Syrie et propagande guerrière: un article essentiel de Charlie Skelton
Charlie
Skelton est un de ces journalistes atypiques dont la Grande Bretagne semble
avoir le secret, qui associe l’excentricité à la culture générale et à la
rigueur professionnelle.
Charlie
Skelton nous offre dans The Guardian (dans la rubrique expression libre, notez
le bien) un article d’une importance considérable dans lequel il dévoile
soigneusement la mécanique propagandiste qui s’est mise en branle contre le
gouvernement syrien.
Ce
dernier est en effet aux prises avec un complot ourdi de longue date qui
attendait seulement le moment opportun pour donner sa pleine mesure. Le
soi-disant printemps arabe a été cette opportunité.
Il va
sans dire que comme le signale ce journaliste Anglais, l’opposition syrienne ne
se résume pas au Conseil national Syrien ni à l’Armée Syrienne Libre. Reste que
les forces d’opposition patriotiques ont été dépossédées par les Etats Unis et
leurs amis d’une occasion d’obtenir pacifiquement une évolution ou une
révolution de la situation politique en Syrie.
Ces
opposants patriotes, vous ne les entendrez guère dans les médias occidentaux
car tout simplement ils ne promettent pas aux Etats Unis le retour sur
investissement qu’ils espèrent.
Cet
article a été signalé par plusieurs blogueurs et un lecteur de mon blog a aussi
attiré mon attention à son sujet. Le site InfoSyrie en a également fait une
synthèse partielle.
Mais InfoSyrie
est un site favorable au gouvernement syrien et donc suspect aux yeux de
certains Pour que chacun puisse se faire une idée, je vous propose une
traduction intégrale de l’article de Charlie Skelton.
De la
belle ouvrage (je parle de l’article, pas de ma traduction). L’article comporte
un important appareil de liens que je n’ai pas repris.
Et franchement,
après avoir lu ce papier, qui est une véritable leçon de journalisme, je ne
peux que souhaiter la victoire du gouvernement syrien sur ces mercenaires
dollarisés qui travaillent pour le compte des «nouveaux amis de la Syrie.» C'est pas gagné malheureusement.
Les médias ont été trop passifs au sujet des
sources de l’opposition syrienne, sans s’intéresser à leur nature et à leurs affiliations
politiques. Il est temps d’y regarder de plus près…
Par Charlie Skelton, The Guardian (UK) 12
juillet 2012 traduit de l'anglais par Djazaïri
C’est un cauchemar qui se déroule en Syrie,
dans les maisons d’al-Heffa et dans les rues de Houla. Et nous savons tous
comment l’histoire va finir : avec des milliers de soldats et de civils
tués, des villes et des familles détruites, et le président Assad battu à mort
dans un fossé.
C’est l’histoire de la guerre en Syrie, mais
une autre histoire doit être dite. Une histoire moins sanglante, mais néanmoins
importante. C’est une histoire des faiseurs de contes : les portes paroles,
les « spécialistes de la Syrie », les « militants
démocrates. » Les faiseurs de déclarations. Les gens qui «exhortent,» et
«avertissent»et «appellent à l’action.»
C’est une histoire sur les membres les plus
cités de l’opposition syrienne et leur connexion au business anglo-américain de
fabrication d’oppositions. Les médias d’information grand public ont été, pour
l’essentiel, remarquablement passifs au sujet des sources syriennes : en
les présentant simplement comme « portes parole officiels » ou
« militants pour la démocratie » sans, en général, examiner leurs
déclarations, leurs trajectoires ou leurs affiliations politiques.
Il est important de le souligner :
enquêter sur la trajectoire d’un porte-parole Syrien ne revient pas à mettre en
doute la sincérité de son opposition à Assad. Mais une passion haineuse contre
le régime Assad n’est en rien une garantie d’indépendance. En fait, in certain
nombre de personnalités importantes du mouvement syrien d’opposition sont des
exilés de longue date qui étaient subventionnés par le gouvernement US pour
affaiblir le gouvernement Assad bien avant le déclenchement du Printemps arabe.
Même si la déposition du président Assad par
la force n’a aps encore été ouvertement affichée par le gouvernement des Etats
unis, ces portes parole plaident ouvertement pour une intervention militaire en
Syrie et sont de ce fait des alliés naturels pour des néoconservateurs US bien
connus qui avaient soutenu l’invasion de l’Irak par Bush et font maintenant
pression sur l’administration Obama pour
qu’elle intervienne. Et comme nous le verrons, plusieurs de ces portes parole ont
trouvé un soutien auprès de ceux qui, des deux côtés de l’Atlantique, sont en
faveur d’ une intervention militaire, et dans certains cas, ils ont développé
d’anciennes et lucratives relations avec eux.
