Le Sénateur Barack Obama a-t-il donné des gages suffisants au lobby sioniste? Rien n'est moins sûr.
On le sait, les USA jouent un rôle considérable dans la survie de l'entité sioniste à laquelle ils apportent un soutien considérable sur les plans financier, politique, militaire et scientifique, assumant par là un rôle de métropole vis-à-vis de cette enclave coloniale implantée au Proche Orient.
En même temps, l'entité sioniste exerce une influence énorme sur la politique étrangère des USA afin d'assurer la perpétuation de ce soutien. Cette influence s'exerce par le biais des groupes de presse, maisons d'édition, sociétés de production cinématographique etc. ainsi que par un contrôle de ce qui se dit et ce qui se fait dans les institutions scolaires et universitaires, ces dernières étant le vivier des futures élites américaines, juives ou pas. Le contrôle est assuré essentiellement, mais pas seulement, par l'Anti Defamation League [équivalent de la LICRA] et l'AIPAC, groupement d'organisations plus connu sous l'appellation de lobby sioniste.
Tout ceci est important, mais pas suffisant et est coiffé par un dispositif destiné à intervenir directement auprès des politiques en leur permettant d'accéder aux financements apportés par les riches donateurs affiliés aux organisations prosionistes. Effectivement, les campagnes électorales sont onéreuses, et pas seulement pour la présidentielle, et l'argent dépensé par les donateurs ne l'est pas en pure perte car un retour sur investissement en est attendu lors des votes au Congrès.
Enfin l'AIPAC a su mettre à profit son influence pour placer ses hommes à des postes clefs aussi bien à la présidence qu'au Congrès et dans les diverses administrations.
De fait, il semble bien que la métropole US soit désormais largement contrôlée par sa colonie sioniste, ce qui expliquerait que certains aient pu estimer que l'influence du lobby s'exerçait au détriment des intérêts des USA, je veux parler bien entendu de John Mearsheimer et Stephen Walt mais aussi de Christopher Vasillopulos.
Une situation somme toute comparable à bien des égards à celle vécue par la France de la IVème république engluée dans la guerre d'Algérie et à la merci des groupes de pression coloniaux. Il avait fallu le coup d'Etat du général de Gaulle pour redonner la priorité aux intérêts bien compris de la France et la libérer de l'influence des Pieds Noirs.
On admettra toutefois que le système mis en place par les sionistes aux USA est nettement plus sophistiqué et efficace. Cette efficacité n'est pas dûe seulement à leur talent et à leurs moyens financiers, elle tient également à la structure de la vie politique aux USA et à celle des institutions de ce pays doté d'un exécutif fort, ce qui met les USA à l'abri de l'instabilité politique qui minait la IVème république française.
Reste qu'aux USA, l'accession à la magistrature suprême dépend quand même du comportement des électeurs et que le lobby sioniste ne peut pas être sûr à 100 % que le président élu tiendra les positions qu'il a présentées lors de discours télévisés ou à la tribune de l'AIPAC.
Sur ce cliché, Barack Obama et son épouse Michelle dînent avec Edward Saïd et son épouse Mariam. La photo a été prise en 1998 lors d'une réunion de la communauté arabo-américaine de Chicago où le professeur Saïd avait prononcé un discours.
Et si le lobby est tranquille du côté Républicain, voire même de celui de Mme Clinton, il n'en va pas de même du côté du candidat Barack Obama. Certes, ce dernier a récemment multiplié les prises de position favorables à l'entité sioniste sans toutefois parvenir à éliminer complètement la défiance des sionistes, défiance confortée par ses propos selon lesquels "Personne ne souffre davantage que le peuple palestinien".
Et il est vrai qu'Obama affichait encore il y a quelques années des opinions plus favorables aux Palestiniens que ce qu'il est coutumier d'observer chez les politiciens US
Reflets de la défiance persistante chez le lobby sioniste, les courriels adressés à de nombreux électeurs Juifs [par des Juifs semble-t-il] présentant Obama comme un Musulman et même un Musulman radical. Plus astucieuse est la démarche qui consiste à fouiller dans le passé d'Obama et de certains de ses collaborateurs pour y trouver des traces d'hostilité à l'entité sioniste.
C'est ce que nous explique l'article ci-dessous où il est question de Robert Malley réputé pour son "arafatophilie." Et Robert Malley a de qui tenir, puisqu'il n'est autre que le fils de Simon Malley, le fondateur du magazine Afrique-Asie. Sur Robert Malley, on lira aussi cet article rédigé par Laurent Murawiec, un des idéologues de Bush. Il y a effectivement de quoi être estomaqué.
Le lobby est quand même un peu gêné car même s'il s'en méfie, il a quand même envie de miser sur le cheval gagnant quitte à avoir à continuer son travail de domptage d'un président qui voudrait gouverner d'abord dans l'intérêt de son pays et des "petites gens."
