vendredi, janvier 13, 2012

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Nuit de Cristal pour les assurances à New York


Une affaire qui a fait beaucoup de bruit dans la Big Apple, alias New York : des voitures incendiées dans un quartier juif le jour anniversaire de la Nuit de Cristal. Un anniversaire semble-t-il propice à la manifestation de certaines turpitudes.

Le présumé crime antisémite dénoncé par le maire de New York s’avère être une banale escroquerie à l’assurance. Les délinquants, des Juifs eux-mêmes selon toute probabilité, semblaient avoir pensé que la question de l’antisémitisme égarerait l’enquête.
Ils avaient simplement oublié qu’aux Etats Unis, si on ne plaisante pas avec l’antisémitisme, on ne plaisante pas non plus avec l’argent.

Parce que comme le dit le sénateur de Brooklyn Marty Golden:
“Ces escrocs ont atteint un record de bassesse. Ces voyous méprisables nous arnaquent depuis des années, ils font monter les primes d’assurance et mettent des vies en danger. Maintenant, ils divisent et terrorisent nos quartiers, juste pour se faire de l’argent facile. Que faut-il pour que l’Etat s’occupe sérieusement de réformer la règlementation sur les assurances ? Ce doit être cette année. Je demande à tous les Newyorkais de contacter leurs élus au niveau de l’Etat et le gouverneur Cuomo pour leur dire que vous voulez une réforme des assurances tout de suite. »
Apparemment le système assurantiel à New York comporte des failles exploitées par de nombreux escrocs dont les pratiques ont entraîné un surcoût d’un milliard de dollars en primes pour les assurés de cet Etat.

par Jessica Schultz, IB Times (USA) 11 janvier 2012

La police soupçonne que les cocktails Molotov lances sur trois véhicules stationnés dans un quartier majoritairement juif de Brooklyn participent d’une escroquerie à l’assurance plutôt que d’une présumée agression à caractère raciste (hate crime).

L’attaque, qui a eu lieu en novembre dernier avait choqué le quartier et la ville, provoquant l’indignation de nombreuses personnes, sont le maire Michel Bloomberg. Les vandales avaient mis le feu à trois voitures en stationnement et avait ensuite dessinés des croix gammées et le sigle KKK (Ku Klux Klan) sur des véhicules et des bancs dans le quartier.

Le crime coïncidait avec le 73ème anniversaire de la Nuit de Cristal, les attaques nazies de 1938 qui avaient saccagé plus d’un millier de synagogues, détruit des centaines de commerces juifs et causé la mort de 91 Juifs.

Un certain nombre d’indices ont force la police de New York à réorienter son enquête. Le fait que les propriétaires des voitures ne résidaient pas dans le quartier et que les empreintes digitales avaient été nettoyées sur les bouteilles  [des cocktails Molotov] ont amené les policiers à penser qu’ils n’étaient pas devant un crime lié aux préjugés racistes [bias], selon le New York Daily News.

Les officiels pensent maintenant que des Juifs newyorkais se sont associés à un gang russe pour perpétrer ce crime afin de toucher l’argent de l’assurance pour des voitures qui auraient rapporté plus incendiées qu’à la revente.

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dimanche, décembre 18, 2011

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L'auteur de la seconde "Nuit de Cristal" arrêté par la police aux Etats Unis

La "Nuit de cristal" a été un évènement marquant qui a fait prendre conscience à un certain nombre de personnes que la situation des Juifs en Allemagne avait définitivement changé du tout au tout et dans le sens du pire.
C'est donc un évènement très grave marqué d'une forte charge historique et émotionnelle.

Or, si on en croit une certaine presse, il y a eu récemment une réédition de la "Nuit de Cristal", aux Etats Unis cette fois-ci, dans la ville d'Highland Park, une bourgade du New Jersey.
Des commerces tenus par des Juifs ainsi que le centre étudiant juif [Rutgers Hillel] ont en effet été vandalisés pendant la nuit du 29 au 30 novembre 2011.
Les propriétaires de deux restaurants casher, de deux magasins 'juifs" [judaica stores] et d'une quincaillerie tenue par un Juif sont arrivés sur leur lieu de travail ce matin pour découvrir des vitres brisées qui avaient apparemment été pulvérisées par des jets de briques.
Des témoignages postés sur Facebook évoquaient deux incidents distincts dans lesquels un individu a proféré des propos antisémites, menaçant même de provoquer une autre "Nuit de cristal". et "de s'attaquer aux juifs et à leurs amis dégoûtants."