« Le temps est compté » [Le sable
s’écoule dans le sablier] a déclaré Hillary Clinton dimanche. Il est donc grand
temps, au moment où les combats en Syrie s’intensifient, et où des bateaux de
guerre russes font route vers Tartous, de regarder de plus près ceux qui
parlent au nom du peuple syrien.
Le Conseil National Syrien
Les porte-paroles d’opposition les plus cités
sont les représentants officiels du Conseil National Syrien (CNS). Le CNS n’est
pas la seule organisation d’opposition – mais il est généralement considéré
comme «la principale coalition d’opposition» (BBC). Le Washington Times le
décrit comme « une organisation qui coordonne des factions rivales basées
hors de Syrie. » LE CNS est certainement l’organisation d’opposition qui a
les relations les plus étroites avec les puissances occidentales – et a apelé à
une intervention étrangère dès les premières phases du soulèvement. En février
de cette année, à l’ouverture du sommet des Amis de la Syrie en Tunisie,
William Hague [ministre britannique des affaires étrangères, NdT] avait
déclaré : « Je rencontrerai les dirigeants du Conseil national Syrien
d’ici quelques minutes… Nous, ainsi que d’autres nations, les traiterons et les
reconnaîtrons en tant que représentants légitimes du peuple syrien.»
Le plus haut porte-parole officiel du SNC est
l’universitaire Syrienne établie à Paris, Bassma Kodmani.
Bassma Kodmani
Kodmani est membre du bureau exécutif et
chargée des affaires étrangères au Conseil National Syrien. Kodmani est proche
du centre de la structure de pouvoir du CNS, et elle est un des porte-paroles
du CNS les plus actifs. « Aucun dialogue n’est possible avec le régime en
place. Nous ne pouvons discuter que de la manière d’aller vers un système
politique différent, » a-t-elle déclaré cette semaine. On la retrouve,
citée par le fil AFP : «L’étape suivante requiert une résolution sous le
chapitre VII [de la charte de l’ONU] qui autorise l’usage de tous les moyens
légitimes, de moyens coercitifs, d’un embargo sur les armes ainsi que l’usage
de la force pour obliger le régime à se conformer» [à la résolution].
Cette déclaration se traduit dans la une
suivante : « Les Syriens appellent à une force armée de maintien de
la paix » (Herald Sun, Australie). Quand il est fait appel à une action
militaire internationale de grande
ampleur, il semble tout simplement raisonnable de demander : qui
exactement fait cet appel ? Nous pouvons dire simplement, «un porte-parole
officiel du SNC,» ou nous pouvons regarder d’un peu plus près.
Cette année, c’était le deuxième Bilderberg
pour Kodmani. A la conférence de 2008, Kodmani était inscrite en tant que
française ; en 2012 sa francité avait disparu et elle était inscrite
simplement comme «internationale» - sa patrie était devenue le
monde des relations internationales.
Bassma Kodmani quitte la conférence Bilderberg 2012 |
Quelques années en arrière, Kodmani
travaillait pour la Ford Foundation au Caire, où elle était directrice de son
programme de gouvernance et de coopération internationale. La Ford Foundation
est une vaste organisation dont le siège est à New York et Kodmani avait déjà
un rang assez haut placé. Mais elle était sur le point de monter d’une
division.
Vers cette époque, e, février 2005, les
relations syro-étatsuniennes s’étaient gravement détériorées, et le président
Bush avait rappelé son ambassadeur à Damas. De nombreux projets d’opposition
datent de cette période. «L’argent US pour des personnalités de l’opposition
syrienne a commencé à affluer sous le président George W Bush après qu’il a
effectivement gelé les relations politiques avec Damas en 2005, » explique
le Washington Post.
En septembre 2005, Kodmani a été nommée
directrice exécutive de l’Arab Reform Initiative (ARI)- un programme de
recherche initié par une puissante organisation de lobbying, le Council on
Foreign Relations (CFR).
Le CFR est un thinktank d’élite en matière de
politique étrangère, l’Arab Reform Initiative est présenté sur son site web
comme un « projet du CFR. » Plus précisément, l’ARI a été lancée par
une organisation interne au CFR appelée le US/Middle East Project" – un
groupe de diplomates de haut niveau, de financiers et d’officiels du
renseignement, dont l’objectif affiché est d’entreprendre une « analyse
politique» régionale de sorte «à prévenir les conflits et à promouvoir la
stabilité.» L’ US/Middle East Project poursuit ces objectifs sous la
supervision d’un conseil international présidé par le général en retraite Brent
Snowcroft.
