dimanche, mai 20, 2007

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Un cas de discrimination judiciaire, de discrimination tout court aux USA

Voilà qui m'éloigne un peu de la thématique de mon blog, c'est-à-dire le Monde Arabe pour ne pas dire la palestine tout simplement. En effet, pourquoi parler de la survivance de mentalités ségrégationnistes aux USA, mentalités entérinées par la puissance publique, magistrature et police en tête?
C'est que selon moi, la justice est une notion indivisible et qu'elle doit donc être recherchée partout. Mais aussi que la façon dont une puissance publique gère ses administrés et les relations entre ses administrés nous donne une idée de ce qu'elle est capable de faire chez des gens qui ne sont pas ses administrés.
Je veux dire par là qu'il n'y a pas de différence entre politique intérieure et politique étrangère. Que celui qui promet et promeut l'injustice et l'inégalité chez lui, ne promouvra jamais justice et égalité à l'étranger.
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Munis de ce principe nous comprenons mieux la politique de Georges W. Bush en Irak, Afghanistan et ailleurs : elle n'est que la manifestation à l'étranger des conséquences de sa politique économique et sociale chez lui. Ces mêmes principes permettront aux esprits sagaces de déduire les grandes lignes de la future politique étrangère de l'attelage néo-conservateur Sarkozy-Kouchner. Il parait que Kouchner est socialiste me direz-vous? Oui, il l'est pour une presse dans laquelle le sens des mots est travesti voire où les mots n'ont plus de sens.

