Un article sympathique sur le métro d'Alger
Je n’ai
pas parlé des élections législatives en Algérie.
Pas intéressant.
Certains
pensent peut-être qu’elles ont été truquées mais ce n’était sans doute pas le
cas. Le morcellement voulu par les autorités de l’offre politique et l'abstention étaient en
réalité la clef du succès du FLN et, plus largement, de l'équipe au pouvoir.
J’ai
par contre trouvé un article bien sympathique sur le métro d’Alger.
Par Rosa Meneses à Ager, El Mundo (Espagne) 13
mai 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri
- Les habitants de la capitale ont attendu 30
ans pour le voir terminé
- Conçu dans les années 70 avec 64 kilomètres
de réseau, le chantier, a débuté en 1982
-Jusqu'en 2006, le projet n’a pas été
relancé, mais ces longues années d’abandon ont renchéri le projet
- Le billet, 50 dinars (50 cents €), est cher
pour les habitants
C’est le premier métro du Maghreb et
probablement le plus lent du monde. Les Algérois ont dû attendre trente ans
pour voir se concrétiser le projet du métro de la capitale. La première ligne a
été inaugurée fi octobre 2011 par le président Abdelaziz Bouteflika. Le centre
d’Alger, avec ses édifices blancs et ses balcons bleus avait été nettoyé pour l’occasion.
«Un
pays riche comme l’Algérie a dû attendre trente ans pour avoir un transport en
commun comme le métro, » se lamente Dalila Taleb, une militante
Algérienne. Projeté sans les années 1970 avec un réseau de 64 kilomètres, les travaux
n’avaient pas réellement commencé avant 1982. Par la suite, la crise
économique, la chute des prix du pétrole et le manque d’expérience des
entreprises nationales se conjuguèrent à l’inertie des autorités pour retarder
le projet.
Puis vint la « décennie rouge »,
les années 1990 pendant lesquelles le terrorisme tacha le pays de sang. Les
tunnels et les bouches qui avaient été construits durent être obturés pour
éviter que les miliciens islamistes s infiltrent pour contrôler la ville en
profitant de l’obscurité ses souterrains.
Les autorités n’ont pas repris le projet
avant 2006. Elles ont ensuite décidé de le confier aux entreprises Siemens,
Vinci et à l’espagnole CAF. Mais la topographie difficile d’Alger et la proximité
de la mer n’ont pas facilité la tâche. Toutes ces années ont renchéri le projet
qui a coûté au total 1 000 millions d’euros.
Le 1er novembre dernier, la Ligne
1 a été ouverte au public. Les habitants d’Alger sont déjà plus habitués à
utiliser les installations, mais les premiers jours, il avait fallu leur
montrer comment se déplacer avec ce nouveau moyen de transport. Le métro d’Alger
est propre, sûr – 400 policiers le surveillent – et il fonctionne de manière
très efficace. « Les seul aspect négatif est que dans beaucoup de
stations, il n’y a pas d’escaliers mécaniques, » se plaint une dame d’un
certain âge devant la perspective d’un long escalier pour rejoindre la surface.
Sur la plate-forme de la station de Tafoura,
des jeunes habillés à la dernière mode se photographient en posant avec des
gestes de rappeurs. A côté d’eux, un homme d’âge moyen immortalise avec son
appareil photo les jeux et les sauts de ses trois filles. Le train, blanc et
bleu – comme le paysage algérois – arrive par la droite. Les portes s’ouvrent
sur des wagons spacieux. Un policier a oublié sa casquette noire sur un siège.
La Ligne 1 relie le centre de la capitale –
où se dresse l’imposante façade blanche de la grande poste – le quartier
colonial français, à Al Badr, à Kouba, un faubourg populaire en périphérie sud est.Dix
stations, neuf kilomètres. Le métro peut assurer le transport de 25 000 personnes
par heure. Pourtant, taxis et autobus restent les plus populaires étant donné
que le métro ne dessert que certaines parties de cette ville de près de 2,5
millions d’habitants, la plus grande du Maghreb.
La prolongation de la Ligne 1 et la
construction d’une seconde ligne sont en cours. En 2014, on prévoit l’ouverture
des extensions à l’est. Et on espère disposer de 40 kilomètres de réseau en
2020.
Le ticket, 50 dinars (50 centimes d’euros)
est un peu cher pour la population. Le salaire minimum en Algérie est de 18 000
dinars (environ 180 euros). « Le trajet coûte en réalité 84 dinars. Le
prix est subventionné par l’Etat, » se défend le ministre des transports,
Amar Tou.
Le vendredi, jour de prière, le métro est un
peu vide. Ce sont alors les familles qui accaparent la ligne pour emmener leurs
enfants au jardin botanique ou à l’aire de jeux installée au monument des
martyrs. Un trajet court qui suppose en réalité un voyage à travers le temps pour
les Algérois .
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