La Libye sous les bombes françaises, la France sous commandement américain
Djeha dont je me flatte d'être un des correspondants, attire notre attention sur un important article de Bruno-Roger Petit dans le Post.. Avant de lui laisser introduire l'article, il convient de signaler que la direction officielle des opérations devrait échoir d'ici peu à l'OTAN, c'est-à-dire aux Etats Unis, en dépit de l'opposition d'Ankara. On apprend en même temps que l'OTAN se prépare depuis des semaines à agir contre le gouvernement libyen!.
Un de nos quotidiens nationaux [algérien] titre en première page : « La France attaque la Libye ». 
On comprend que l’Expression  s’attache à refléter l’état déplorable des relations de notre pays avec  celui de la Sarkozie. Toutefois, si l’on veut être plus proche de la  réalité, il conviendrait de relativiser notablement ce qui n’est au fond  qu’une simple impression dont nous sommes victimes et dont sont  semblablement victimes nos amis Français pour lesquels je vous invite à  avoir quelque compassion. 
Je  suis convaincu que vous serez, comme moi, particulièrement charitable.  Et si cela vous est difficile parce que fourvoyés par les délires du  clown qui gouverne à Tripoli, vous ne suivez pas attentivement  l’actualité, vous le serez sans doute à la lecture du papier ci-dessous. 
Djeha  
D. 20 mars 2011. 
   Libye : pourquoi la télévision française cache-t-elle que Sarkozy est sous commandement américain ?  
Bruno Roger-Petit, LePost.fr, D. 20/03/2011 à 10h19 - mis à jour le 20/03/2011 à 12h16  
Depuis  hier, les télévisions françaises, reprenant sans vérifier les  informations "storytellées" de l'Elysée (faut quand même admettre que la  machine est bien rodée) nous bassinent avec le leadership français que  la France se serait attribuée dans la décision d'intervenir dans  l'affaire libyenne et dans l'action militaire qui s'est engagée par la  suite. "La France en première ligne", "Sarkozy, commander in chief", "La France frappe la première", "Les avions français ont été engagés les premiers", "Le leadership français contre Kadhafi"...  
Toute  la journée de samedi a été consacrée à la récitation de cette belle  histoire. Sans notre glorieux président, héritier de César, Talleyrand,  Charles XII de Suède, Bismarck, Clausewitz, Sun Tzu, Ike et Churchill,  rien n'aurait été possible.   
Soumis  à ce déluge uniforme autant qu'univoque, il est alors bon de se pencher  sur la couverture des mêmes événements par la presse américaine, entre  New York Times et Washington Post, organes de presse qui ont fait leur  preuve en matière d'indépendance et de sérieux. Cette lecture permet  (hélas, je dis bien hélas..) de mesurer l'écart entre la "vérité  sarkozyste" telle que les télévisions françaises la serinent depuis hier  et la dure, froide et objective réalité. De cette lecture, on peut  tirer deux leçons :   
1/ Ce  sont les Etats-Unis, seuls, qui ont décidé qu'il était enfin possible  de se lancer dans l'opération diplomatique ouvrant la voie à l'emploi de  la force contre la Libye.   
2/ Une fois ces opérations entamées, la  France sarkozyste a été placée sous commandement américain et obéit  depuis au doigt et à l'œil à ce que disent et décident Hillary Clinton  et le président Obama.   
On reprend.   
1/ Un article visiblement très bien informé du New-York Times (http://www.nytimes.com) décrit le processus qui a mené Obama à se décider à intervenir en Libye. Ce sont trois femmes, Hillary Clinton, Susan Rice (ambassadeur américain à l'ONU) et Samantha Powers  (conseiller au National Security Council) qui ont convaincu Obama jeudi  dernier (soit AVANT le show Juppé de vendredi devant le Conseil de  sécurité) qu'il était possible d'intervenir sans risquer de se lancer  dans une opération débouchant sur un nouvel Irak. Le président  américain a pris sa décision parce qu'il a été alors convaincu par ces trois femmes que les pays arabes et africains l'approuveraient et ne verraient pas en lui un néo-Bush.   
Par  la suite, les Américains ont laissé les Français être les petits  télégraphistes de leur décision, décision sans laquelle rien n'était  possible. En clair, si les trois femmes en question n'avaient pas  convaincu Obama, Juppé, Sarkozy et leur résolution se seraient fait  retoqués à l'ONU. Du reste, il suffit pour s'en convaincre de lire  attentivement le papier du NYT consacré aux coulisses du VRAI pouvoir où s'est joué la prise de décision contre Kadhafi : le nom de Sarkozy n'y apparaît pas une fois...   
2/ Quant au leadership français dans la direction des affaires militaires depuis hier, un autre article du Washington Post (http://www.washingtonpost.com)  vient réduire la communication sarkozyste sur le sujet à l'état de  fable pour les enfants. En effet, dans cet article faisant le point sur  le début des opérations militaires contre les troupes de Kadhafi, le  Washington Post précise que l'ensemble de ces opérations est placée sous le commandement des forces américaines en Afrique. "The French sorties were followed quickly by the wave of missile strikes against Libyan air defenses.  More than two dozen warships and a large number of  warplanes made up the initial strike force, which was led by the U.S.  military’s Africa command, a senior U.S. military official said."  Encore une fois, la réalité est cruelle : si leadership français il y a,  il s'agit d'une politesse faite par les Américains à la France de  Sarkozy, "Messieurs les Français, tirez les premiers... Parce que ça nous arrange..." Rien de plus.  
Tout  bien considéré, c'est assez accablant. Le président français, en  campagne permanente, est en train d'instrumentaliser une juste opération  militaire internationale en opération de communication personnelle dans  le but de grappiller quelques points dans les sondages, le tout en  racontant, pour faire les gros titres de l'actualité, une fable que la  lecture des meilleurs journaux américains vient balayer en deux temps  trois mouvements. Il est bien triste de constater que le président  français ne peut donc rien faire, même pour livrer un juste combat, sans  que cela soit nécessairement destiné à satisfaire son narcissisme  exacerbé et sa campagne électorale permanente. 
Sources : New York Times  
Libellés : Barack Obama, Hillary Rodham Clinton, Libye, Nicolas Sarkozy, OTAN


2 Comments:
des centaines de manifestants hier à Alger, nombreux blessés dans des manifestations en Syrie. Que vienne là aussi et rapidement la démocratie
Jusqu'à présent on n'a pas ressenti beaucoup d'intérêt de voter part pour les peuples arabes qui souffrent sous la férule de dictateurs, vous êtes trop occupé à attaquer ce que vous appelez le sionistan
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