Les habitants de la ville turque bombardée ont d'abord manifesté contre les autorités de leur pays
Le New
York Times du 3 octobre consacrait un long article au regain de tension à
la frontière turco-syrienne et aux bombardements effectués par l’armée turque
en représailles pour un obus de mortier qui s’est abattu en Turquie, causant lamort de cinq personnes, dont une mère de famille et ses trois enfants.
Depuis, un autre obus en provenance de Syrie a
touché le territoire turc sans faire de victimes, entraînant néanmoins une
autre riposte.
Pourtant, comme l’écrivait le journal
newyorkais,
On ne sait pas vraiment si le mortier qui a frappé la Turquie a été tiré par les forces gouvernementales ou par les rebelles qui combattent pour renverser le régime de M. Assad, mais la Turquie croit qu’il est parti d’une position gouvernementale, expliquent des analystes. Le gouvernement turc a dit avoir utilisé le radar pour sélectionner des cibles supposées être des postes avancés de l’armée syrienne.
Si c’est la première fois qu’un obus tiré
depuis la Syrie fait des victimes en Turquie, ce n’est cependant pas la
première fois que la petite ville d’Akçakale est touchée par des projectiles
liés aux affrontements entre les troupes syriennes et l’opposition armée.
Dans le brouillard qui englobe la guerre en
cours en Syrie, où les allégeances et les motivations sont imprécises et où une
impasse sanglante s’est installée, certains observateurs disent ne pouvoir d’empêcher
de se demander si cet épisode n’a pas été orchestré par l’une ou l’autre des
parties. Les rebelles ont imploré l’OTAN d’instaurer des zones d’exclusion
aérienne ou de refuge, et le président Assad peut imaginer rassembler ses
partisans contre une invasion étrangère, disent des experts. «Plusieurs parties
essayent d’attirer la Turquie dans le conflit,» a affirmé sur la chaîne turque
NTV, Atilla Sandikli , directeur du
Wise Men Center for Strategic Studies à Ankara.
Le gouvernement turc sait tout ça, bien sûr.
Comme il était au courant mais n’avait jamais donné suite aux réclamations des
habitants qui craignaient un incident de ce genre.
Et ce n’est pas un hasard si
Les habitants [d’Akçakale], excédés par les retombées de plus en plus fortes de la violence en Syrie, sont descendus dans les rues pour crier des slogans contre les autorités locales après qu’un obus de mortier ait touché un quartier résidentiel, tuant deux femmes et trois enfants.
Situation d'Akçakale |
En effet, les habitants le savent bien :
on ne peut pas entretenir des bandes armées à ses frontières, les laisser faire
le coup de feu dans le pays voisin puis se replier à l’abri sur son territoire
sans en subir des conséquences.
Et quand on sait qui sont les gens qui
prétendent renverser le régime syrien par la force des armes, des gens absolument dépourvus de principes, on ne saurait être étonné si on apprenait que ce sont
eux, où leurs formateurs venus des USA ou d’Angleterre, qui ont bombardé le
territoire turc.
Ce raisonnement est appelé théorie du complot
par ceux qui pensent que 1) il n’y a jamais de complot - sauf contre l’Occident
- et 2) que le discours des politiques correspondent toujours à leurs
intentions – par exemple qu’on bombarde vraiment une population à des fins
humanitaires ou qu'on tue des gens pour les sauver.
Libellés : Akçakale, Ankara, Atilla Sandikli, Bachar al-Assad, Syrie, Turquie
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