Brent Snowcroft (président émérite) est un
ancien conseiller pour la sécurité nationale du président des Etats Unis – il
avait succédé dans ce rôle à Henry Kissinger. A côté de Snowcroft dans le
bureau international, nous trouvons son collègue en géostratégie Zbigniew
Brzezinski qui lui avait succédé comme conseiller pour la sécurité nationale,
et Peter Sutherland, le PDG de Goldman Sachs International. Donc, dès 2005,
nous avions une partie du gratin de la banque et du renseignement en occident
qui sélectionnait Kodmani pour diriger un projet de recherche sur le Moyen
Orient. En septembre de cette année là, Kodmani avait été nommée directrice à
plein temps du programme. Plus tôt en cette année 2005, le CFR avait assigné le
«contrôle financier» du projet au Centre for European Reform (CER). C’est là
que les Britanniques entrent en scène.
Le CER est supervisé par Lord Kerr ; le
vice président de Royal Dutch Shell. Kerr est un ancien chef du service
diplomatique et est conseiller principal à Chatham House (un thinktank qui
réunit les meilleurs cerveaux de l’establishment diplomatique britannique).
En charge de la gestion au jour le jour du
CER, nous avons Charles Grant, ancien rédacteur en chef de la rubrique défense
de The Economist, et membre en ce moment de l’ European Council on Foreign
Relations (ECFR), un « thinktank paneuropéen » rempli de diplomates,
d’industriels, de professeurs et de premiers ministres. Dans la liste de ses
membres, vous trouverez le nom : «Bassma Kodmani (France/Syrie) –
Directrice Exécutive, Arab Reform Initiative.»
Autre nom sur la liste : George Soros –
le financier dont l’organisation à but non lucratif ‘Open Society
Foundations » est une des principales sources de financement de l’ECFR. A
ce niveau, les mondes de la banque, de la diplomatie, de l’industrie, du
renseignement et les divers fondations et instituts de stratégie politique se
retrouvent tous ensemble et, là, au milieu de tout ça, se trouve Kodmani.
Ce qu’il faut relever, c’est que Kodmani
n’est pas une quelconque «militante pro-démocratie» qui s’est retrouvée par
hasard devant un microphone. Elle dispose de références diplomatiques
impeccables : elle a le statut de directrice de recherche à l’Académie
Diplomatique Internationale – «une institution indépendante et neutre qui a
pour vocation de promouvoir une diplomatie
moderne». L’Académie est présidée par Claude Cousseran, un ancien chef de
la DGSE – le service de renseignements extérieurs français.
L’image qui se forme est celle de Kodmani
comme fidèle lieutenant de l’industrie anglo-américaine de promotion de la
démocratie. Sa « province d’origine » (d’après le site internet du
CNS) est Damas, mais elle a des relations professionnelles étroites et
anciennes avec précisément ces mêmes puissances qu’elle appelle à intervenir en
Syrie.
Et nombre de ses collègues porte-paroles ont
également de bonnes relations.
Radwan Ziadeh
Un autre représentant du SNC souvent cité est
Radwan Ziadeh – directeur des relations extérieures du Conseil National Syrien.
Ziadeh a un CV impressionnant : senir fellow d’un thinktank de Washington
financé par le gouvernement fédéral, l’ US Institute of Peace (le conseil
d’administration de l’USIP est plein d’anciens du Département de la Défense et
du National Security Council; son président est Richard Solomon, ancien
conseiller de Kissinger au National Security Council).
En février de cette année, Ziadeh s’est
associé à un groupe de faucons de l’élite de Washington pour signer une lettre
appelant Obama à intervenir en Syrie : parmi ses cosignataires figurent
James Woolsey (ancien chef de la CIA), Karl Rove (le mentor de Bush junior),
Clifford May (Committee on the Present Danger) et Elisabeth Cheney, ancienne
directrice de l’ Iran-Syria Operations Group au Pentagone.
Ziadeh est un organisateur infatigable, un
parfait initié de Washington en relation avec certains des plus puissants
thinktanks de l’establishment. Les connections de Ziadeh s’étendent jusqu’à
Londres. En 2009, il est devenu chercheur invité à Chatham House, et en juin de
l’année dernière, il était présent dans le groupe d’experts d’un de leurs
évènements – «Imaginer l’avenir politique de la Syrie » - partageant le
plateau avec un autre porte-parole du CNS, Ausama Monajed (des informations sur
Monajed ci-dessous) et un membre du CNS, Najib Ghadbian.
Le Wall Street Journal a identifié Ghadbian
comme un des premiers intermédiaires entre le gouvernement US et l’opposition
syrienne en exil : «Un premier contact entre la maison Blanche et le Front
du Salut national (FSN) avait été assuré par Najib Ghadbian, un politologue de
l’université de l’Arkansas. » C’était en 2005. Une année qui a marqué un
tournant.
En ce moment, Ghadbian est membre du
secrétariat général du CNS, et est au conseil de surveillance d’une
organisation politique basée à Washington, le Syrian Center for Political and
Strategic Studies (SCPSS) – une organisation dont il est le co-fondateur.
