition religieuse.
Les transports en commun le jour du sabbat juif sont au mieux rares, les rabbins ont des pouvoirs en matière d’affaires familiales et l’Etat ne reconnaît que les mariages célébrés par des rabbins pour les Juifs qui se marient à l’intérieur de ses frontières. Ceux qui veulent se marier civilement doivent le faire à l’étranger.
PROTESTATION SYMBOLIQUE
Yael Katz-Mastbaum, l’avocate qui a plaidé l’affaire kaniuk, observe que depuis la décision du tribunal de Tel Aviv, elle croule sous des dizaines de requêtes d’Israéliens qui lui demandent son aide pour suivre les traces de Kaniuk.
 «Ce ne sont pas des jeunes gens qui agissent sur un coup de tête, mais des gens plus mûrs qui y ont réfléchi après s’être sentis étouffés  pendant des années par l’establishment religieux, » explique Katz-Mastbaum.
Selon elle, cette décision signifie que des des couples Juifs qui auraient obtenu un classement dans la catégorie non religieux pourraient se marier civilement.
Amos Amir, 76 ans, général de l’armée de l’air en retraite, a fait appel à Katz-Malstbaum après avoir appris la victoire de Kaniuk.
“Ce qui était à une époque un judaïsme modéré, sain et digne a été envahi âr un judaïsme extrémiste, et même raciste, u, judaïsme qui fait du tort à une religion toute entière et s’empare de l’Etat, » dit-il.
Mickey Gitzin, directeur du mouvement Be Free Israel qui revendique l’émancipation vis-à-vis de la religion, affirma avoir été lui aussi contacté par des dizaines d’Israéliens qui veulent modifier leur statut pour passer à celui de « sans religion » à la suite de l’affaire Kaniuk.
“C’est surtout symbolique. Les conséquences pratiques sont faibles mais c’est néanmoins un pas significatif.” Dit-il.
Environ 75 % des 7,7 millions d’habitants d’Israël sont repertories comme Juifs, près de 17 % sont Musulmans, environ 2 % Chrétiens, un peu moins sont classes comme Druzes et environ 4 % sont classes comme étant “sans religion.”
Les palestiniens affirment que l’exigence par Israël d’être reconnue en tant qu’Etat juif lèserait la minorité arabe et serait un abandon de fait du droit au retour des réfugiés Palestiniens qui on fui ou ont été expulsés de chez eux pendant les guerres israélo-arabes.
La bataille juridique de Kaniuk n’a rien à voir avec les empoignades diplomatiques qui visent à mettre fin à un conflit vieux de plusieurs dizaines d’années, mais elle a mis le doigt sur ce que beaucoup d’Israéliens voient comme une montée du zèle religieux au cœur de l’Etat.
“Ce n’était qu’un cas isolé, mais peut-être ai-je ouvert la voie à beaucoup d’autres personnes qui en ont assez de l’establishment religieux. Peut-être un jour, aurons-nous une vraie séparation de la religion et de l’Etat avec une société pluraliste, » déclare Kaniuk.

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lundi, février 14, 2011

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Le rabbin te le dit: va prier à la mosquée, pas à l'église!

Un petit article paru dans la presse sioniste qui me permet de revenir sur le post qui portait sur l'Islam et sur le judaïsme de France. Oui, parce qu'il est amusant de constater que la religion juive qui est une des racines de la France selon M. Sarkozy interdit complètement à ses fidèles de prier (voire même d'entrer) dans une église alors qu'elle leur permet (pour dépanner en quelque sorte) de prier dans les mosquées.

Mais le christianisme ne fait peut-être pas (ou plus) partie des racines de la France?

