La Turquie humiliée par les Etats Unis sur le dossier syrien
Je ne sais pas trop ce qu’on peut dire de plus sur l’état de déconfiture de la diplomatie turque sous Recep Tayyip Erdogan et Ahmet Davutoglu, deux politiciens qui se sont avérés être des personnes sans principes par la faute desquels la Turquie vient malheureusement de manquer un rendez-vous avec l’histoire.
Juste un exemple de l’amateurisme de ces dirigeants : depuis quand la Turquie a-t-elle les moyens de tancer vertement la Russie et la Chine ?
Et pourquoi, alors que ce sont les Etats Unis qui viennent de l’humilier en réalité en nouant des contacts avec Damas à l'insu du gouvernement turc ?
Par Atul Aneja, The Hindu (Inde) 29 septembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Avec une petite aide de la Russie, les Américains et les Syriens sont entrés en contact, ce qui a créé une onde de choc en Turquie, qui reproche à Moscou et à Pékin la poursuite du conflit en Syrie.
S'adressant aux médias américains jeudi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a largué une bombe. Il a dit que Moscou avait aidé les experts américains à entrer en contact avec les Syriens sur la question des armes chimiques. «J'espère que je ne vais pas révéler un secret important, mais nous avons aidé des experts américains à établir un contact avec les Syriens sur cette question, et nous avons reçu des explications et des assurances que le gouvernement syrien protège ces installations de la meilleure façon possible», a déclaré M. Lavrov, selon Russia Today
Il a également ajouté que la Russie n'envisageait pas d'accorder l'asile au président syrien Bachar Al Assad, dans le cas où il déciderait de quitter ses fonctions.
«Non, nous ne lui accorderons pas l'asile", a déclaré M. Lavrov, soulignant le fait que le président syrien "était un ami d’ autres pays au nord-ouest de la Syrie."
Le site internet de la chaîne de télévision libanaise Al Manar a cité ses sources arabes en France qui confirment que la délégation des Etats Unis à la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU voulait discuter avec la Syrie de la question des armes chimiques. La Partie syrienne a promis «avec la garantie de la Russie » qu’elle n’utiliserait pas ces armes « sur le territoire syrien pendant le conflit entre le gouvernement et l’opposition armée.»
La délégation syrienne a déclaré avec insistance que si la Syrie était visée par une attaque étrangère, dans ce cas les pays qui inciteraient et participeraient à cette attaque seraient des cibles légitimes «pour les missiles syriens… équipés de charges militaires chimiques, y compris les pays voisins de la Syrie.»
Coïncidant avec l’annonce par Lavrov de l’ouverture d’une voie de dialogue entre les USA et la Syrie à propos des armes chimiques, le premier ministre Turc Recep Tayyip Erdogan a été inhabituellement agressif – accusant la Chine comme la Russie de se ranger du côté syrien. Sa diatribe conte Moscou et Pékin a été retransmise en direct sur NTV, une grande chaîne turque de télévision.
"La Russie est la principale source de déception. Au lieu de condamner la Syrie, elle soutient les massacres" a déclaré M. Erdogan cité par Reuters.
"La Chine partage la même position. Bien que [le dirigeant chinois] Hu Jintao m'ait assuré que Pékin n'opposerait pas un troisième veto à la résolution de l'Onu [contre une zone de sécurité], il l'a fait", a poursuivi M.Erdogan. Quant à l'Iran, allié de longue date de Damas, le premier ministre turc a qualifié sa position d'"incompréhensible".
La Turquie s’est montrée très en pointe contre le régime Assad, avec le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Etats Unis comme alliés.
L’amère acrimonie qui en a résulté entre deux pays qui ont été un temps alliés – la Turquie et la Syrie – atteint de nouveaux sommets. La Syrie envisage maintenant sérieusement d’armer les rebelles kurdes pour combattre la Turquie, affirme Al Manar.
Citant ses «sources kurdes» proches du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le parti Union Démocratique Kurde en Syrie, le site web affirme que le régime Assad «a envoyé une lettre à la Turquie pour l’informer que l’ingérence turque en Syrie amènerait Damas à armer tous les Kurdes en Syrie comme en Tuurquie.»
Le gouvernement syrien étudie apparemment la fourniture d’armes évoluées aux Kurdes, dont des missiles anti-tanks Kornet, du dans l’hypothèse où il jouerait la «carte kurde.»
Ajoutant la guerre psychologique à son arsenal, l’armée syrienne a envoyé des textos à l’opposition armée dans tout le pays pour lui signifier la « fin de la partie » (game over), selon l’Associated Press.
Libellés : Ahmet Davutoğlu, Bachar al-Assad, Chine, Etats Unis, Recep Tayyip Erdogan, Serguei Lavrov, Syrie, Turquie
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