Une stratégie de judaïsation totale de la Palestine
Certains
se font des illusions sur l’acceptation par l’entité sioniste de l’existence d’un
Etat palestinien sur la bande de Gaza et la Cisjordanie et supposent qu’une
discussion avec un gouvernement représentant une tendance plus modérée du
sionisme permettrait d’atteindre cet objectif.
C’est
une illusion sous deux aspects. Tout d’abord, rien ne permet de dire que des
élections organisées par le gang sioniste déboucheraient sur l’arrivée au
pouvoir d’une équipe plus «réaliste» ou plus ouverte au dialogue. Ensuite, non
seulement les sionistes colonisent patiemment la Cisjordanie mais ils entreprennent
d’en faire de même à l’intérieur des frontières de l’entité sioniste ou
subsiste une communauté palestinienne qui forme 20 % de la population de la
dite entité.
L’idée
étant de mener la vie impossible aux Palestiniens et de les contraindre à aller
s’établir ailleurs. Par exemple dans un futur Etat sunnite sur tout ou partie
de la Syrie actuelle ?
Une
idée d’exode palestinien qui est acceptée par l’Occident, il suffit de discuter
un peu franchement avec les politiques pour le savoir.
J’ai
écrit le mot «frontières,» mais ce mot n’est pas approprié puisque l’entité
sioniste a toujours refusé de définir ses
frontières avec le futur Etat palestinien, car selon sa doctrine, il n’existait,
et il n’existe, rien qu’on aurait pu appeler nation palestinienne
J’ai
traduit le mot anglais «devout» par fanatique au lieu de dévot parce que c’est
bien de fanatiques (de la religion ou de la race) que parle l’article, pas
simplement de gens dévots.
par AMY TEIBEL, ABC News (USA) 4 octobre 2012
traduit de l’anglais par Djazaïri
Des Juifs orthodoxes Israéliens, la force
vive du mouvement de colonisation de la Cisjordanie, ont commencé à tourner
leur attention vers I’intérieur même d’Israël, et à s’installer dans les
quartiers arabes de villes mixtes dans le but d’y consolider la présence juive.
Des militants affirment que ces dernières
années, plusieurs milliers de fanatiques Juifs se sont insinués dans les
quartiers arabes décrépis de Jaffa, Lod, Ramle et Acre, des villes pauvres
divisées en quartiers juifs et arabes. Leur arrivée a menacé de perturber les
relations ethniques délicates avec la construction d’écoles religieuses et de
logements exclusivement réservés aux Juifs.
"Israël doit agir en tant qu’Etat de ses
citoyens", déclare Mohammad Darawshe, co-directeur exécutif d’ Abraham
Fund Initiatives, une fondation qui promeut la coexistence entre Juifs et
Arabes en Israël. La «préférence ethnique est clairement quelque chose
d’injuste, qui viole les principes de la démocratie."
Environ 20 % des citoyens d’Israël sont
arabes. Ils vivent en majorité dans des viles et des villages arabes, à
quelques exceptions notables dont tout particulièrement Haïfa, la ville
portuaire qui est la troisième plus grande agglomération d’Israël.
Avant la création d’Israël en 1948, ces villes
mixtes étaient peuplées d’Arabes. Beaucoup s’enfuirent ou furent expulsés
pendant les deux années de guerre qui suivirent la création d’Israël. Les
Arabes commémorent cet évènement comme une «catastrophe» (nakba).
L’arrivée de Juifs dans les quartiers arabes
pour des raisons idéologiques rappelle la ferveur nationaliste des premiers
colons Israéliens en Cisjordanie à la fin des années 1960 et au début des
années 1970. Ils installaient des camps de caravanes et squattaient des maisons
vides, déterminés à occuper le terrain pour des raisons religieuses et de
sécurité.
Le mouvement des colons est devenu une énorme
entreprise qui, avec le soutien du gouvernement, a attiré plus de 300 000
Israéliens en Cisjordanie.
Alors que les colonies sont considérées comme
étant un obstacle aux discussions de paix et comme illégales par les
Palestiniens ainsi que par la plus grande partie de la communauté
internationale, la campagne actuelle se déroule à l’intérieur des frontières
israéliennes.
Pourtant, la venue de Juifs nationalistes et
religieux dans les viles mixtes est promue au même rang d’action pionnière que
le mouvement à l’origine de la colonisation en Cisjordanie. Les colons
eux-mêmes ne font pas de distinction entre les deux côtés de la ligne verte],
et affirment que tout devrait appartenir à Israël.
L’ Israel Land Fund, une des organisations
qui encourage ces installations, aide les Juifs à acheter des biens immobiliers
aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie avec pour objectif de «s'assurer que la
terre d'Israël reste dans les mains du peuple juif pour toujours."
Selon Arieh King, son directeur, le fonds
aidé par un donateur qui a apporté des centaines de milliers de dollars, a
contribué à amener une cinquantaine de familles à Jaffa, une ville
majoritairement arabe qui fait maintenant partie de Tel Aviv. Il n’a pas voulu
identifier ce donateur.
« Il y a des endroits à Jaffa où le
Mouvement Islamique et d’autres organisations se sont radicalisés,» explique
King. «Les gens avaient peur de hisser le drapeau national (israélien) par
crainte de la réaction des Arabes.» maintenant, dit-il, les Juifs se sentent
beaucoup plus à l’aise là-bas.