Ziadeh construit ce genre de relations depuis
des années. En 2008, Ziadeh avait participé à une réunion avec des
personnalités d’opposition dans des locaux gouvernementaux à Washington :
une mini-conférence intitulée «Syria In-Transition». La réunion avait été
co-sponsorisée par un organisme basé aux USA appelé le Democracy Council et une
organisation basée au Royaume Uni appelée le Movement for Justice and
Development (MJD). Ce fut un grand jour pour le MJD – son président, Anas
Al-Abdah, s’était déplacé de Grande Bretagne aux Etats Unis pour l’occasion
avec son directeur des relations publiques. Ci-après, une description de cette
journée tirée du site internet du MJD : « La conférence a vu une
affluence exceptionnelle puisque la salle était bourrée à craquer d’invités de
la Chambre des représentants et du sénat, ce représentants de centres d’études,
de journalistes et dde Syriens expatriés aux USA. »
La journée avait débuté par un discours
inaugural de James Prince, directeur du Democracy Council. Ziadeh participait à
un groupe d’experts présidé par Joshua Muravchik (l’auteur
ultra-interventionniste de la lettre ouverte « Bomb Iran » en 2006).
Le thème de la discussion était « l’émergence d’une opposition organisée.»
Assis à côté de Ziadeh danns ce groupe de discussion, se trouvait le directeur
des relations publiques du MJD – un homme qui deviendra plus tard son collègue porte-parole
au CNS – Ausama Monajed.
Ausama Monajed
Avec Kodmani et Ziadeh, Ausama (ou parfois
Osama) Monajed est un des plus importants porte-paroles du CNS. Il y en a
d’autres, bien sûr – le CNS est une structure énorme qui comprend les Frères
Musulmans. Le spectre de l’opposition à Assad est très large, mais ce sont là
quelques voix essentielles.
Il y a d’autres porte-paroles officiels qui
ont une longue carrière politique, comme George Sabra du Parti Démocratique
Populaire Syrien – Sabra a subi l’arrestation et un long séjour en prison pour
son combat contre le «régime répressif et totalitaire en Syrie.» Et il existe
d’autres vois d’opposition en dehors du CNS comme l’écrivain Michel Kilo, qui
parle avec éloquence de la violence qui ravage son pays. « La Syrie est en
cours de destruction – rue après rue, ville par ville, village après village.
Qu’est-ce que ce genre de solution ? Pour le maintien au pouvoir d’un
petit groupe, tout le pays est détruit.»
Mais il est hors de doute que la principale
organisation d’opposition est le CNS et on constate que ce sont souvent
Kodmani, Ziadeh et Monajed qui le représentent. Monajed apparaît souvent comme
commentateur sur les chaînes télévisées d’informations. On le voit ici
s’exprimant depuis son bureau à Washington. Monajed n’édulcore pas son
message : « Nous voyons tous les jours à la télévision des civils
assassinés et des enfants assassinés et tués, et des femmes violées »
Dans le même temps, sur al jazeera, Monajed
parle de « ce qui se passe vraiment, en réalité, sur le terrain,» des
« miliciens d’Assad » qui « viennent et violent les femmes,
tuent les enfants et les personnes âgées.»
Monajed est devenu, depuis seulement quelques
jours, blogueur sur le Huffington Post UK, où il explique en long et en
large ; « Pourquoi le monde doit intervenir en Syrie » -
appelant à une « assistance militaire directe » et à une « aide
militaire étrangère. » Une fois de plus, la bonne question pourrait
être : qui est ce porte-parole qui appelle à une intervention
militaire ?
Monajed est membre du CNS où il est
conseiller du président et il est, selon sa biographie au CNS, « le
fondateur et directeur de Barada Television,» une chaîne satellitaire basée à
Vauxhall, Londres sud. En 2008, quelques mois après avoir assisté à la
conférence Syria In-Transition, Monajed était reparti pour Washington, invité à
dîner avec George W. Bush avec d’autres dissidents bien en cour (on peut voit
Monajed sur
la photo souvenir, le troisième à partir de la droite, cravate rouge, non
loin de Condoleeza Rice – à l’opposé de Garry Kasparov).
A cette époque, en 2008, le Département
d’Etat US connaissait Monajed en tant que « directeur des relations
publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement (MJD) qui
dirige la lutte pour un changement démocratique et pacifique en Syrie.»
Examinons de plus près le MJD. L’an dernier,
le Washington Post a sélectionné une information de Wikileaks qui a publié des
quantités de communications diplomatiques piratées. Ces communications montrent
qu’un important flux financier va du Département d’Etat US au Mouvement pour la
Justice et le Développement dont le siège se trouve en Grande Bretagne. Selon
l’article du Washington Post : «Barada TV est étroitement affiliée au
Mouvement pour la Justice et le Développement, un réseau d’exilés Syriens
établi à Londres. Les câbles diplomatiques américains classifiés montrent que
le Département d’Etat a donné pas moins de 6 millions de dollars à cette
organisation depuis 2006 pour qu’elle fasse fonctionner la chaîne satellitaire
et pour financer d’autres activités à l’intérieur de la Syrie.»
