jeudi, janvier 25, 2007

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Mystérieuse poussée chiite en Algérie

C'est le titre d'un article du quotidien algérois L'Expression où on peut lire que " Certaines sources font état de l’apparition de comportements nouveaux dans des écoles de l’est du pays, à Batna et Tébessa, où des enseignants s’attellent à faire apprendre aux écoliers des histoires étranges sur l’Islam, en totale contradiction avec l’éducation religieuse que les parents prodiguent à leur progéniture".
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Ce n'est donc pas seulement la "poussée chiite" qui est mystérieuse mais également les sources qui en font état.
Le quotidien semble indiquer que la poussée en question fait noircir beaucoup de papier en Algérie, un peu comme ce fut le cas à propos du prosélytisme des églises évangéliques dont l'effet aurait pourtant été cependant très marginal.
Gloser à longueur de journée sur des faits souvent peu importants semble caractéristique de la presse algérienne. L'avenir nous dira ce qu'il en est de la poussée chiite.
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Plus que cette dernière, ce qui est intéressant, c'est l'argumentation utilisée pour justifier l'opposition à son encontre.
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Le premier argument est d'ordre théologico-culturel et est formulé par M. Tamine Abdallah, l'attaché de presse du Ministère des affaires religieuses :
"«l’Algérie suit le rite malékite sunnite et ne permettra pas la pénétration d’autres rites ou courants religieux». Même si le problème ne s’est pas encore posé, la tutelle religieuse se tient prête à intervenir pour contrer toute tentative de déstabilisation de la société algérienne. «Il y a certes des courants politiques à connotation religieuse qui commencent à apparaître, mais ils sont voués à l’échec parce que les Algériens n’accepteront jamais de nouvelles pratiques religieuses»"
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Il est intéressant de constater qu'un pays dit musulman s'oppose à l'entrée d'un nouveau rite dans la pratique religieuse. Comme si d'une part le chiisme était un rite, ce qui n'est pas le cas; et d'autre part comme si les Algériens pratiquaient tous et intégralement le rite malékite.
Ce n'est pas le cas pour deux raisons. La première est qu'une partie (petite certes) des Musulmans Algériens n'observent pas le rite malékite et ce depuis fort longtemps; je veux parler des Mozabites qui adhèrent à la doctrine kharedjite. La deuxième est que l'Etat algérien moderne représente en lui-même, comme tous les autres Etats dits musulmans l'antithèse du sunnisme malékite.
Il est encore plus intéressant d'observer que le représentant du ministère range le chiisme parmi les nouvelles pratiques religieuses qui tendraient à vouloir s'installer en Algérie. Il s'agit là d'un argument tout à fait étonnant quand on sait que l'Algérie et le Maghreb, avant d'adhérer au sunnisme malékite avaient adhéré au kharedjisme, adhésion qui s'était traduite par la création de l'important royaume de Tahert en 787.
Et ce n'est pas la doctrine sunnite qui a succédé au kharedjisme mais bel et bien le chiisme qui s'imposera au début du Xème siècle avec l'Etat Fatimide.
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Le chiisme n'est donc en rien une nouveauté en Algérie...
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Plutôt que de rappeler ces quelques éléments historiques, et même s'il tient compte de l'impact indéniable de l'efficace résistance des miliciens chiites du Hezbollah libanais face aux forces de l'entité sioniste, le journal L'Expression préfère s'en tenir aux thèses de l'imam Egyptien Youcef Al Karadaoui qui, depuis le Qatar où il sévit, prétend que :

" des tentatives de pénétration chiite sont en cours dans les pays du Maghreb et stigmatisé cette campagne qui tend «à créer la zizanie» dans des pays musulmans exclusivement sunnites".

L'Expression poursuit :

L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie sont les cibles de cette poussée du courant chiite qui serait l’oeuvre d’anciens étudiants ayant fréquenté des universités de Damas (Syrie), Qom (Iran) et même en France où l’ancien guide religieux, l’imam Khomeïni, était en exil jusqu’à la victoire de la révolution islamique en Iran. Durant son séjour parisien, à Neauphle-le-Château l’imam Khomeïni avait même dans son staff, un certain Algérien du nom de Rachid Benaïssa connu dans les milieux islamistes algériens."