Alors pourquoi ces actes antisémites dans cette bourgade assoupie?
On spécule et on s'inquiète de qui est derrière ces incidents qui interviennent le jour anniversaire du plan de partition de 1947 - observé par certains comme "Journée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien" - et quelques jours après la commémoration de la véritable Nuit de Cristal.
Une deuxième Nuit de Cristal donc, pas moins, et une coïncidence troublante avec l'anniversaire du plan de partition de la Palestine (qui n'était rappelons-le qu'une recommandation non contraignante).

La police a mis la main sur l'antisémite instigateur de cette Nuit de Cristal qui semble pourtant n'avoir guère troublé le sommeil des commerçants concernés.
Il s'agit d'un certain Richard M. Green, 52 ans, qui est inculpé de vandalisme et de "bias charge" pour l'affaire des locaux universitaires. Le "bias charge" est un délit en lien avec des préjugés ethniques ou religieux.

Richard M. Green (non, ce n'est pas un guitar hero)
Il risquerait 18 mois de prison maximum, ce qui est peu pour la réédition de la Nuit de Cristal.

Il y a quand même quelque chose d'amusant dans cette histoire, c'est que Richard M. Green est lui-même de confession juive. Il serait connu pour souffrir de troubles psychologiques d'après le rabbin  Yosef Carlebach qui semble le connaître.


Une histoire qui illustre parfaitement les thèses développées par Gilad Atzmon dans 'The Wandering Who?'



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samedi, novembre 12, 2011

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Via Athens aux USA, quelques réflexions sur l'holocauste, l'islamophobie et même Charlie Hebdo


Feuilleter la presse locale des Etats Unis peut réserver de bonnes surprises comme cette lettre d’un lecteur publiée par The Athens News.
Je ne sais pas si cet habitant d’Athens, Pat Dewees, a réagi à un article en particulier ou s’il souhaitait simplement donner son point de vue sur la vague xénophobe et islamophobe sur laquelle certains politiciens US aimeraient bien surfer, quitte à la faire grossir démesurément.

D’une certaine manière, Pat Dewees brise un tabou puisqu’il ose comparer la situation actuelle aux Etats unis à celle qui a permis en Allemagne les événements connus sous le nom de «Nuit de Cristal» puis la tragédie de la guerre et de la déportation.
Le parallèle est en effet tout à fait justifié, même s’il faut convenir que les USA d’aujourd’hui ne sont pas l’Allemagne des années 1930, pas plus en termes politiques, que sociologiques ou économiques.

Le fait reste cependant qu’il existe un fond idéologique commun à l’Allemagne de cette époque et à l’ensemble des sociétés occidentales. Et les Etats Unis ne font bien entendu pas exception.
Ce soubassement idéologique reste à l’œuvre et est susceptible de prendre de la force dans certaines circonstances pour la simple raison que le discours social en vigueur sur la 2nde guerre mondiale et le nazisme n’en propose aucune lecture politique cohérente, se contentant d’imprécations moralisatrices d’une portée d’autant plus réduite que 1) l’idéologie nazie et son principal tenant, Hitler, sont considérés comme des anomalies qui relèvent de la psychiatrie et 2) les persécutions et les pertes subies par les Juifs revêtent un caractère unique et exceptionnel.

Donc incomparable et non susceptible d’être réédité sauf contre les mêmes victimes. C’est pourquoi si d’autres «holocaustes» peuvent bien être en préparation, c’est nécessairement contre le « peuple juif » et forcément par les auteurs potentiels désignés  au nom de ce dernier par le truchement de l’entité sioniste ou d’officines sionistes (le Congrès Juif Américain, le Congrès Juif Mondial, BICOM etc): l’Irak ; le Hezbollah, le Hamas, l’Iran… ou le mariage avec des non Juifs.

Ainsi, aucune véritable leçon disais-je, n’a été tirée de l’horreur nazie, ni même des pratiques du gouvernement de Vichy.
C’est pourquoi un magazine comme Charlie-Hebdo peut, en se drapant dans l’alibi de la liberté d’expression«absolue» (celle qui est refusée à Siné, à  Dieudonné, à Faurisson ou même à Jean-Marie Bigard quand il doute sur un aspect d’un dogme religieux moderne) se livrer à une attaque qui participe d’une montée islamophobe dont on ne sait pas où elle nous mènera. 

Tout ce qu’on peut dire, c’est que comme une politique extérieure reflète toujours une politique intérieure, il n’est sans doute pas loin le temps où, après avoir frappé symboliquement les Musulmans Français et de France ; on en viendra à les frapper de manière beaucoup plus concrète comme c’est le cas en Libye, en Irak, en Afghanistan, en Somalie etc.


