C'est où Jendouba?
Le changement politique en Tunisie, s’il a eu
le mérite insigne de délier les langues et d’instituer un véritable
multipartisme, a cependant pour revers des difficultés économiques liées à la
méfiance des investisseurs étrangers et surtout, à un net recul de l’activité
touristique.
Or, le tourisme de masse est, comme chacun le
sait, un des piliers de l’économie tunisienne, pourvoyeur de nombreux emplois
qualifiés ou non qui se concentrent essentiellement sur la façade maritime.
On se souviendra que ce littoral touristique
a en fin de compte peu contribué aux troubles qui se sont soldés par l’éviction
de
Zine el-Abidine Ben Ali .
Au risque de choquer certains lecteurs, je
dirais qu’un tel tourisme de masse dans un pays où le revenu moyen reste bien
inférieur à celui des pays dont sont originaires la grande majorité des
touristes ne peut se passer d’un régime autoritaire et policier pour
discipliner les locaux. Ce tourisme a notamment besoin de la paix civile dans
ses aspects même les moins politiques.
C’est l’idée qu’on peut retenir de cet
article de Lotfi
Larguet qui considère comme probable la fin de la reprise touristique en
raison des troubles politiques et sociaux qui affectent encore (de plus en plus ?)
le pays et débouchent sur des mises en garde adressées par les gouvernements
occidentaux à leurs ressortissants.
Lotfi Larguet, chez qui on relève une pointe
de nostalgie pour le régime précédent conclut ainsi son papier :
Déjà, le rassemblement de Kairouan avait dissuadé des milliers de touristes de venir. Si on ajoute les incidents et les actes de violence de Jendouba, du Kef et ailleurs, il faudrait s’attendre à une saison touristique catastrophique qui ne peut mener le pays qu’à la ruine.Le laxisme du gouvernement et l’absence de réaction des partis politiques notamment ceux qui gouvernent actuellement et qui n’ont pris jusque-là aucune position claire sur cette question sont autant de signes inquiétants pour l’avenir immédiat et futur de notre pays.
On ne peut pas dire que la presse hexagonale
accorde beaucoup de place à cette agitation. Il est vrai que le secteur touristique
français possède des intérêts
importants.en Tunisie. Pourtant si l’activité touristique existe, notamment
sur le littoral du gouvernorat de Jendouba, on ne se trouve pas là devant du
tourisme de masse..
Le Nouvel Observateur est un des rares
organes de presse français à vous parler de ce qui se passe à Jendouba, même s’il
s’intéresse exclusivement à l’action de quelque 500 «salafistes»
qui ont « terrorisé » la population, incendiant notamment un poste de
police.
Poste de police incendié à Jendouba |
Vous ne trouverez rien par contre sur cet
appel à une
grève générale dans la région de Jendouba lancé par l’instance régionale de
l’UGTT, la centrale syndicale tunisienne.
Le fait de voir les salafistes occuper le
terrain là où un syndicat prévoit une action de masse ne doit selon moi rien au
hasard.
Au fait, le
gouvernorat de Jendouba se trouve au nord-est du pays et est limitrophe de
l’Algérie. Son chef lieu est la ville du même nom, mais l’agglomération la plus
connue est le port de Tabarka.
Libellés : Jendouba, salafisme, Tabarka, Tunisie, UGTT, Zine el-Abidine Ben Ali
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