Philippe, un lecteur sioniste attentif et indésirable, se gargarise du fait que j'ai rédigé mon post dans l'ignorance supposée du fait qu'il existe une prière juive pour la France. J'en avais effectivement entendu parler dans il y a longtemps dans l'émission religieuse juive du dimanche matin sur France Culture. En fait, l'existence de cette prière qui n'est dite que dans les synagogues consistoriales va tout à fait dans le sens de l'argumentation que j'avais développée. Il y a un tabou là-dessus, mais je serais curieux de savoir si sous Vichy on priait pour l'Etat français, c'est-à-dire la France selon le maréchal Pétain. On rappellera qu'on prie par contre pour l'entité sioniste dans toutes les synagogues., consistoriales ou non 

Si on revient au consistoire, il convient de rappeler que cette structure n'a rien de typiquement juive mais est celle qui avait été imposée par Napoléon 1er qui avait organisé le culte israélite en France. Napoléon considérait les Juifs comme une nation distincte. Non exempt de préjugés antisémites, ainsi que l'a montré le décret infâme qu'il avait signé malgré un avis négatif du Conseil d'Etat, il a aussi cherché à se servir des juifs notamment dans son expédition en Palestine, raison pour laquelle certains font remonter à Bonaparte l'appui français au sionisme. Napoléon considérait qu'il y avait un problème juif en France, problème lié à la doctrine religieuse en tant que telle. Et c'est ce problème qu'il a résolu en organisant le culte israélite, faisant même pression pour des modifications doctrinaires de nature à rendre compatible, selon lui, judaïsme et nation française. On n'oubliera pas la part de reculade qu'a connu le statut des Juifs avec Napoléon 1er si on se souvient que la Révolution les avait émancipés et fait d'eux des citoyens comme les autres. Certes, Napoléon n'avait pas été aussi loin avec les Juifs qu'avec les descendants d'esclaves Outre Mer puisqu'il s'efforçait en réalité de rendre les Juifs assimilables..
C'est donc plus à Napoléon et au 1er Empire que M. Sarkozy nous renvoie, c'est-à-dire à une période où la France n'est pas républicaine et ignore la laïcité. Je ne suis pas le seul à m'en être aperçu.

Yediot Aharonot (Sionistan) 13 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

En réponse au voyageur soucieux de ne pas pouvoir se concentrer sur ses prières à l'aéroport, le rabbin Erfati répond que la 'meilleure option' est d'aller dans un lieu de culte musulman.
"Il vaudrait mieux prier dans une mosquée et le faire dans de bonnes conditions et après le lever du soleil, plutôt qu'à la maison, à l'aurore ou à l'aéroport et sans réelle signification," a conclu récemment le rabbin Baruch Efrati dans une réponse publiée sur le site web Kipa.

 Cette décision surprenante répondait à une question posée par un internaute résidant à l'étranger et qui voyage souvent pour des raisons professionnelles. "La plupart du temps, les avions décollent très tôt le matin. Je m'arrange pour mettre un tefilin à la maison après le lever du jour, mais je n'ai pas le temps de terminer mes prières du matin," disait-il.

"D'un autre côté, si je prie à l'aéroport - je me sens très gêné parce que les gens me regardent et j'ai du mal à me concentrer sur la prière."

Il souhaitait savoir comment faire - et le rabbin Efrati a eu une réponse surprenante; "Certains aéroports en Europe et en Asie ont des mosquées, et on n'y trouve en général pas de personnes qui ne sont pas en train de prier, alors c'est calme," observait-il avant de suggérer au voyageur de se renseigner à l'aéroport.

"Bien sûr, cette solution n'est pas parfaite," poursuivait le rabbin, "mais c'est la meilleure option. Il n'y a pas d'interdiction de prier dans les mosquées (à part selon le rabbin Nissim ben Reuven dont la décision n'a pas été acceptée)."

Le rabbin Efrati observait qu'un exemple en était le caveau des patriarches à Hébron qui possède une mosquée.

De toute manière, le rabbin a décidé que si le voyageur avait des difficultés à prier de manière satisfaisante à l'aéroport, qu'il ne devait pas y prier. En outre, il a insisté sur l'interdiction absolue de prier dans les églises. En fait, il est interdit d'entrer dans une église, a-t-il dit.