Par Pat Dewees, The Athens News (USA) 9 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Au rédacteur en chef:

Avant la seconde guerre mondiale, le taux de chômage en Allemagne avait explosé, l’industrie ne tournait plus et les familles souffraient. Le parti d’Hitler essayéit de détourner l’attention des gens en désignant la minorité juive allemande comme bouc émissaire, en lui imputant la défaite allemande pendant la 1ère guerre mondiale et la crise économique. Des lois et de nombreux règlements étaient adoptés pour exercer une discrimination  contre les citoyens Juifs.

La nuit du 9 novembre 1938, des bandes de civils Allemands épaulés par les SA [Sections d’Assaut]  se lançaient dans un pogrom dans toute l’Allemagne nazie et en Autriche, brisant au marteau les vitrines de plus de  7000 commerces juifs, agressant toute personne juive qui avait le malheur de les croiser dans la rue, et détruisant presque toutes les synagogues allemandes. Cet épisode est connu sous le nom de ‘Kristallnacht’ (nuit de cristal) et marque le début de l’holocauste.

C’est une triste caractéristique de l’histoire humaine que, lorsque une société est en grande difficulté économique, la réaction puisse être d’accuser certains groupes humains et de s’en prendre à eux brutalement. Dans notre propre pays, certains politiciens ont essayé de nous détourner des souffrances causées par la dépression de notre économie, en suggérant qu’on pourchasse et enferme les immigrants illégaux, enfants compris. Il existe des associations de citoyens Américains dont le seul objet est d’éradiquer les immigrés illégaux de notre société. Certains soi-disant leaders se vantent publiquement de leur refus de permettre à des citoyens Musulmans de construire un lieu de culte. Certains mosquées ont été couvertes d’inscriptions. Cependant, d’autres leaders autoproclamés accusent les citoyens Latinos d’être une «main d’œuvre bon marché,» ou se plaignent qu’ils ne parlent pas l’anglo-américain. Des politiques qui s’en prennent à ces groupes et à d’autres minorités sont introduites aux niveaux local, de l’Etat et fédéral. Désigner un bouc émissaire est plus facile que de s’intéresser aux reniements et aux échecs de nos élus et de leurs amis possédants.

Certaines des personnes que nous voulons rejeter dans l’altérité  sont Américaines depuis trois ou quatre générations. De la même manière, les Juifs de l’Allemagne d’avant-guerre étaient des citoyens qui avaient beaucoup apporté à la musique, à la médecine, à la science ainsi qu’à la vie économique de la société allemande. Beaucoup de choses que nous admirons encore dans la culture européenne ont été créées par des Juifs Allemands avant la guerre.

Aujourd’hui, nous nous souvenons de la Nuit de Cristal pour deux raisons. En premier lieu, nous pleurons encore la perte terrible et la persécution de tant de Juifs qui voulaient simplement vivre dans la dignité et la paix. Nous devons aussi rester vigilants devant la tentation pour une société maltraitée de chercher à se soulager émotionnellement  du désespoir et de la rage devant la perte de son travail, de son logement et de sa retraite, en plus du fait de voir ses enfants  souffrir. 

Les historiens disent que pendant le pogrom, de nombreux citoyens Allemands non juifs ont pleuré devant cette violence, mais les larmes ne suffisent pas. Nous devons dénoncer ces agissements et nous tenir aux côtés de ceux qui en son les victimes. Pendant notre propre crise économique, il importe de rester vigilant et de rejeter les accusations portées contre des personnes innocentes.

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samedi, novembre 06, 2010

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Le scandaleux Alfred Grosser (d'après la propagande sioniste)

