Non Alignés à Téhéran, le sommet qui enrage l'Occident
Le sommet des pays Non Alignés vient de s’achever
dans la capitale iranienne où il a réuni 120 Etats représentés par des délégations
de haut niveau.
Pour prendre la mesure de l’irritation
suscitée par cette réunion de Téhéran, il suffit de parcourir quelques titres
de la presse hexagonale (dans d’autres pays occidentaux le ton est souvent
identique).
Ainsi, Le Nouvel Observateur annonce :
L'Iran contesté sur le nucléaire et la Syrie à l'ouverture du sommet des Non-Alignés
Certes, mais contesté par Ban Ki-Moon qui
croit toujours que l’ONU existe pour exécuter les desiderata des Etats unis et
du régime sioniste.
toute honte bue, le Secrétaire général de l'ONU a déclaré:
"Nier des faits historiques comme l'Holocauste" et "affirmer qu'un autre Etat membre de l'ONU n'a pas le droit d'exister ou le décrire en des termes racistes est non seulement totalement mal mais menace également les principes mêmes" de l'ONU,
j'ignore ce que vient faire "l'holocauste" dans cette affaire, mais l'inepte Ban Ki-Moon devrait savoir que l'entité sioniste n'a été acceptée à siéger à l'ONU que sous conditions, des conditions qu'elle n'a jamais respectées.
A bon entendeur...
Et la
position exposée par le président Egyptien Mohamed Morsi, dont Le Nouvel
Observateur n’omet pas de nous préciser qu’il est «islamiste» (il y a les islamistes
que ce magazine aime et ceux qu’il n’aime pas) sur la Syrie, si elle n’est pas
en phase avec la position officielle iranienne, n’est nullement une
contestation de la position de l’Iran mais une affirmation de celle de l’Egypte.
Tout le monde n’est pas obligé de faire le
godillot à Téhéran comme François Hollande le fait avec enthousiasme à l’égard
des Etats Unis.
Le Nouvel Observateur est cependant obligé de
préciser la suite,, qui revient peut-être à une contestation de la position des
Etats Unis et de la France sur le dossier syrien :
Le président égyptien a toutefois fait un geste en direction de Téhéran en réaffirmant que l'Egypte était prête à travailler avec "toutes les parties" pour résoudre la crise syrienne, y compris l'Iran dont les Etats-Unis et l'opposition syrienne refusent toute présence à la table de négociations.
Bah oui…
20 minutes titre quant à lui :
Non-Alignés: dossier nucléaire et Syrie, trouble-fête du sommet
On fera les mêmes remarques que pour le
papier précédent.
En effet, aucun intervenant représentant un des pays présents n’a joint sa voix à celle du Secrétaire Général de l’ONU sur le dossier du nucléaire.
Il faut le lire pour le croire, mais Ban Ki-Moon qui n'a fait que dénoncer les menaces d'attaques proférées par l'entité sioniste a par contre condamné
la rhétorique belliqueuse "inacceptable" de l'Iran qui a menacé de détruire l'Etat hébreu s'il était attaqué.Vous avez bien lu: si vous annoncez votre intention de vous défendre contre une attaque, vous tenez des propos belliqueux et inacceptables.
On a l'impression que tout le monde a peur que le régime sioniste engage les hostilités contre l’Iran. Mais au lieu de condamner fermement ce régime et de prendre des mesures contre les dingos de Tel Aviv, on s’en prend à celui ou à ceux que ces derniers ont désignés comme étant l’ennemi à abattre.
Un régime qui fait marcher le monde sur la tête parce que cet Etat voyou contrôle les politiciens des Etats Unis.
Pour sa part, TV5 feint de poser innocemment
la question :
Le Mouvement des non-alignés a-t-il un avenir ?
La réponse est bien entendu négative et c’est
Didier Billion, Directeur des publications de l’Institut des Relations
Internationales et Stratégiques (IRIS) et rédacteur en chef de La Revue
internationale et stratégique qui est chargé de la formuler.
Son exposé n'est pas dénué d'intérêt, mais il ne permet
pas de répondre à la question de savoir pourquoi ces 120 pays ont accepté de se
réunir à haut niveau pour quelque chose qui est inutile et sans aucun avenir.
Peut-être faudrait-il aussi poser la question
à quelques unes des délégations qui ont fait le déplacement.
Parmi ces délégations venues à ce sommet
inutile, nous avions la délégation indienne conduite par le premier ministre Manmohan
Singh.
La presse
indienne nous précise que si le premier ministre ne s’est pas exprimé sur
le dossier nucléaire iranien (mais n’a pas non plus joint sa voix à celle de
Ban Ki-Moon), il s’est par contre exprimé clairement contre une intervention
militaire étrangère en Syrie :
«En tant que plus grande démocratie au monde, l’Inde soutient les aspirations populaires à un ordre pluraliste et démocratique. Néanmoins, une telle transformation ne peut pas résulter d’une intervention extérieure qui exacerbe la souffrance des citoyens ordinaires. Le Mouvement des Non Alignés devrait exhorter toutes les parties à s’engager à nouveau à résoudre la crise pacifiquement par un processus politique inclusif accompli par les Syriens eux-mêmes. »
Non seulement le premier ministre Indien
énonce une position très proche de celle que prônent l’Iran et l’Egypte elle-même
en fait (la différence étant que l’Iran soutient le régime de Damas tandis que
l’Egypte est favorable à l’opposition sans qu’on sache bien laquelle d’ailleurs),
mais Manmohan Singh montre du doigt l’intervention étrangère en cours qui «exacerbe
les souffrances.» En passant, le ministre rappelle que l'inde n'a pas de leçon à recevoir en matière de démocratie...
Je ne
sais pas vous, mais moi j’ai quelque peine à concevoir un premier ministre
indien et un chef de l’Etat Egyptien perdre leur temps dans une escapade à Téhéran
pour quelque chose qui n’a pas d’avenir.
Et ce n’est pas pour rien que l’OTAN a
interdit à la Turquie de participer à ce sommet où elle était invitée.
Que les Non Alignés ne soient pas forcément en
mesure de faire échouer les projets mortifères de Laurent Fabius, Hillary
Clinton et William Hague, c’est autre chose
Libellés : Ban Ki-Moon, entité sioniste, Iran, Manmohan Singh, Mohamed Morsi, Mouvement des Non Alignés, Syrie, Téhéran
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