Un témoignage de première main sur les récentes attaques de Mumbai en Inde
Curieux que ce texte n'ait pas été relayé par la presse francophone car il s'agit d'un témoignage de première main sur les récentes attaques à Mumbai en Inde.
L'auteur de l'article est un professeur Juif d'origine indienne que Chabad Loubavitch avait sollicité en raison de sa connaissance de diverses langues de l'Inde.
Cet homme a ainsi pu communiquer par téléphone avec un des assaillants qui s'étaient emparés de Nariman House, le siège de Chabad à Mumbai.
C'est d'abord un texte émouvant qui relate les efforts d'un néophyte pour contribuer à l'issue positive de ce qui s'est finalement soldé par une tragédie.
C'est également une source essentielle d'informations sur deux points importants.
Tout d'abord, d'après ce témoignage, les assaillants étaient prêts sous conditions à libérer leurs otages et qu'ils n'avaient pas l'intention de les tuer pour le simple plaisir de tuer des Juifs comme certains ont pu le croire ou voulu le faire croire.
Ensuite, et c'est le moins que l'on puisse dire, les dirigeants de Chabad Loubavitch n'ont guère été aidés dans leur tâche par les autorités responsables en matière de sécurité, tant du côté étatsunien que du côté indien.
Un texte qui contribuera donc à alimenter le questionnement sur ce qui s'est réellement passé en Inde.
Parler avec un terroriste : interminable appel en Inde
par P.V. Viswanath
Forward (USA) mardi 4 décembre 2008,traduit de l'anglais par Djazaïri
Le mercredi soir d'avant Thanksgiving, j'étais dans mon bureau à New York à préparer des notes pour un cours de finances que je devais assurer la semaine suivante. J'ai grandi à Mumbai en Inde, et mon frère m'avait parlé plus tôt dans la journée des attaques terroristes dans ma ville natale, mais j'avais pensé que c'en serait vite terminé. Puis mon neveu m'a appelé. Il me disait que le mouvement Chabad-Loubavitch cherchait des personnes parlant des langues de l'Inde pour les aider à suivre l'évolution de la situation après la prise par des terroristes de la Chabad House de Mumbai. Ce fut le début d'une épreuve de près de 17 heures où je fus précipité dans des négociations prolongées avec les terroristes retranchés dans le centre juif, jusqu'au dénouement tragique.
J'avais des qualifications uniques pour apporter une aide, étant à la fois Juif orthodoxe et Indien ; en Inde on m'appelle P.V. et dans les milieux juifs Meylekh. Je connais plusieurs langues de l'Inde, dont le Hindi et l'Ourdou, grâce aux vingt premières années de ma vie passées à Mumbai, appelée à l'époque Bombay. Au cours de récents voyages professionnels à travers le monde, les missionnaires de Chabad m'ont apporté un soutien sans faille et je voulais le leur rendre. Mais l'attaque contre la Nariman House à Mumbai a frappé encore plus près de chez moi – j'avais rendu visite au rabbin Gavriel Holtzberg, l'envoyé de Chabad à Mumbai, juste l'été dernier alors que j'étais là bas avec mon fils. Holtzberg et son épouse nous avaient accueillis alors ainsi qu'à la Pâque précédente. Aussi, étais-je heureux d'avoir la possibilité d'apporter une aide même si les circonstances n'étaient pas agréables.
Le rabbin Levi Shemtov, missionnaire de Chabad à Washington figurait parmi les nombreux responsables de Chabad qui essayaient de joindre les Holtzberg à travers leurs divers postes téléphoniques dès l'irruption des terroristes dans Nariman House. Un peu avant 22 heures, heure de New York, quelqu'un à l'autre bout de la ligne avait pris le téléphone et s'était identifié comme parlant l'ourdou. Quand Shemtov s'est rendu compte que j'étais disponible et que je savais parler l'Ourdou, il a rappelé pour une conférence à trois.
C'était vers minuit, et quand j'ai été en ligne j'ai entendu une voix grave d'homme. Conformément aux instructions de Shemtov, j'ai demandé à la personne qui elle était. « Vous savez d'où je parle, » a-t-il dit. (je n'ai pas pris de notes pendant ces événements, mon compte rendu de la discussion vient de notes que j'ai rédigées après coup). C'était le genre de réponse vide d'informations qui caractérisera les heures qui suivirent.
A certains moments, en raison de l'éloignement, du bruit des deux côtés de la ligne, je n'étais pas absolument sûr de ce que mon interlocuteur essayait de me dire. Le son de sa voix était si faible que je supposais que la liaison devait être mauvaise, mais Shemtov affirma bien et me demanda de parler moins fort afin de ne pas énerver l'homme à l'autre bout. Repensant plus tard à tout ça, j'ai réalisé à quel point la tension était pratiquement absente dans la voix à l'autre bout de la ligne – il était calme et concentré.
Jamais auparavant je ne m'étais trouvé dans ce genre de situation, et quand on m'a demandé de parler au téléphone, je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Tout se bousculait dans ma tête – comprendrai-je son dialecte ourdou, est-ce que je dirai ce qu'il faut dire au bon moment, je risquais peut être de le contrarier et de précipiter certains événements non désirables.
J'ai d'abord eu quelques difficultés avec l'Ourdou de mon interlocuteur. L'Ourdou est la langue nationale du Pakistan mais aussi de Musulmans en Inde et j'étais incapable de cerner l'origine du locuteur. Au fil de la conversation cependant, j'étais plus à l'aise avec ce dialecte et ce style d'ourdou, ma confiance se raffermit.