Le Spiegel, ce grand magazine allemand, nous propose un texte intéressant mais non signé, ce qui laisse entendre qu'il reflète la position de ce magazine sur la question qui est traitée (à moins qu'il ait été purement et simplement dicté par une tierce partie, ce qui me semble plus probable)..
Le thème de cet article porte sur la commémoration prochaine à Francfort sur le Main de la Nuit de Cristal, ce déchaînement antisémite qui avait ouvert les yeux de beaucoup de gens sur les intentions du régime allemand de l'époque.
L'invité d'honneur, et orateur de choix, de cette commémoration n'est autre qu'Alfred Grosser, un illustre politologue Français d'origine allemande natif justement de Francfort sur le Main. Outre le fait d'être né dans cette ville, Alfred Grosser a doublement vocation à assumer ce rôle honorifique : il est lui-même issu d'une famille juive qui s'était réfugiée en France en 1933 et il a été un des artisans infatigables de la réconciliation entre les peuples français et allemand.
Une autorité intellectuelle et morale absolument indiscutables, apparemment.
Je dis apparemment, parce que l'article nous apprend qu'en fait, M. Grosser est une personnalité controversée.
Suives mon regard : quand il y a controverse, que des propos sont controversés, qu'un individu est lui-même controversé, c'est que la hasbara (la pédagogie du mensonge) sioniste n'est pas loin.
Et effectivement, on apprend avec effarement qu'Alfred Grosser est « tristement célèbre  [infamous] pour ses propos antisionistes. » Propos qui, ça va de soi, le disqualifient pour prendre la parole lors de cet événement hautement symbolique qu'est la commémoration de la Nuit de Cristal.
Le Conseil Central des Juifs en Allemagne, qui a déjà subi les foudres de Grosser, aurait bien voulu voir révoquée l'invitation de Grosser. Le problème est que c'est la mairie qui invite, pas eux. Car il s'agit bien d'une commémoration organisée par la mairie et non par la communauté juive et que sa vocation n'est pas de se souvenir d'un événement « juif » mais d'un événement qui concerne tous les habitants de Francfort et bien au-delà.
Certains seront heureux d'apprendre que, d'après l'article qui prétend se référer à des amis de Grosser, ce dernier serait « le prototype de l'Européen : Allemand, Français, Juif, intellectuel »
Adieu l'Europe judéo-chrétienne !

Alfred GROSSER


Der Spiegel (Allemagne) 5 novembre 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
 
Le politologue Allemand Alfred Grosser est bien connu pour son action en faveur de l'amélioration des relations franco-allemandes. Il est aussi tristement célèbre [sic] pour ses propos antisionistes. Il a néanmoins été choisi pour participer la semaine prochaine à Francfort, à la commémoration de la Nuit de Cristal. Un scandale se prépare.
Le trouble monte à Francfort. Mardi prochain, comme chaque année, la « Nuit de Cristal, » le pogrom nazi du 9 novembre 1938 sera commémoré à la Paulskirche [église où siégea le premier parlement allemand en 1848]. Et l'orateur principal, parmi tout ce monde, sera un homme connu pour avoir comparé ce que les nazis ont fait aux Juifs à ce que les Israéliens font aux palestiniens. Il a dit : « En tant qu'enfant Juif sans une école de Francfort, j'ai été méprisé et même frappé. Je ne peux pas comprendre comment des Juifs peuvent mépriser autrui. »

Alfred Grosser est né à Francfort en 1925. Son père, Paul Grosser était médecin, Juif, social démocrate et franc maçon, assez lucide pour émigrer en France après la prise du pouvoir par les nazis. Il est mort là bas en 1934. Son fils Alfred acquit la citoyenneté française, étudia la science politique et la civilisation allemande et, vers l'âge de 30 ans, obtint une chaire au prestigieux Institut d'Etudes Politiques de Paris. Il se fit rapidement un nom au titre de défenseur acharné de l'entente franco-allemande. Il a reçu plusieurs distinctions dont le prix de la paix décerné par les libraires Allemands, le Grand Prix de l'Académie des Sciences morales et politiques et le «Grand Ordre du mérite» de la République Fédérale d'Allemagne.

Grosser a été régulièrement invité dans des émissions de débats à la télévision et a été un orateur bien accueilli dans des conférences et des réunions. On ne saurait mettre en question sa promotion d'une normalisation des relations franco-allemandes. Ses amis le considèrent comme le prototype de l'Européen : Allemand, Français, Juif, intellectuel. Ses détracteurs soulignent ce qui se trouve tout particulièrement au centre de ses intérêts et de ses activités : Alfred Grosser lui-même. En 2003, par exemple, il avait quitté le conseil d'administration du magazine français L'Express, expliquant sa démarche par le fait que la rédaction « n'avait qu'avec réticence » publié ses notes de lecture sur un livre israélien, et publié dans le numéro suivant un tas de lettres de lecteurs « qui protestaient contre moi. »

Personne ne sait encore ce que Grosser dira le 9 novembre dans la Paulskirche. Mais le simple fait qu'il ait été convié à faire ce discours a amené du ressentiment entre la maire de Francfort Petra Roth et les deux vice- présidents du Conseil Central des Juifs en Allemagne, Dieter Graumann et Salomon Korn.
Sans surprise, de chaque côté on a une version différente sur la façon dont s'est faite l'invitation. Un proche du maire dit que c'était une idée de Korn. De leur côté, Korn et Graumann affirment qu'on ne leur a jamais demandé leur avis. La première fois qu'ils ont entendu parler de l'invitation, disent-ils, c'est par les journaux.
Le Secrétaire général du Conseil central, Stephan Kramer, a demandé à Roth d'annuler l'invitation de Grosser. Il estime qu'il est «irrévérencieux [sic] de laisser Alfred Grosser prendre la parole à cette date, à cet endroit.»