L’ Israel Land Fund est à la recherche
d’investisseurs pour un projet immobilier et de centre hôtelier et de loisirs
dans la ville portuaire d’Acre au nord dont la vieille ville majoritairement
arabe a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
«Comme toujours, les récompenses financières
sont moins importants que les bénéfices spirituels et idéologiques consistant à
savoir que ces projets auront un impact énorme dans la lutte pour que Acre
reste une ville juive,» affirme la publicité pour le projet du front de mer.
Acre, une ville d’environ 50 000
habitants est à 72 % juive et à 28 % arabe. Alors que les relations sont en
général paisibles, Acre a été secouée par été secouée par de violents
affrontements ethniques il y a trois ans après qu’un habitant Arabe eut circulé
en voiture dans un quartier à majorité juive pendant le jour sacré du Yom
Kippour, quand même les Juifs laïques [ ? secular] s’abstiennent de
prendre leur voiture.
Les efforts pour amener des Juifs à Acre ont
été salués dans les hautes sphères gouvernementales. Le vice premier ministre
Silvan Shalom. Le vice premier ministre Silvan Shalom avait salué la création d’un
séminaire juif à Acre l’an dernier en tant que mesure «participant au
renforcement de la tendance de judaïsation de la Galilée.»
«Il n’y a rien de honteux dans ce constat,»
avait-il dit à l’époque.
L’adjoint Arabe au maire d’Acre, Adham Jamal,
a averti que ces activistes risquaient de briser un fragile statu quo.
Les nouveaux arrivants «ne comprennent pas la
mentalité des Juifs et des Arabes qui vivent ensemble,» déclare Adham qui
collabore avec un maire Juif. «Ceux qui arrivent maintenant ne viennent pas
pour vivre à Acre. Ils viennent pour chasser les Arabes.»
Le maire d’Acre, Shimon Lankri, insiste sur
le fait qu’il n’y a pas de politique de «judaïsation,» mais a déclaré être
favorable à une demande encore non approuvée de permis pour construire 100
appartements pour des Juifs religieux dans la ville.
De tels projets immobiliers, où les habitants
pourraient être contraints à s’habiller pudiquement et à respecter le sabbat
juif en s’abstenant de conduire ou de jouer fort de la musique, existent dans
de nombreuses agglomérations en Israël.
«Est-ce
que j’ai une politique qui discrimine, qui favorise les Juifs ? Il n’y a
pas de politique de ce genre,» déclare Lankri. «J’ai moi-même vécu pendant cinq
ans dans un immeuble avec des Juifs et des Arabes.» Il a soutenu que les
habitants Juifs et Arabes avaient accès aux mêmes services dans sa ville.
Des militants Arabes ne sont pas d’accord et
affirment subir de la discrimination à Acre et dans d’autres villes mixtes. Les
rues et les bâtiments sont souvent délabrés dans les quartiers arabes, et il y
a un manque d’écoles et de services sociaux.
Acre |
Avant que les Juifs religieux commencent à s’installer à Acre il y a quelques
années, les Arabes étaient préoccupés par le manque d’égalité, explique Adham.
Avec l’influx de nationalistes religieux Juifs, «le sujet principal est devenu
celui des Arabes et des Juifs, et c’est dangereux,» dit-il. «Le discours porte
maintenant sur la démographie.»
Lankri estime à 200 le nombre de familles
religieuses qui ont emménagé à Acre ces dernières années.
Un processus semblable est en cours à Lod, a
peu près à mi-chemin entre Jérusalem et Tel Aviv.
George Habache était natif de Lydda (Lod) |
Le militant Juif religieux Aharon Atias
explique qu’après leur mariage, sa femme et lui avaient «d’abord pensé» a s’établir
dans une colonie en Cisjordanie. Puis, ils étaient arrivés à la conclusion qu’ils
pouvaient transplanter l’ethos de la colonisation dans la ville natale d’Atias.
Il entreprit d’inverser le flux qui voyait
les Juifs quitter sa ville natale déclinante, qui est à environ 25 % arabe et
75 % juive, en faisant venir des Juifs religieux. Son projet avait commencé
avec deux familles à la fin des années 1990, dit-il.
«Maintenant,
nous sommes un empire,» déclare Atias. Il affirme que 400 nouvelles familles
religieuses ont emménagé, et que six dispensaires, trois écoles, un séminaire [religieux]
et une académie prémilitaire ont été
construits pour eux. Trois autres projets pour les Juifs religieux sont en
construction, avec quelque 660 unités d’habitation qui devraient être peuplées
dans les deux ans à venir, dit-il.
Un de nos projets se développe dans un
quartier arabe, et les deux autres dans des quartiers mixtes pauvres.
«Nous voulons empêcher les Arabes de devenir
majoritaires,» explique Atias. «Avec l’aide de Dieu, la ville de Lod a été une
ville juive où vivent des non juifs, et elle doit rester ainsi.»
Les militants Arabes se cabrent à l’idée que
les Juifs doivent dominer.
«Ils
sont comme un cancer qui entre dans le corps et n’en sort plus,» explique la
militante Horia ElSadi, native de Lod, reflétant l’amertume persistante laissée
par l’établissement d’un Etat juif. «Ils veulent vivre entre eux. Ils veulent
que Lod soit une ville juive.»
Libellés : Acre, Cisjordanie, Haïfa, Jaffa, Lod, Lydda, Palestine, Silvan Shalom, sionisme, UNESCO
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