Le soutien de Juan Goytisolo à Günter Grass
Günter Grass est âgé et n’a plus grand-chose à attendre de la vie. C’est pour cette raison qu’il s’est permis d’écrire ce poème qui lui a valu les foudres de toute la valetaille au service du sionisme.
Pourtant son poème se voulait simplement une mise en garde sur les conséquences d’une attaque «préventive» de l’entité sioniste contre l’Iran en même temps qu'une réaction à la vente à l'armée sioniste par son pays d'un sixième sous-marin capable de transporter des charges nucléaires. Le risque d'attaque préventive n'est pas une invention de M. Grass puisque les responsables sionistes ne cessent de crier sur les toits qu'ils ont le droit d'attaquer l'Iran pour, disent-ils, empêcher ce pays de se procurer l'arme atomique (l'Iran étant signataire du Traité de Non Prolifération, ce qui n'est pas le cas de l'Etat juif).
Les conséquences évoquées par le poème sont d’abord celles en termes de victimes et de destructions pour le peuple iranien dont Günter Grass semble être un des rares occidentaux à se préoccuper.
Et les conséquences ensuite pour la paix mondiale.
A aucun moment l’écrivain Allemand ne met en question le droit à l’existence ou à la sécurité de l’Etat prétendu juif.
Son délit, ce qui fait de lui aux yeux de certains un antisémite, c’est qu’il ose demander qu’on applique aux installations nucléaires de l’Etat juif, les mêmes contrôles que ceux mis en place ou qu’on prétend mettre en place pour celles de l’Iran.
Oui, il a osé le faire : mettre sur le même plan que les Nations ce qu’il aurait dû considérer comme une « Lumière parmi les Nations ».
Poutant si on se limite aux « Nations », force est de constater que la « Lumière » est particulièrement agressive et belliqueuse, jugez-en : elle a rayé de la carte la nation palestinienne après avoir entre autres fait sauter l’hôtel King David à Jérusalem et assassiné le Comte Bernadotte, représentant de l’ONU en Palestine, participé en 1956 à une opération de grand banditisme contre l’Egypte aux côtés de la Grande Bretagne et de la France, occupé militairement en 1967 la Cisjordanie, le Golan et le Sinaï, abattu un avion de ligne libyen, envahi le Liban en 1982, bombardé le siège de l’OLP à Tunis, bombardé un site nucléaire irakien, agressé le Liban à nouveau en 2006, Gaza fin 2008, début 2009… La liste n'est ni exhaustive ni close.
A moins d’être miro ou domestiqué par le sionisme, on voit bien où est la menace !
Le grand écrivain Français Bernard-Botul-Henri Lévy vient d’écrire quelque chose d'à la fois fourbe et pédant sur la «première mort» de Günter Grass. Un tel titre n’est pas anodin, il signifie bien entendu que celui qui est désigné par le lobby sioniste comme un ennemi (nécessairement antisémite) est «mort» symboliquement, c’est-à-dire qu’il n’a plus droit de cité et que, s’il est écrivain, il aura du mal à se faire publier et, si par hasard il était quand même publié, il aurait aussi du mal à faire diffuser ou promouvoir son livre.
Günter Grass ne risque rien de ce côté-là : trop vieux. Tout ce qu’il ratera peut-être ce sont des obsèques avec un hommage unanime de tout le Gotha politique et intellectuel de son pays.
En attendant, Günter Grass vient de recevoir un soutien de grande qualité (autre chose que le Botul Henri-Lévy) de la part de l’écrivain Espagnol Juan Goytisolo, excusez du peu !
Juan Goytisolo |
Agence EFE, La Informacion (Espagne) 17 avril 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri
L’écrivain Espagnol Juan Goytisolo a défendu aujourd’hui son collègue Allemand Günter Grass à qui il a dédié son prix Spiros Vergos de la liberté d’expression qui lui a été décerné par le « Festival des Ecrivains de Prague ».
« Il a absolument le droit au respect de ses opinions. Il m’a semblé juste de le lui dédier, bien qu’il aille à contre-courant, » a déclaré l’écrivain Barcelonais qui s’était exilé volontairement au Maroc dans les années 1960 à cause de des divergences avec le régime franquiste.
Le célèbre auteur de «Pièces d’identité,» qui a reçu récemment le prix Formentor (2012), le Prix International Don quichotte de la Manche (2010) et le prix National des Lettres (2008) a fait cette déclaration lors d’une réunion informelle à l’Institut Cervantes de Prague.
Il faisait ainsi allusion au prix Vergos qu’il a reçu dimanche dans la capitale tchèque.
Goytisolo, dont l’œuvre a été interdite en Espagne de 1962 à 1976, s’est répandu en éloges sur le poème polémique intitulé "Was gesagt werden muss" («Ce qui doit être dit») que l’auteur Allemand a publié début avril ; et qui a suscité une avalanche de controverses et de critiques.
« Je suis toujours allé à contre-courant, » a-t-il ajouté dans son apologie de Grass, prix Nobel de littérature 1999 qui, dans le poème en question paru le 4 avril, il s’en est pris à une possible «attaque préventive» contre l’Iran par Israël, pays qui a réagi en interdisant l’entrée sur son territoire de l’auteur du roman «Le tambour».
Pour Goytisolo, c’est une « persécution » qui s’exerce contre l’octogénaire Grass et c’est pour cette raison que l’Espagnol a souhaité se solidariser avec son collègue écrivain.
Goytisolo a reçu le prix tchèque créé en l’honneur du poète Grec Spiros Vergos au moment de l’inauguration du Festival des Ecrivains de Prague, une rencontre internationale de romanciers, poètes et éditeurs qui se tient chaque année dans la capitale tchèque.
(Agencia EFE)
Libellés : Bernard-Botul-Henri Lévy, Günter Grass, Iran, Juan Goytisolo, lobby sioniste, Prague, Spiros Vergos, TNP
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