Le gouvernement turc en pleine névrose syrienne
Difficile de savoir ce que cherche le gouvernement turc.
On peut le comparer à un chien enragé ou mieux au chien chez qui on induit ce qu'on appelle une névrose expérimentale. Confronté à des injonctions contradictoires de ses maîtres, le premier ministre turc est en effet en proie à une agitation incoercible dont on verra bien si elle débouchera sur une montée d'excitation ou sur l'apathie comme chez le chien de Pavlov..
Selon le journal libanais L’orient
le Jour,
Ankara se pose en patron et Damas se répand en excuses
L’orient le Jour parle bien sûr des tirs de
mortiers qui ont coûté la vie à cinq habitants d’un village turc frontalier,
dont une mère et ses trois enfants.
Comme on le sait, l’armée turque a effectué
des tirs de représailles qui ont été renouvelés
ce vendredi 5 octobre suite à la chute d’un autre obus en territoire turc.
On peut lire dans ce même article de L’Orient
le Jour que
Le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a accusé vendredi le régime de Damas d'avoir voulu "exporter la crise syrienne" en bombardant cette semaine le village turc d'Akçakale.
Après ces tirs, à Akçakale, plusieurs chars et pièces d'artillerie, dont les canons visent ostensiblement le territoire syrien, ont été déployés.
Décidément, ces gens là du Conseil national Syrien ont tous les culots.
Ils accusent en effet le gouvernement syrien de vouloir exporter la crise, eux
qui sont structurés à l’étranger, en Turquie notamment où les éléments armés
avec lesquels ils sont en lien (sans qu’on sache vraiment comment) ont établi
leurs bases arrières et se replient après avoir fait le coup de feu avec
des armes fournies par le gouvernement turc et ses associés qataris et
saoudiens entre autres.
La Syrie a précisé qu’elle regrettait la mort de civils innocents dans l’incident du tir de mortier transfrontalier de mercredi mais qu’elle n’avait pas présenté d’excuses à la Turquie car il restait encore à s’assurer de l’identité de ceux qui ont mené les attaques.
Le gouvernement syrien ne s’est donc pas
excusé contrairement à ce qu'a rapporté la presse et n’a pas reconnu sa responsabilité dans les tirs meurtriers.
La tactique de l’opposition armée au régime
syrien consiste depuis le début à solliciter une intervention étrangère, c’est-à-dire
des bombardements humanitaires sur le modèle libyen. De là à essayer de la
provoquer en fabriquant des incidents frontaliers de ce genre, il n’y a qu’un
pas que le n’hésite pas à franchir tant nous sommes devant des gens dépourvus
de principes. D’autant que les populations des régions limitrophes de la Syrie
sont largement hostiles à l’opposition syrienne.
Bachar al-Assad est peut-être un autocrate,
mais aucune de ces prétendus démocrates ne lui arrive à la cheville, exactement
comme les membres de la clique qui est maintenant au pouvoir en Libye.
Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre
Turc, est en campagne électorale et tout ce qui lui reste à faire, devant l’impasse
dans laquelle il a placé son pays, c’est de montrer ses muscles et de taper sur
le régime syrien en respectant certaines lignes rouges parce que ses amis et
patrons de l’OTAN ne sont pas intéressés par un conflit à grande échelle.
Pas plus que les Turcs eux-mêmes ainsi que
viennent de le rappeler des citoyens à Istanbul :
des milliers de personnes ont convergé vers la fameuse place Taksim d’Istanbul pour participer à une puissante manifestation anti-guerre. Les militants de la paix scandaient : «Non à la guerre§ La paix maintenant ! Nous ne serons pas les soldats de l’impérialisme !»
Bien sûr, ce sont là des sympathisants de l’opposition
au gouvernement turc, mais au delà de l'opposition l’opinion turque est majoritairement contre un
conflit armé avec le voisin syrien. Et à mon avis, ils étaient plus de 5 000 contrairement à ce que disent nos journaux:
Manifestation contre la guerre le 4 octobre à Istanbul |
Sans préjuger des aspects purement militaires, un tel conflit aurait des conséquences à
court et à moyen terme considérables pour la Turquie où, comme on l’a dit, les
forces qui pourraient se mobiliser contre le pouvoir actuel sont considérables,
entre les Arabes Alaouites du Hatay, les Alévis et bien sûr les Kurdes.
Pa sûr donc que le jeu en vaille la chandelle, même pour Erdogan.
Libellés : Alaouites, Alevis, Bachar al-Assad, Conseil National Syrien, Kurdes, Recep Tayyip Erdogan, Syrie, Turquie
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