Un porte-parole du Département d’Etat avait
réagi à cet article en déclarant : «Essayer de promouvoir une
transformation vers un processus plus démocratique dans cette société ne porte
pas nécessairement atteinte au gouvernement en place». » Et ils ont raison,
« pas nécessairement.»
Questionné au sujet de l’argent du
Département d’Etat, Monajed dit lui-même « ne pas pouvoir confirmer »
un financement du Département d’Etat US pour Barada TV, mais déclare :
« Je n’ai personnellement pas reçu un centime.» Malik al -Abdeh, tout
récemment encore chef de la rédaction à Barada TV insiste : «Nous n’avons
pas eu de liens directs avec le Département d’ Etat US.» La signification
de cette phrase tourne autour du mot «directs». Il convient de noter que Malik
al -Abdeh, se trouve aussi être un des fondateurs du Mouvement pour la Justice
et le Développement (destinataire de 6 millions de dollars du Département
d’Etat selon le câble rendu public). Et il est le frère du président de la
chaîne, Anas Al-Abdah. Il est aussi copropriétaire de la marque déposée du
MJD : ce que Malik al Abdeh reconnaît, c’est que Barada TV reçoit une
bonne part de ses financements d’une fondation américaine : le Democracy
Council. Un des co-sponsors (avec le MJD) de la mini-conférence Syria In-Transition.
Donc, ce que nous avons en 2008, lors de cette même réunion, ce sont
précisément les dirigeants de des organisations identifiées dans les câbles
Wikileaks comme étant le canal (le Democracy Council) et le bénéficiaire (le
MJD) de grosses sommes d’argent du Département d’Etat.
Le Democracy Council (un pourvoyeur de
subventions basé aux Etats Unis) cite le Département d’Etat comme étant une de
ses sources de financement. Il travaille ainsi : le Democracy Council sert
d’intermédiaire pour gérer des subventions en tant qu’intermédiaire entre la
"Middle East Partnership Initiative" du Département d’Etat et des
«partenaires locaux» (comme Barada TV). Comme l’explique le Washington
Post :
«Plusieurs câbles diplomatiques émanant de l’ambassade à Damas révèlent que les exilés Syriens reçoivent de l’argent d’un programme du Département d’Etat appelé la Middle East Partnership Initiative. Selon ces câbles, le Département d’Etat a fait transiter l’argent à l’organisation en exil via le Democracy Council, une fondation dont le siège se trouve à Los Angeles.»
Le même article attire l’attention sur un
câble de 2009 émis par l’ambassade US en Syrie qui indique que le Democracy
Council a reçu 6,3 millions de dollars du Département d’Etat pour réaliser un
programme concernant la Syrie, la "Civil Society Strengthening
Initiative". Le câble la décrit comme « un discret effort de
collaboration entre le Democracy Council et des partenaires locaux » dans
le but de produire, entre autres choses, «divers concepts de diffusion [des
idées].» Selon le Washington Post : «D’autres câbles indiquent clairement
qu’un de ces concepts était Barada TV.»
Il y a encore quelques mois, la Middle East
Partnership Initiative (MEPI)du Département d’Etat était supervisée par Tamara
Cofman Wittes (elle est maintenant à la Brookings Institution – un thinktank
influent de Washington). Selon elle, la
MEPI a «créé une ‘image’ positive des efforts des USA pour promouvoir la
démocratie.» Quand elle travaillait sur ce dossier, elle avait déclaré :
«Il y a de nombreuses organisations en Syrie et dans d’autres pays qui veulent
des changements dans leurs gouvernements… C’est un agenda auquel nous croyons
et nous allons le soutenir. » Et par soutien, elle veut dire financier.
L’argent
Ce n’est pas nouveau. Revenez un moment au
début 2006, et vous avez une annonce par le département d’Etat d’une nouvelle
« opportunité de subventionnement » appelée le «Syria Democracy
Program.» Avec une offre de subventions d’un montant de «5 millions de dollars
sur l’année fiscale fédérale 2006.» Le but de ces subventions ? «Accélérer
le travail des réformateurs en Syrie.»
En ce moment, l’argent afflue encore plus
vite que jamais. Au début juin 2012, le Syrian Business Forum a été lancé à
Doha par des dirigeants de l’opposition, dont Wael Merza (secrétaire général du
CNS). «Ce fonds a été établi pour soutenir toutes les composantes de la
révolution en Syrie, » avait déclaré Merza. Le niveau de ce fonds ?
Quelque 300 millions de dollars. La provenance de l’argent n’est pas claire du
tout, quoique Merza « a fait allusion à un puissant soutien financier des
Etats arabes du Golfe pour le nouveau fonds» (al Jazeera). A son lancement,
Merza avait dit que quelque 150 millions de dollars avaient déjà été dépensés,
en partie pour l’Armée Syrienne Libre (ASL).