Il est sans doute trop tard. Les invitations à la commémoration ont déjà été envoyées. Seul Grosser lui-même, semble-t-il, peut éviter le scandale – en revenant lui-même sur son engagement. Ce qui, cependant, n'a guère de chances d'arriver.

Grosser a longtemps été controversé. En septembre 2009, il avait donné une interview au Kölner Stadt-Anzeiger, dans laquelle il accusait le Conseil Central de museler les critiques d'Israël. « Dès qu'une voix se lève contre Israël, elle est immédiatement étiquetée « antisémite »… les pires sont le Conseil Central des Juifs. » La République Fédérale, affirme Grosser, est « si intimidée… que devant la Knesset, le président (Allemand) et la chancelière ne font référence qu'au terrorisme du Hamas. »
Dans un entretien accordé au magazine Stern en octobre 2007, il avait dit " que les Allemands ont le droit d'être critique à propos de tout, mais pas d'Israël, » et qu'il y a un club qui s'en prend régulièrement aux Allemands quand ils disent quelque chose contre Israël. » S'ils le font néanmoins, « le club dit tout de suite : 'Je vais vous asséner Auschwitz sur la tête'. Je trouve que c'est intolérable. » En 1998, ce même club s'en était pris à l'écrivain martin Walser au moment où on lui remettait le prix pour des libraires pour la paix, provoquant ainsi la « dispute Walser-Bubis » dans la Paulskirche de Francfort – le lieu même où Grosser prendra la parole.

(Note de la rédaction: dans ce discours, Walser avait parlé du "fardeau historique" du pays et dit "quand les media me parlent tous les jours de ce passé, je me rends compte que quelque chose au fond de moi s'oppose à cette exposition permanente de ce qui est notre honte." Il avait aussi évoqué » « l'instrumentalisation » d'Auschwitz. Ce discours avait été critiqué par Ignatz Bubis, alors président du Conseil Central des Juifs en Allemagne qui avait accusé Walser de commettre un « crime intellectuel. »

Une variante moderne d'antisémitisme

Les antisionistes de droite ou de gauche ressemblent assez à Walser et Grosser quand ils reprochent à l'Allemagne d'être sous « l'emprise du lobby israélien.» Grosser a bien sûr plus d'influence. En qualité de Juif, on ne peut le soupçonner de céder à un ressentiment antisémite. Quand il dit, par exemple, « que les politiques israéliennes encouragent l'antisémitisme, » il ne fait dans ce cas que critiquer Israël. Même si c'est une variante moderne de l'accusation classique – que les Juifs sont en tort. 

Questionnée sur les déclarations passées de Grosser, la maire de Francfort répond que certaines informations étaient déjà connues » et que «certaines sont nouvelles.» Elle renvoie à la «position claire et incontestable de la ville de Francfort vis-à-vis d'Israël et en particulier aux relations amicales avec la ville de Tel Aviv.»
Concernant Grosser, Roth déclare qu'il a "un lien personnel avec Francfort sur le Main," et qu'il a aussi "œuvré pendant plusieurs décennies à la réconciliation des peuples, et qu'il a réussi une grande chose avec la nouvelle relation franco-allemande, » ce qui lui a valu le prix des libraires pour la paix en 1975. « C'est tout ça qui nous a incités, 35 ans après cette cérémonie, à inviter M. Grosser à prendre la parole à la Paulskirche le 9 novembre, » a-t-elle expliqué.

Dénigrement du Conseil Central des Juifs
 
Au bureau de la maire, on croit, semble-t-il, que Grosser reste très impliqué dans la réconciliation. Mais tout ça est du passé. Aujourd'hui, il se demande pourquoi les Juifs n'ont rien appris de leur histoire. 


Le Conseil Central des Juifs n'est pas heureux de la situation à laquelle il doit faire face. « Nous ne l'avons pas invité, et nous ne pouvons pas révoquer son invitation, » déclare un haut responsable. Nous sommes dans l'impasse. » Le responsable dit que le Conseil sera dénigré qu'il participe à la commémoration où qu'il s'en retire. »
Ils [le Conseil] vont donc y aller et voir ce que dit Grosser. « Nous n'annoncerons pas publiquement comment nous allons nous comporter pendant cet événement dans la ville de Francfort, le 9 novembre dans la Paulskirche. Mais nous agirons de manière appropriée. »

Ce pourrait être une soirée intéressante.

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posted by Djazaïri at 10:04 PM

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