Des fonctionnaires juifs sèment le trouble dans la compétition Obama – Clinton
Par Akiva Eldar, Haaretz (Sionistan) 15 février 2008 Traduit de l’anglais par Djazaïri
Les tensions dans la compétition entre Hillary Clinton et Barack Obama pour la désignation du candidat démocrate à la présidentielle se retrouvent dans la communauté juive. Alors que l’écart entre les deux concurrents s’est resserré au cours des primaires, le conflit entre les deux camps juifs [le camp pro Obama et le camp pro Clinton] s’est aggravé. L’Israël officiel fait des efforts pour conserver une neutralité respectable. On fait monter des has been sur le ring, comme Dan Ayalon, cet ancien ambassadeur à Washington qui a montré du doigt un point sensible chez Obama – l’ampleur de son soutien à Israël. Ayalon n’est pas un cas unique. Des conseillers Juifs des candidats et des partisans non Juifs [de l’entité sioniste] s’occupent de manière presque obsessionnelle à rechercher der cadavres dans le placard du passé du candidat Noir. La clique néoconservatrice du Parti Républicain passe au crible les archives, en quête de documents « anti-israéliens » rédigés par des conseillers figurant dans l’équipe d’Obama. Robert Malley, qui fut le conseiller particulier du président Bill Clinton pendant les négociations de Camp David, a rejoint l’équipe d’Obama. Les néoconservateurs sont remontés jusqu’au père de Robert Malley, un juif d’origine égyptienne [Simon Malley] qui, hélas, avait gardé des liens d’enfance avec Yasser Arafat. Malley junior est accusé d’avoir co rédigé un article avec un Palestinien favorable aux accords d’Oslo et dans lequel il osait soutenir que Ehud Barak avait joué un rôle décisif dans l’échec du sommet de camp David en juillet 2000. Obama travaille dur pour dissiper les craintes des « amis d’Israël, » appellation réservée surtout aux activistes de l’AIPAC, le lobby pro israélien et à Malcolm Honlein, le vice président exécutif de la Conférence des Présidents [des grandes organisations juives]. Pour eux, toute personne qui ne soutien pas à 100 % les politiques du gouvernement israélien est inapte à diriger le pays. Hillary Clinton récolte les fruits de son investissement dans la communauté juive et Israël depuis sa première candidature aux sénatoriales dans l’Etat de New York. Elle tire aussi parti de la popularité de Bill Clinton dans les synagogues, chez les Israéliens et parmi ses riches amis Juifs.
Une longue série d’initiatives et de déclarations a effacé de la mémoire collective juive « l’écart » de la première Dame au printemps 1998, lorsqu’Arafat avait menacé Benjamin Netanyahu de proclamer unilatéralement l’Etat palestinien. Mme Clinton avait alors dit, au cours d’un rassemblement de jeunes Israéliens et Palestiniens appartenant à l’organisation Seeds for Peace, qu’il était important d’avoir un « Etat palestinien au fonctionnement moderne. Elle avait également dit que « il est dans l’intérêt à long terme du Moyen Orient que la Palestine soit un Etat… responsable du bien être… de l’éducation et de la santé de ses citoyens. »Depuis lors, elle a recommandé de voter en faveur de la décision du Congrès d’interrompre l’aide aux palestiniens s’ils proclamaient unilatéralement un Etat. Elle a aussi approuvé le mur de séparation et déclaré que la visite de Sharon au Mont du Temple [esplanade des mosquées] était une « visite légitime d’un lieu saint. »Sur l’Iran, elle a adopté une position plus agressive qu’Obama.Le virage à droite de Mme Clinton sur le processus de paix lui a aliéné certains de ses vieux amis chez les Juifs de gauche. Mais ces derniers sont convaincus que si elle parvient à la Maison Blanche, elle réaffirmera ses anciennes prises de position. L’expérience nous a enseigné que le lien entre les déclarations d’un candidat à la présidentielle et les actes d’un président élu est au mieux ténu.Par exemple, il est difficile depuis 1967 de trouver un candidat qui n’a pas promis de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Quand Yitzhak Rabin avait rappelé cette promesse à Gerald Ford, le président lui avait expliqué que les choses étaient différentes vues du bureau ovale. Les prévisions et les estimations à propos des positions fondamentales des politiciens Américains sur le Moyen-Orient ont également tendance à s’avérer fausses. Ainsi, par exemple, Hafez el Assad espérait la victoire de George Bush contre Al Gore. Il comptait sur les liens familiaux entre la famille de Bush et la famille royale saoudienne et sur son intérêt pour le pétrole. La suite est connue.Et puis, des enquêtes conduites par des organisations juives montrent que les positions des candidats sur les problèmes intérieurs, notamment dans le domaine social comme les droits des travailleurs, l’avortement, la recherche sur les cellules souches et la sécurité sociale intéressent plus les électeurs Juifs démocrates que celles sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem où sur l’évacuation de quelques colonies illégales dans les Territoires Occupés. Ce qui ne dissuade pas quelques intrigants politiques juifs (élus par personne) d’attiser le feu sous la marmite en ébullition.