L’organisation d’hommes d’affaires Syriens de
Merza était présente à une conférence du Forum Economique Mondial intitulée
«Plateforme pour la coopération internationale » qui s’est tenue à
Istanbul en novembre 2011. Tout cela
s’inscrit dans le processus par lequel le SNC a grandi en réputation, pour
devenir selon les propres termes de William Hague, « un représentant
légitime du peuple syrien» et être capable de gérer ouvertement ces sommes
énormes.
Construire la légitimité – de l’opposition,
de sa représentation, de l’intervention – est l’essentiel de bataille
propagandiste.
Dans une lettre ouverte publiée en février de
cette année par USA Today, l’ambassadeur Dennis Ross déclarait : «Il est
temps de rehausser le statut du Conseil national Syrien.» Ce qu’il voulait,
urgemment, était « la création d’une aura d’inévitabilité du CNS comme
alternative à Assad.» L'aura d'inévitabilité. Gagner la bataille à l'avance.
Un combattant essentiel dans cette bataille
pour les esprits et les cœurs est le journaliste Américain et blogueur pour le
Daily Telegraph, Michael Weiss.
Michael Weiss
Un des experts de la Syrie les plus cités
dans les médias occidentaux – et un enthousiaste d’une intervention occidentale
– Michael Weiss fait écho à l’ambassadeur Ross quand il dit : Une
intervention militaire en Syrie n’est pas tant une question de préférence que
d’inévitabilité.»
Certains écrits interventionnistes de Weiss
peuvent être trouvés sur le site web beyrouthin pro-Washington appelé ‘NOW
Lebanon’ – dont la section ‘NOW Syria’ est une source importante d’actualités
syriennes. NOW Lebanon a été créé en 2007 par Eli Khoury, un cadre de Saatchi
& Saatchi. Khoury est présenté dans l’industrie publicitaire comme
« un spécialiste de la communication stratégique, spécialisé dans le
développement de l’image de marque des entreprises et des gouvernements.»
En mai dernier, Weiss avait déclaré à NOW
Lebanon que grâce à la fourniture d’armes aux rebelles Syriens, «nous avons
déjà commencé à voir quelques résultats.» Il avait montré une approbation
semblable pour les développements militaires quelques mois auparavant dans un
article pour le New Republic : « Au cours des dernières semaines,
l’Armée Syrienne Libre et d’autres unités
rebelles indépendantesont fait de gros progrès – à la suite de quoi,
comme tout blogueur peut le faire, il avait présenté son «Plan d’action pour
une intervention militaire en Syrie.»
Mais Weiss n’est pas seulement un blogueur.
Il est aussi le directeur de la communication et des relations publiques de la
Henry Jackson Society, un thinktank de politique étrangère ultra-ultra-belliciste.
Parmi les parrains de la Henry Jackson
Society à l’international, figurent : James "ex-CIA boss"
Woolsey, Michael "secrétaire à la sécurité intérieure" Chertoff,
William "PNAC" [Project for a New American Century] Kristol, Robert
"PNAC" Kagan', Joshua "Bomb Iran" Muravchick, et Richard
"Prince des Ténèbres" Perle. La société est dirigé par Alan Mendoza,
conseiller en chef du groupe parlementaire interpartis sur la sécurité
internationale et transatlantique.
La Henry Jackson Society est intransigeante sur
sa « stratégie avancée » pour la démocratie. Et Weiss est chargé du
message. La Henry Jackson Society est fière de la grande influence de son chef
des relations publiques : «Il est l’auteur de l’influent rapport
« Intervention en Syrie ? Une évaluation de la légalité, de la
logistique et des risques, » qui a été repris et approuvé par le Conseil
national Syrien.»
Le rapport original de Weiss a été rebaptisé
"Safe Area for Syria" – et a fini sur le site web officiel
syriancouncil.org, comme pièce de la littérature stratégique de leur bureau
militaire. La reprise du rapport de la Hery Jackson Society a été orchestrée
par le fondateur et directeur exécutif du Strategic Research and Communication
Centre (SRCC) – un certain Ausama Monajed
Donc, le fondateur de Barada TV, Ausama
Monajed, a édité le rapport de Weiss, l’a publié via sa propre organisation (le
SRCC) et l’a transmis au Conseil national Syrien avac le soutien de la Henry
Jackson Society.
La relation ne pouvait pas être plus étroite.
Monajed en vient même à traiter des demandes pour des « interviews de la
presse avec Michael Weiss.» Weiss n’est
pas le seul stratégiste à avoir esquissé une feuille de route pour cette guerre
(de nombreux thinktanks y ont réfléchi, de nombreux faucons en ont parlé), mais
certains des aspects les plus saillants sont le produit de sa réflexion.