Nous y voilà : l'Iran! Il faut attendre la 28ème ligne de l'article pour tomber sur le nom de ce pays. Il faut le faire pour un article qui parle d'une "poussée chiite"!
Dès lors, nous avons tout l'enchaînement classique de la formation de militants endoctrinés, en Afghanistan, à Damas, en Iran. Presque tout l'axe du mal auquel il faut quand même ajouter le Pakistan et la France.
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Eh oui, toute l'histoire a commencé à Neauphle-le-Château où un Algérien répondant au nom de Rachid Benaïssa aurait fait partie du staff de l'ayatollah Khomeini. J'ai peu d'informations sur ce Benaïssa qui, s'il semble bien avoir été en contact soutenu avec Khomeiny ne faisait sans doute pas partie de son staff. Il faut rappeler qu'à cette époque, la sympathie à l'égard de la révolution iranienne était chose commune dans les pays arabes et même au niveau gouvernemental en Algérie. On se souvient de la médiation assurée par les autorités algériennes entre les USA et le nouveau régime iranien.
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Il faut dire que la destitution de Chadli Bendjedid entre les deux tours des élections législatives annulées en 1992 a été suivie de l'avènement d'un nouveau régime en Algérie avec de nouveaux principes philosophiques et d'autres orientations diplomatiques. C'est ainsi que la montée de la guerre civile en Algérie sera mise, contre toute évidence, sur le dos des autorités iraniennes avec pour conséquence la rupture en 1993 des relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans cette démarche, Alger ne faisait qu'emboîter le pas à des pays qui comme l'Egypte, en vue de complaire aux USA, accusaient l'Iran de tous leurs maux et participaient à l'isolement de ce pays.
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C'est dans un contexte voisin qu'il faut comprendre le sens de cet article. Depuis quelques années, sous l'impulsion de Bouteflika, l'Algérie a réorienté sa politique extérieure. Même si elle garde plusieurs fers au feu, par attentisme et par tactique, elle a choisi de se rapprocher de certains de ses anciens amis comme le Russie ou l'Iran. Les échanges de toute nature se développent en effet entre les deux pays dont les intérêts convergent dans le domaine pétrolier et gazier. D'autre part, l'Iran qui est sous pression occidentale sur le dossier du nucléaire compte sur des pays comme l'Algérie, qui entretient de bonnes relations avec les Etats européens, pour l'aider à desserrer l'étau américain.
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Seul semble-t-il un problème de santé a empêché le président Ahmadinedjad de faire escale à Alger à son retour du Venezuela (autre pays avec lequel existent des convergences d'intérêts). Il ne semble pas que comme certains le pensent, le régime algérien se soit "dégonflé".
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Le discours sur la "poussée chiite" intervient dans ce contexte d'intensification des relations algéro-iraniennes et au moment même où l'Iran répond favorablement à la demande d'Alger en matière de coopération nucléaire. Au moment aussi où Georges Bush, en difficulté en Irak et en Afghanistan, ne sait plus trop quoi faire avec l'Iran. Car même si la Maison Blanche tisse patiemment son canevas de mensonges, comme elle l'avait fait pour l'Irak, l'indécision américaine quant à l'éventualité d'une guerre contre l'Iran semble patente.
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Ce sont précisément les zélateurs Algériens de l'Amérique qui agitent ces démons de la guerre civile et les font ressurgir pour "alerter" l'opinion nationale et internationale sur le péril intérieur que pourrait représenter un rapprochement algéro-iranien. Ce n'est pas un hasard si L'Expression conclut son article en utilisant la désignation de "cinquième colonne."

posted by Djazaïri at 9:13 PM

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je remarque que de plus en plus d'articles du site lesogres sont destinés à créer une division parmi des individus qui pronaient à la base une union universaliste...Est-ce du à la présence d'un nouveau rédacteur en chef ?

Ceci est une simple question et non une provocation ?

26 janvier 2007 à 02:21  
Blogger Djazaïri said...

Je ne fais pas partie de la rédaction des "ogres" et ne saurais répondre à leur place.
En quoi cet article vous semble-t-il destiné à créer une division?

26 janvier 2007 à 13:26  
Anonymous Anonyme said...

SELAM LE CHIISME A TOUJOURS ETE PRESENT EN ALGERIE DEPUIS LES DEBUTS DE L ISLAM AVEC L ARRIVEE AU MAGHREB DE DESCENDANTS DE AHL UL BAYT DE PLUS N OUBLIONS QUE LES FATIMIDES ONT REGNE AU MAGHREB, C EST LA RAISON POUR LAQUELLE ON TROUVE BEAUCOUP DE PRATIQUE COMMUNE AVEC L ECOLE JURIDIQUE JAAFARITE NOTAMMENT DANS LES MONTAGNES EN KABYLIE. OUI HAMDULILLAH JE PREFERE QUE DES ALGERIENS SE TOURNENT VERS LE CHIISME QUE VERS LE SALAFISME...
QUAND A RACHID BENISSA LE CONNAISSANT PERSONNELEMENT C EST QUELQU UN DE TRES OUVERT SUR LE PLAN DES ECOLES JURIDIQUES EN ISLAM ET D UNE TRES GRANDE ERUDITION EN PLUS D ETRE POLYGLOTTE (IL A ETE DIRECTEUR A L UNESCO PENDANT DES ANNEES JUSQU A SA RETRAITE RECENTE). LES BENISSA SONT UNE GRANDE FAMILLE DE LETTRES EN GRANDE KABYLIE (VOIR ENTRES AUTRE LE FRERE OMAR BENISSA NEUROCHIRURGIEN QUI A ECRIT UN LIVRE SUR EMIR ABDEL KADER ET LA FRANC MACONNERIE)..

30 janvier 2007 à 21:59  
Blogger idlisen_nnegh said...

Vous voulez connaître les idées de ce chi’ite et amazighophobe .
Voir ici http://www.fisweb.org/ avec le pseudo ithviriw .
Un article de Lounis Aggoun sur ce type .
http://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&task=view&id=36&Itemid=62

et sur ce blog ( le mien )où ce con prend pour son grade :

http://fr.360.yahoo.com/tamazight_assa

25 septembre 2007 à 22:57  
Anonymous Anonyme said...

Mais pour qui se prends ce ziri95, pour insulter rachid benissa gratuitement... Rachid Benissa fut l'élève de malek bennabi, brillantissime intelectuel algérien, qui en plus d'être polyglotte est d'une érudition impressionnante et je parle en connaissance de cause, il parle aussi le Amazhigh que l arabe ou le français... Et il n'a aucune leçon à recevoir d'amazighité...

15 mai 2008 à 21:59  

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