Si au début nous ne connaissions pas le nom de notre interlocuteur, il nous dit plus tard que c'était Imran : c'était sans doute le même Imran Babar dont on a rapporté qu'il avait appelé une chaîne TV de New Delhi. Au tout commencement, nous avons demandé à Imran si tout le monde allait bien. Nous le lui demandâmes plusieurs fois et chaque fois il disait que tout le monde allait bien. A un moment, nous lui avons demandé si toutes les personnes présentes là bas étaient conscientes, parce que nous avions entendu des infirmations selon lesquelles certaines d'entre elles étaient inconscientes. Imran nous dit que tout le monde allait bien, que personne n'avait été blessé et qu'ils n'avaient touché personne. «Nous ne les avons même pas giflés, » disait-il.
La mission la plus importante pour nous était d'essayer de découvrir ce qu'Imran voulait. Son exigence était de parler avec quelqu'un du gouvernement indien.
« Mettez nous en contact avec le gouvernement indien et nous laisserons partir les otages, » affirmait-il.
Trouver quelqu'un pour nous aider n'était pas facile. Quand nous avons essayé d'appeler les autorités indiennes, nous avons été renvoyés d'in service à un autre. Pendant ce temps, Imran fit référence aux informations annonçant que plusieurs des autres assaillants de Mumbai avaient été capturés. Il déclara vouloir que ses amis capturés soient amenés à lui. Il ajouta, encore une fois, « faites ça et nous laisserons vos amis partir.»
Au cours d'une conversation ultérieure, nous lui avons demandé combien ils étaient. Il avait manifesté de l'irritation devant cette question et avait dit, « Il semble que vous ne soyez pas intéressé par la vie sauve pour vos amis pour poser toutes ces questions hors de propos. Occupez vous de ce qui nous concerne et pensez à faire ce que nous vous demandons de faire. »
Même dans les quelques moments où Imran exprimait de l'irritation et proférait des menaces voilées, il ne donnait pas la sensation de ressentir une quelconque pression. La police avait coupé l'électricité de Nariman House et avait cerné l'immeuble de tous les côtés, espace aérien compris avec des hélicoptères en surveillance, mais Imran ne semblait absolument pas sous pression.
Nous n'avons pas eu Imran au téléphone tout le temps cette nuit, mais je suis resté constamment au téléphone avec Shemtov dans l'attente de l'établissement des liaisons. Si nécessaire, j'allais vite à la salle de bains pour revenir immédiatement. Dans le même temps, nous recevions régulièrement des informations d'autres rabbins du Chabad qui étaient en relation avec des sources en Inde et avec des services dé sécurité aux Etats-Unis et en Inde.
Enfin nous trouvâmes un responsable de la police indienne prêt à se joindre à notre conversation mais quand il le fit, nous avions perdu notre liaison téléphonique. Au cours de la dernière communication avec Imran à 5h30 mardi matin, nous lui avions dit que nous tenterions de trouver quelqu'un de la police indienne pour négocier avec lui. Malheureusement, nous ne parvînmes pas à trouver quelqu'un d'autre à Bombay et nous n'avons plus jamais été en capacité de recontacter Imran.
Au cours de la nuit nous avions également essayé de contacter quelqu'un au Département d'Etat ou au FBI pour nous assister dans notre épreuve. Finalement une équipe du FBI s'est manifesté pour nous conseiller sur la façon de gérer une prise d'otages, mais je n'ai jamais eu la chance de mettre leurs conseils en pratique.
Je suis rentré à la maison vers 15 h, après avoir attendu encore sept heures et demie dans l'espoir d'un nouveau contact avec Imran. J'avais discuté avec un de mes amis à Mumbai qui avait hébergé la nourrice des Holtzberg – la nourrice qui a pu s'échapper de Nariman House avec le fils des Holtzberg. Selon elle, les Holtzberg étaient inconscients au moment où elle est partie et je n'avais donc plus guère d'espoir. C'est seulement le jour suivant que j'ai eu la nouvelle définitive de leur mort.
Une fois à la maison, j'ai réalisé que j'étais resté éveillé environ 32 heurs et que j'aurais du être épuisé pour le dîner de Thankskiving. Mais j'ai découvert en moi quelque chose de nouveau – une force spirituelle. J'avais été en relation avec tant de personnes à Chabad cette nuit, des gens entièrement concentrés pour faire tout ce qui pouvait être nécessaire pour aider les otages, des gens avec le certitude absolue que Dieu apporterait une issue favorable. Au départ, j'avais répondu à Chabad avec l'intention de leur apporter une aide, mais en réalité je suis parti avec le sentiment que Chabad m'avait offert quelque chose.
1 Comments:
salut Djazairi
tu y crois toi à ce scénario ? ca semble faire partie de l'opération blanchissage tous azimuts. Devenus trop visibles, ils essaient de cacher leur responsabilités. l'affaire Madoff, est aussi du meme jus, faire croire que les juifs aussi sont atteint par les malversation bancaires...
Du flanc, parce qu'ils sentent que ça chauffe pour eux.
Un nouvel article de Shamir Israel, sur the truthseekers
http://www.thetruthseeker.co.uk/article.asp?ID=9836
ça résume assez bien le problème.
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