L’Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme
La justification pour «l’inévitable»
intervention militaire est la sauvagerie du régime du président Assad :
les atrocités, les bombardements, les violations des droits de l’homme.
L’information est cruciale ici, et une source domine toutes les autres quant à
la fourniture d’informations sur la Syrie. Elle est citée à chaque fois :
« Le directeur de l’Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme (OSDH)
a déclaré à la Voice Of America que les combats et les bombardements avaient
tué au moins 12 personnes dans la province de Homs.»
L’OSDH est communément utilisé comme unique
source pour d’informations et de bilans statistiques. Cette semaine, par
exemple, l’AFP a publié cette dépêche : «Les forces syriennes ont bombardé
les provinces d’Alep et de Deir Ezzor et au moins 35 personnes ont été tuées
dimanche dans tout le pays, dont 17 civils, a annoncé un organisme
d’observation.» Différentes atrocités ainsi que des chiffres de pertes sont
énumérés, tous en provenance d’une seule source : «Rami Abdel Rahman, le
directeur de l’Observatoire a déclaré par téléphone à l’AFP.»
Des statistiques plus horribles les unes que
les autres parviennent en nombre de «l’Observatoire Syrien pour les Droits de
l’Homme » (AP) Il est difficile de trouver une information de la prese sur
la Syrie qui ne le cite pas. Mais qui sont-ils à l’OSDH ?
« Ils », c’est Rami Abdulrahman (ou Rami Abdel Rahman), qui réside à Coventry.
Rami Abdullrahman chez lui à Coventry |
Selon une dépêche Reuters de décembre de l’an
dernier : « Quand il ne répond pas aux appels téléphoniques de la
presse internationale, Abdulrahman n’est qu’à quelques minutes, plus bas dans
la rue, à sont magasin de vêtements qu’il gère avec sa femme.»
Quand le blog Middle East live du Guardian
avait cité «Rami Abdul-Rahman de l’ Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme,»
il avait aussi proposé un lien vers un article sceptique du Modern Tokyo Times,
un article qui invitait les organes d’information à être un peu «plus objectifs
quant à leurs sources» quand ils citent «cette soi-disant entité,» qu’est l’OSDH.
Ce nom, «Observatoire Syrien pour les Droits
de l’Homme», sonne si respectable, si inattaquable, si objectif. Et pourtant,
quand Abdulrahman et sont «ONG basée en Grande Bretagne» (AFP/NOW Lebanon) sont
la seule source pour de nombreuses informations sur un sujet aussi important,
il pourrait sembler raisonnable de soumettre cet organisme à un ewxamen un peu
plus approfondi que ce qui a été fait jusqu’à présent.
Cet Observatoire n’est en aucun cas la seule
source syrienne d’informations à qui on pourrait faire confiance aveuglément ou
presque…
Hamza Fakher
La relation entre Ausama Monajed, le CNS, les
faucons de la Henry Jackson Society et un média accepté sans condition peut s’observer
dans le cas de Hamza Fakher. Le 1er janvier, Nick Cohen écrivait
dans l’Observer : «Pour avoir un aperçu du niveau de la barbarie, écoutez
Hamza Fakher, un militant pour la démocratie qui est une des sources les plus
fiables sur les crimes que cache le blackout du régime sur l’information.»
Il poursuit en reprenant les horribles récits
de Fakher de tortures et de massacres. Fakher parle à Cohen d’une nouvelle
technique de torture dont il a entendu parler, la plaque brûlante : « imaginez
toute la chair fondant jusqu’à l’os avant que le prisonnier tombe sur la plaque.» Le lendemain, Shamik Das,
écrivant sur la «base de preuves» dans le blog progressiste Left Foot Forward,
cite la même source : «Hamza Fakher, un militant pour la démocratie,
décrit l’affligeante réalité…» - répète le compte rendu de Cohen sur les
atrocités.
Alors, qui est exactement le «militant pour
la démocratie» Hamza Fakher ?
Il se trouve que Fakher est le co-auteur de
Revolution in Danger, un «briefing de le Henry Jackson Society,» publié en
février 2012. Il a co-rédigé ce document avec Michael Weis, le directeur de la
communication de la Henry Jackson Society. Et quand il ne co-écrit pas des
briefings de la Henry Jackson Society, Fakher est le directeur de la
communication du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) basé à
Londres. Selon leur site web, «Il a rejoint le centre en 2011 et a été chargé
de la stratégie et des produits de communication du centre.»
Comme vous vous en souvenz sans doute, le
SRCC est dirigé par Ausama Monajed : «M. Monajed a fondé le centre en
2010. Il est largement cité et interviewé dans la presse et les médias
internationaux. Il travaillait auparavant comme consultant en communication en
Europe et aux Etats Unis t a été directeur de Barada Television… »
Monajed est le patron de Fakher.