Par Akiva Eldar, Haaretz (Sionistan) 15 février 2008 Traduit de l’anglais par Djazaïri
Les tensions dans la compétition entre Hillary Clinton et Barack Obama pour la désignation du candidat démocrate à la présidentielle se retrouvent dans la communauté juive. Alors que l’écart entre les deux concurrents s’est resserré au cours des primaires, le conflit entre les deux camps juifs [le camp pro Obama et le camp pro Clinton] s’est aggravé. L’Israël officiel fait des efforts pour conserver une neutralité respectable. On fait monter des has been sur le ring, comme Dan Ayalon, cet ancien ambassadeur à Washington qui a montré du doigt un point sensible chez Obama – l’ampleur de son soutien à Israël. Ayalon n’est pas un cas unique. Des conseillers Juifs des candidats et des partisans non Juifs [de l’entité sioniste] s’occupent de manière presque obsessionnelle à rechercher der cadavres dans le placard du passé du candidat Noir. La clique néoconservatrice du Parti Républicain passe au crible les archives, en quête de documents « anti-israéliens » rédigés par des conseillers figurant dans l’équipe d’Obama. Robert Malley, qui fut le conseiller particulier du président Bill Clinton pendant les négociations de Camp David, a rejoint l’équipe d’Obama. Les néoconservateurs sont remontés jusqu’au père de Robert Malley, un juif d’origine égyptienne [Simon Malley] qui, hélas, avait gardé des liens d’enfance avec Yasser Arafat. Malley junior est accusé d’avoir co rédigé un article avec un Palestinien favorable aux accords d’Oslo et dans lequel il osait soutenir que Ehud Barak avait joué un rôle décisif dans l’échec du sommet de camp David en juillet 2000. Obama travaille dur pour dissiper les craintes des « amis d’Israël, » appellation réservée surtout aux activistes de l’AIPAC, le lobby pro israélien et à Malcolm Honlein, le vice président exécutif de la Conférence des Présidents [des grandes organisations juives]. Pour eux, toute personne qui ne soutien pas à 100 % les politiques du gouvernement israélien est inapte à diriger le pays. Hillary Clinton récolte les fruits de son investissement dans la communauté juive et Israël depuis sa première candidature aux sénatoriales dans l’Etat de New York. Elle tire aussi parti de la popularité de Bill Clinton dans les synagogues, chez les Israéliens et parmi ses riches amis Juifs.
Une longue série d’initiatives et de déclarations a effacé de la mémoire collective juive « l’écart » de la première Dame au printemps 1998, lorsqu’Arafat avait menacé Benjamin Netanyahu de proclamer unilatéralement l’Etat palestinien. Mme Clinton avait alors dit, au cours d’un rassemblement de jeunes Israéliens et Palestiniens appartenant à l’organisation Seeds for Peace, qu’il était important d’avoir un « Etat palestinien au fonctionnement moderne. Elle avait également dit que « il est dans l’intérêt à long terme du Moyen Orient que la Palestine soit un Etat… responsable du bien être… de l’éducation et de la santé de ses citoyens. »Depuis lors, elle a recommandé de voter en faveur de la décision du Congrès d’interrompre l’aide aux palestiniens s’ils proclamaient unilatéralement un Etat. Elle a aussi approuvé le mur de séparation et déclaré que la visite de Sharon au Mont du Temple [esplanade des mosquées] était une « visite légitime d’un lieu saint. »Sur l’Iran, elle a adopté une position plus agressive qu’Obama.Le virage à droite de Mme Clinton sur le processus de paix lui a aliéné certains de ses vieux amis chez les Juifs de gauche. Mais ces derniers sont convaincus que si elle parvient à la Maison Blanche, elle réaffirmera ses anciennes prises de position. L’expérience nous a enseigné que le lien entre les déclarations d’un candidat à la présidentielle et les actes d’un président élu est au mieux ténu.Par exemple, il est difficile depuis 1967 de trouver un candidat qui n’a pas promis de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Quand Yitzhak Rabin avait rappelé cette promesse à Gerald Ford, le président lui avait expliqué que les choses étaient différentes vues du bureau ovale. Les prévisions et les estimations à propos des positions fondamentales des politiciens Américains sur le Moyen-Orient ont également tendance à s’avérer fausses. Ainsi, par exemple, Hafez el Assad espérait la victoire de George Bush contre Al Gore. Il comptait sur les liens familiaux entre la famille de Bush et la famille royale saoudienne et sur son intérêt pour le pétrole. La suite est connue.Et puis, des enquêtes conduites par des organisations juives montrent que les positions des candidats sur les problèmes intérieurs, notamment dans le domaine social comme les droits des travailleurs, l’avortement, la recherche sur les cellules souches et la sécurité sociale intéressent plus les électeurs Juifs démocrates que celles sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem où sur l’évacuation de quelques colonies illégales dans les Territoires Occupés. Ce qui ne dissuade pas quelques intrigants politiques juifs (élus par personne) d’attiser le feu sous la marmite en ébullition.
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