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dimanche, septembre 27, 2009

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Le gendarme arabe, alias le bougnoul

Six gendarmes saisissent la Halde pour des propos racistes présumés
Le Progrès, 27.09.2009

Six gendarmes mobiles basés à Satory près de Versailles, qui se disent les cibles de propos racistes et de discriminations de la part d'autres gendarmes, vont saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), a annoncé vendredi leur avocat.
Ces six gendarmes appartiennent à l'un des huit escadrons du groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) de Satory depuis plusieurs années. Ces six gendarmes ont « depuis leur arrivée été régulièrement victimes de propos racistes tout comme ils font l'objet de discriminations », selon la saisine de la Halde. Un de ces gendarmes aurait ainsi été « maintes fois » appelé « bougnoule » par le commandant de l'unité qui lui rappelle également, selon l'avis de saisine, « qu'il est le « quota » du secrétariat.
Deux autres gendarmes, d'origine maghrébine et de confession musulmane, affirment eux aussi avoir été l'objet « d'humiliations » au cours de séances de remises de galons. Les gendarmes plaignants se disent en outre victimes de discriminations, notamment dans leurs « notations administratives singulièrement basses, ce qui a pour conséquence de retarder, voire de rendre impossible toute évolution de carrière », selon l'avis de saisine.
Après enquête, la direction de la gendarmerie a « vérifié que des propos discriminatoires et inappropriés avaient été tenus par ce capitaine mais il n'y avait pas de réelle volonté raciste ». L'officier de gendarmerie a écopé de trente jours d'arrêt, soit une « lourde sanction », a estimé le Sirpa.

Commentaire:
A la lecture de cet article, on comprend deux choses :
1 – que le racisme existe dans la gendarmerie française (et aussi dans l’armée et la police)
2 – que traiter quelqu’un de bougnoule, fut-il fonctionnaire de l’Etat, ne « dénote pas une réelle volonté raciste. »
D’où nous déduisons que le prochain qui se fait traiter de youpin devra se dire, avant de déposer plainte, qu’il doit d’abord chercher à savoir si ce propos traduit une véritable « volonté raciste ». Même remarque pour le juge qui aura éventuellement à s’occuper d’un dossier de ce genre.

Pourtant, on ne peut pas dire que l’administration française soit avare d’efforts en matière de lutte contre les préjugés.
Ainsi, le ministère français de la défense vient-il d’initier un programme de formation des attachés de défense à l’holocauste et au génocide.

Pas pour qu’ils apprennent à génocider, l’armée a déjà une certaine expérience dans ce domaine mais pour qu’ils comprennent le rôle de l’administration dans les pratiques génocidaires et sachent quand faire jouer leur droit de retrait.

Intitulé "Rôle de la fonction publique dans le processus d'exclusion et la genèse des génocides", la première session s’est tenue le 25 septembre au mémorial de la shoah. Autre nom du centre de documentation juive contemporaine ; une institution privée soit dit en passant.
L’Associated Press nous livre quelques éléments sur la conférence :

Les conférenciers de vendredi n’ont pas traité de cas plus récents de crimes contre
l’humanité comme le Rwanda ou le Darfour. Mais les participants ont soulevé des questions sur les manières d’être vigilants contre l’intolérance dans la gestion publique aujourd’hui. Quelqu’un a demandé comment réagir à la demande d’un
supérieur de signalement des écoliers dont les parents sont des immigrés en situation irrégulière. Un débat s’en est ensuivi sans conclusion claire.

Le maître formateur et apôtre de la culpabilisation des Français (et pas de Français) est un certain marc-Olivier Baruch, chercheur universitaire et haut fonctionnaire. Baruch est un sioniste bon teint et, curieusement, il est le seul chercheur à avoir été autorisé à accéder aux archives de l'administration de Vichy.
On voit donc les limites des enseignements holocaustiques. Apparemment pas un mot sur l’action de l’armée française dans les colonies, à Madagascar ou en Algérie par exemple.

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posted by Djazaïri at 1:25 PM 0 comments

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