Si ce n’était pas suffisant, pour la touche
finale de Washington, on trouvera au conseil d’administration du Strategic Research and Communication Centre, Murhaf
Jouejati, profeseur à la National
Defence University, à Washington – « la première institution de formation
militaire interarmes (JPME oint Professional Military Education) qui est « sous
l’autorité de son président, le chef d’état-major interarmes.»
Si vous aviez envie d’aller faire un tour au "Strategic
Research and Communication Centre" de Monajed, vous le trouverez à cette
adresse : Strategic Research & Communication Centre, Office 36, 88-90
Hatton Garden, Holborn, London EC1N 8PN.
Office 36 à 88-90 Hatton Garden est aussi l’endroit
où vous trouverez le siège londonien de The Fake Tan Company, Supercar 4 U
Limited, de Moola loans (une société de crédit), d’Ultimate Screeding (for tous
vos besoins de nivelage), and The London School of Attraction – «un centre de
formation londonien qui aide les hommes à développer les compétences et la
confiance pour rencontrer et attirer les femmes.» Et encore une autre centaine
d’entreprises. C’est un bureau virtuel. Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrangement
approprié dans tout ça. Un « centre de communication » qui n’a même
pas de centre, de local – un nom pompeux mais sans substance concrète.
C’est la réalité de Hamza Fakher. Le 27 mai,
Shamik Das de Left Foot Forward a cité à nouveau un récit d’atrocités relaté
par Fakher qu’il présente cette fois comme « le récit d’un témoin oculaire»
(ce que Cohen n’a jamais affirmé) et qui maintenant s’est cristallisé comme
étant «le dossier du régime Assad.»
Ainsi, un rapport sur des atrocités fourni
par un stratégiste de la Henry Jackson Society qui est le responsable de la
communication du service des relations publiques de Mosafed a prisl’envergure d’un
«dossier» historique.
Je ne veux pas dire que les récits d’atrocités
sont forcément faux, mais combien parmi ceux qui les prennent pour argent
comptant s’intéressent à leurs origines ?
Et n’oublions pas, la déstabilisation qui a
été entreprise dans le domaine de l’information et de l’opinion publique l’est
encore plus sur le terrain. Nous savons déjà que (au minimum) «la CIA et le
Département d’Etat… aident l’Armée Syrienne Libre de l’opposition à développer
des routes logistiques pour acheminer des fournitures à l’intérieur de la Syrie
et donnent une formation dans le domaine des [télé]communications. »
Les soutes à bombes sont ouvertes. Les plans
ont été préparés.
Ces choses étaient en préparation depuis
longtemps. L’énorme énergie et la planification méticuleuse qui ont été investies
dans ce changement de régime – c’est à couper le souffle. La force de persuasion et les entrées
politiques des grandes fondations et des thinktanks politiques sont
considérables, mais l’examen des sources ne se contente pas de titres pompeux,
de bourses de recherche et de « briefings de stratégie.» On doit demander :
directeur exécutif de quoi exactement. Le fait d’avoir les mots «démocratie» ou
«droits de l’homme» dans l’intitulé de votre job ne vaut pas dispense de ce
contrôle.
Et si vous êtes un « responsable de la
communication,» cela implique que vos paroles doivent être accueillies avec une
prudence extrême. Weiss et Fakher, tous deux responsables de communication sont
des professionnels des relations publiques. Lors de l’évènement de Chatham
House en juin 2001, monajed était inscrit en tant que « directeur de la
communication de la National Initiative for Change » et il était directeur
des relations publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement
(MJD). Le craéteuutr du site web d’informations NOW Lebanon, Eli Khoury, est un
cadre publicitaire de Saatchi. Ces responsables de la communication travaillent
dur pour créer ce que Tamara Witts appelait une [image de] «marque positive.»
Ils vendent l’idée d’une intervention
militaire et d’un changement de régime, que la presse grand public est pressée d’acheter.
Beaucoup de «militants» et de porte-paroles de l’opposition syrienne sont
étroitement liés (souvent financièrement) aux Etats Unis et à Londres – ceux-là
mêmes qui feraient l’ intervention. Ce qui veut dire que les informations
et les chiffres donnés par ces sources ne sont pas nécessairement de la pure
information – de sont des arguments de vente dans une campagne de relations
publiques.
Mais il n’est jamais trop tard pour poser des
questions, pour examiner des sources. Poser des questions ne fait pas de vous
un admirateur d’Assad – c’est un argument spécieux. Cele vous rend seulement
moins susceptible d’être induit en erreur par la propagande. La bonne nouvelle,
c’est qu’il nait un sceptique par minute.
Libellés : Armée Syrienne Libre, Bachar al-Assad, Barada TV, Bassma Kodmani, Bilderberg, Charlie Skelton, Conseil National Syrien, Etats Unis, Londres, Lord Kerr, propagande, Radwan Ziadeh, Syrie
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