Réseaux d'envoi de combattants Britanniques en Syrie
Alistair
Burt, ministre Britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord promettait au gouvernement
syrien un afflux de combattants djihadistes si Damas ne se rendait pas aux
conditions édictées par l’Occident et les pétromonarchies.
Chose
promise, chose due puisque les filières d’envoi de combattants en Syrie s’organisent
tranquillement au Royaume Uni.
Les
autorités fermeraient les yeux laisse entendre l’article que je vous propose,
alors qu’en réalité elles participent évidemment à l’organisation de ces
réseaux comme elles l’avaient fait pour l’Afghanistan quand il était question d’en
chasser les Soviétiques.
Partis
d’Angleterre, ces «djihadistes » seront pris en charge par les services de
sa gracieuse majesté près de la frontière syro-turque.
Deux chefs du djihad global |
Et gageons
qu’à côté des homologues de Mohamed Merah, plus ou moins entraînés au combat
mais qui seront de toute façon formés en Turquie ou en Syrie même, se trouvent des hommes autrement
plus redoutables, spécialistes des explosifs, des télécommunications ou de l’encadrement.
Arrêtez vous sur le passage où est repris le témoignage du photojournaliste John
Cantlie qui nous parle de ces jeunes gens qui n’ont jamais manipulé un fusil de
guerre pais qui, ingénument, évoquent le programme de formation qu’ils vont
subir : apprendre à progresser à découvert, à neutraliser un tank, à
nettoyer un immeuble ou une maison.
Un
programme effectivement assez complet.
A part
ça, je confirme que le terme ‘kuffar’ n’est pas injurieux : il signifie
simplement non croyant (au sens de non musulman) ou ingrat (envers Dieu).
Les
services de sécurité ne parviennent pas à empêcher les djihadistes Britanniques
d’aller en Syrie
On craint de plus en plus qu’une nouvelle
génération de djihadistes Britanniques soit en train de se faire les dents en
Syrie.
par Andrew Gilligan, The Sunday Telegraph
(UK) 26 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Ils avaient appelé ça «blowback» [retour de
bâton, effet boomerang] – les djihadistes Britanniques qui avaient été
autorisés à se rendre en Afghanistan pour combattre les Russe, semant ainsi les
germes d’une sérieuse menace pour la sécurité du Royaume Uni. La même chose
pourrait-elle se produire en Syrie ?
Une enquête du Sunday Telegraph a établi que
des organisations fondamentalistes qui participent à la guerre civile syrienne
recrutent en Grande Bretagne de plus en plus de jeunes gens qui n’ont aucun
lien avec la Syrie. Des parlementaires, des responsables communautaires et des
militants contre l’extrémisme sont très préoccupés par la radicalisation d’une
nouvelle génération en Syrie, de la même manière que les poseurs de bombes
Britanniques et les conspirateurs terroristes de la dernière décennie avaient
été formés le long de la frontière pakistano-afghane. Mais les services de
sécurité semblent prendre peu voire pas de mesures à ce sujet.
Un de ces jeunes Londoniens est Alshafie
Elsheikh, 23 ans, de White City à Londres ouest, qui s’est rendu en Syrie ce
printemps, selon le Dr Salah al Bander, un ancien conseiller municipal Libéral
Démocrate qui est directeur du Sudanese Diaspora and Islamism Project à la
Sudan Civic Foundation. M. Elsheikh est d’origine soudanaise, pas syrienne – et
il a dit au Dr al Bander qu’il en connaissait plus de 20 autres comme lui qui
se préparaient à partir pour combattre.
«Il m’a dit avant de partir qu’il allait
rejoindre les brigades du djihad en Syrie, en parlant comme d’une cause
sacrées,» déclare le Dr al Bander. «Il a dit qu’il allait retrouver deux autres
moudjahidine venus de Grande Bretagne, un d’origine somalienne et l’autre
d’origine marocaine.
«Il disait qu’ils n’avaient pas
d’entraînement à l’utilisation d’armes à feu mais qu’ils préparaient le voyage
depuis l’année dernière en pratiquant des exercices physiques intensifs. Quand
je lui ai demandé le nombre de ses camarades qui envisageaient d’aller en
Syrie, il a répondu que pour ce qu’il en savait, il y avait 21 personnes prêtes
à quitter sous peu le Royaume Uni.»
La mère de M. Elsheikh, Maha Elgizouli, dit
que son fils lui a laissé un mot comme quoi il était «parti pour combattre pour
Dieu, » mais elle a refusé d’en dire plus.
Nous n’avons pas pu contacter personnellement
M. Elsheikh dont on pense qu’il se trouve toujours en Syrie.
Au moins 30 jeunes Britanniques qui ne sont
pas d’origine syrienne ont fait le voyage pour prendre part à la guere civile,
selon Khalid Mahmood, député travailliste de la circonscription de Pery barr à
Birmingham. «Il y a beaucoup de cheikhs
[leaders et éridits religieux] dans les West Midlands qui impliquent de jeunes
gens dans cette activité,» dit-il. «Ils les suivent là-dedans, mais nous ne
semblons pas réaliser où ça mène.