Le racisme à nouveau en procès dans le Sud profond des USA
Les poursuites engagées contre trois adolescents noirs aux USA révèlent la montée d'une discrimination sournoise
par Tom Mangold à Jena, Louisiane, 20 mai 2007 The Guardian (UK) traduit de l'anglais par Djazaïri
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Il fait frais dans la petite salle d'audience pavoisée de drapeaux du tribunal de Jena en Louisiane où trois écoliers noirs – Robert Bailey, Theodore Shaw et Mychal Bell – sont sur le point de comparaître pour une bagarre de cour de récréation qui pourrait leur valoir entre 30 et 50 ans de prison.
Jena, à environ 350 km au nord de la Nouvelle Orléans est une petite ville de 3000 habitants dont 85 % sont blancs. Demain, elle sera le théâtre d'un procès racial qui pourrait lui faire ajouter son nom à ceux de villes de triste mémoire dans les années 60 du Mississipi Burning comme Selma ou Montgomery en Alabama.
Jena doit sa notoriété nationale en sa qualité d'exemple d'un nouveau racisme « sournois, » qui montre que les démons du préjugé racial couvent toujours dans le sud profond des USA, même en cette année où un noir, Barak Obama, est sérieusement en lice pour la Maison Blanche.
Tout a commencé en août dernier au lycée de Jena lorsque Kenneth Purvis demanda à son professeur principal s'il pouvait rompre avec une vieille tradition et rejoindre les blancs qui s'assoient sous l'arbre pendant les récréations. Le professeur avait répondu que lui et ses amis pouvaient s'asseoir où ils voulaient.
Le matin suivant, les élèves blancs avaient accroché trois noeuds coulants à cet endroit. « De mauvais goût et idiote certes, mais juste une blague, » pour la majorité des blancs de Jena.
« Pour nous, ces noeuds coulants signifient le KKK [Ku Klux Klan], ils voulaient dire, « Négros, nous allons vous tuer, nous allons vous pendre jusqu'à ce que mort s'en suive, » explique Casseptia Bailey, une responsable de la Communauté noire et mère d'un des accusés. Les trois auteurs blancs de ce qui a été perçu comme un délit xénophobe ont fait l'objet d'une mesure « d'exclusion-inclusion scolaire temporaire (envoyés dans une autre école pendant quelques jours).
La ressource économique principale de Jena est l'exploitation et le commerce du bois de pin. Descendez la rue principale, généralement peu fréquentée, vous y verrez peu d'employés noirs. Bailey, 59 ans, ancienne officier de l'armée de l'air possède un diplôme en gestion commerciale. « Je ne pouvais même pas obtenir un emploi de guichetier de banque, » dit-elle. « Voyez les banques et les postes les plus qualifiés, ils ne sont occupés que par des blancs et des red necks. » [cous rouges : désignation des blancs du Sud].
Billy Doughty, le coiffeur du coin, n'a jamais coupé les cheveux à un noir. « Ils ne viennent tout simplement pas ici, » marmonne-t-il. « De toutes façons, leur chevelure est différente et difficile à couper. »
La majorité des noirs habitent dans un quartier connu sous le nom de Ward 10. Beaucoup de maisons sont en fait des camping cars ou des cabanes en bois. Des détritus jonchent les rues. A « Snob Hill, » où habitent les blancs, les jardins et gazons spacieux sont bien entretenus, des véhicules 4X4 et des berlines neuves ornent les allées en gravier. Seules deux familles noires habitent ici. Un enseignant du lycée de Jena avait les moyens d'effectuer une acquisition. Mais à son arrivée, les agents immobiliers locaux avaient refusé de lui montrer une propriété de « blancs » même si plusieurs étaient proposées dans les petites annonces du journal local ['elles sont toutes vendues' mentaient les agents]. L'enseignant se résolut donc à aller voir lui-même un propriétaire blanc et de lui proposer un paiement comptant. Le type a préféré les billets verts à pas de billets du tout, alors j'ai obtenu le bien, ' dit-il en riant, 'mais depuis trois ans que nous avons emménagé, nous n'avons pas été invités par un seul voisin. '
Le 30 novembre, quelqu'un a essayé d'incendier le lycée de Jena. Le crime n'est toujours pas élucidé. Le même week end, des affrontements raciaux se sont produits entre adolescents au centre ville et, le 4 décembre, la tension raciale est montée encore d'un cran à l'école. Justin Barker, un élève blanc, aurait été agressé par six élèves noirs.
Au lieu d'une inculpation prévisible pour agression et coups, ce sont des poursuites pour tentative de meurtre au deuxième degré et de préméditation en vue de commettre un crime au second degré qui ont été engagées. Ils risquent désormais la prison à perpétuité.
Neuf jours plus tard, l'affaire étant techniquement entre les mains de la justice, le procureur du district s'était exprimé publiquement dans le journal local pour affirmer : 'Je ne tolérerai pas de tels agissements. A ceux qui se comportent de cette manière je dis qu'ils seront poursuivis avec toute la sévérité permise par la loi et avec les inculpations les plus graves que peuvent impliquer les actes commis. Quand vous serez condamnés, je requerrai la peine maximale prévue par la loi. Je veillerai à ce que vous ne menaciez plus les élèves dans ce comté.'
Le soir même de l'agression, Barker avait passé la soirée à l'église baptiste locale où des amis l'ont vu arborer sa mine souriante habituelle.
La caution pour ces élèves issus de milieux défavorisés a été fixée à un montant absurdement élevé et la plupart restent détenus. L'opinion de la ville semble faite.
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Mais aujourd'hui, la National Association for the Advancement of Colored People et l' American Civil Liberties Union – 'de sacrés gêneurs'- s'en mêlent et ont commencé à mobiliser et à galvaniser la population noire locale. Des journalistes de la BBC et du New-York Times ont été sensibilisés à l'affaire. Jena n'aime pas cette publicité et se sent mal à l'aise sous les regards extérieurs. 42 ans ont passé depuis que le président Lyndon Johnson a mis fin à l'anomalie qui permettait à des Etats du Sud de pratiquer la discrimination contre les noirs. Quand demain, les accusés franchiront le seuil du tribunal, c'est Jena qui sera jugée.

posted by Djazaïri at 7:07 PM

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Partout où ils se trouvent, le "Blanc" est une menace pour les "Noirs".
Encore une preuve de cette "haine", cette sordide histoire.

20 mai 2007 à 19:51  

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