"Je
suis extrêmement inquiet en ce moment parce que je constate des choses semblables
à ce qui s’était passé dans les premières phases de la guerre en Afghanistan
quand nous soutenions les moudjahidine contre les Russes. Nous voulions faire
sortir les Russes et nous avions armé des gens, nous avions encouragé des gens
à aller là-bas et à combattre dans le djihad."
Les jeunes britanniques qui vont en Syrie –
de parents en majorités Bengalis, Pakistanais et Soudanais – sont séparés des
centaines de personnes d’origine kurde ou syrienne qui résident en Grande
Bretagne qui se sont aussi rendus dans la région pour combattre pour leur
patrie.
Le régime d’Assad a longtemps cherché à
discréditer ses opposants en les présentant comme des étrangers et des
extrémistes du genre al Qaïda, ce qui n’est dans l’ensemble pas vrai. Les
principales organisations rebelles en Syrie, dont l’Armée Syrienne Libre (ASL)
n’ont pas une idéologie djihadiste et ne veulent pas vraiment de combattants
étrangers qui ignorent la langue ou la culture locales.
Cependant, un petit groupe d’organisations
islamistes radicales – aux idées beaucoup plus extrémistes et plus disposées à
accepter des étrangers – est récemment entré dans le conflit et il y a des
indices que les barrières entre eux et les autres organisations [mainstream]
sont en train de tomber. John Cantlie, un photojournaliste britannique enlevé
le mois dernier par une de ces organisations extrémistes, a dit que 10 à 15 de
ses ravisseurs avaient des accents britanniques.
«Il était évident qu’ils n’avaient jamais vu
une Kalashnikov avant. Ils étaient excités d’être en Syrie,» écrivait M.
Cantlie. «Toutes leurs discussions portaient sur la manière de neutraliser un
tank, comment avancer en terrain découvert et comment nettoyer un bâtiment. Le
camp était comme un parcours d’aventure pour des jeunes de 20 ans
désenchantés.»
Un autre militant bien connu basé au Royaume
Uni, Abd-al Mun'em Mustafa Halima Abu Basir, connu aussi sous le nom d’ Abu
Basir al-Tartusi, a récemment quitté son domicile londonien pour se rendre en
Syrie et il a posté des vidéos sur YouTube où on le voit là-bas avec un fusil.
M. al-Tartusi a à plusieurs reprises exprimé son soutien à l’idéologie d’al
Qaïda – quoiqu’il ait attaqué une de ses émanations en Syrie, la brigade Jabat
al-Nusra et qu’il ait condamné les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (contre des bus et dans le métro). On ne sait
pas vraiment pour quelle organisation il se bat, mais ce pourrait être l’ASL.
Selon le Dr al-Bander, la mosquée Dar us Sunnah de Shepherd's Bush Market que
fréquentait M. Elshafie fonctionnait comme un «incubateur» pour des idées
religieuses extrémistes - quoique pas nécessairement violentes. Le site web de
cette mosquée condamne fermement le terrorisme et al Qaïda.
Il semble pourtant fortement influencé par l’idéologie
salafiste radicale. Une conférence accessible sur son site web parle des non
Musulmans en employant le terme insultant « kuffar » et dit qu’il « n’est
pas permis » de leur ressembler.»
Le directeur de la mosquée, Salah al-Iranee,
insiste sur le fait que le mot kuffar n’est « pas une insulte, mais un
état de fait. Il veut simplement dire en arabe quelqu’un qui n’est pas croyant
dans la religion musulmane.» Il conteste que sa mosquée soit extrémiste ou un «incubateur »
pour l’extrémisme, affirmant que [son] salafisme était «orthodoxe, ni radical,
ni extrémiste.»
Le Dr al-Bander explqie que : «Il n’est
un secret pour personne qu’il y a une route qui amène de jeunes gens
extrémistes au Liban, en Turquie et puis en Syrie. Les services de sécurité ont
la très grande responsabilité d’intervenir.»
Avant le 11 septembre 2001, des centaines de
jeunes Britanniques étaient partis pour l’Afghanistan et les zones tribales du Pakistan
pour combattre ou travailler avec les Talibans. A l’époque, les services de
sécurité britanniques avaient agi contre eux, beaucoup ayant été ensuite mêlés
à des complots terroristes en Afghanistan.
Noman Benotman, ancien djihadiste lui-même et
actuellement membre de la Quilliam Foundation, un thinktank anti-radicalisation,
affirme : « C’est un vrai problème de sécurité, il n’y a aucun doute
là-dessus. Son ampleur est faible pour l’instant, à un niveau très bas, mais ma
principale préoccupation, c’est que des réseau se construisent et qu’ils
doivent être neutralisés par les services de sécurité.»
M. Benotman précise qu’à sa connaissance, il
n’y a eu aucune arrestation pour l’instant ni aucune action de la police
britannique contre des djihadistes résidant en Grande Bretagne en partance pour
la Syrie. «C’est typique de l’approche britannique,» dit-il. « Elles [les autorités
britanniques] veulent toujours éviter de perturber les communautés. Elles
avent, et eles surveillent, mais elles ne bougent pas sauf quand c’est
nécessaire.»
Libellés : Afghanistan, Alistair Burt, djihad, Grande Bretagne, Londres, Syrie
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