Sortie du roman officiel de la vie de Mohamed Merah
Je vous recommande la lecture de l'entretien que M. Albert Chennouf vient d'accorder au magazine Le Point.
Albert Chennouf est le père d'Abel Chennouf, un des trois soldats dont l'assassinat est attribué à Mohamed Merah.
Si, comme certains commentateurs, on peut le chipoter sur le point de savoir si son fils et les deux autres soldats assassinés méritent la légion d'Honneur ou une autre décoration à titre posthume, on ne saurait par contre contester que la mort des trois militaires n'a subi ni le même traitement médiatique, ni le même traitement politique que celle des victimes juives de l'école privée toulousaine.
M. Chennouf porte non seulement le deuil de son fils, mais il est aussi en colère contre le gouvernement français et la classe politique qui refusent de donner suite à sa demande d'une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette terrible affaire.
M. Chennouf considère que ce refus montre que, contrairement à ce que lui avait affirmé M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur, l'affaire Merah met en cause la raison d'Etat et qu'une commission d'enquête sonnerait le glas de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur).
Parce que, selon M. Chennouf:
La France entière a compris que Mohamed Merah était un indic de la DCRI. Je l'affirme moi-même depuis le début. Comment entre-t-on d'Israël en venant de la Syrie avec un nom à consonance arabe ? Et vice-versa. Merah était protégé par la DCRI, qui comptait sur lui pour démanteler des réseaux islamistes. Bernard Squarcini, l'ancien patron de la DCRI, a voulu nous faire croire que c'était un loup solitaire. En fait, je le pense protégé par un parrain solidaire qui nous vend une fable de barbouze. Pour moi, Bernard Squarcini est l'assassin présumé de mon fils. J'affirme qu'il a menti au juge. Et lorsqu'on ment au juge, on ment au peuple. Je n'admets pas cela.
et un peu plus loin:
François Hollande est sur la même ligne que Nicolas Sarkozy, que Jean-Yves Le Drian, nouveau ministre de la Défense, que Gérard Longuet, Manuel Valls, ou encore Claude Guéant. Tous, ils ont peur de la vérité...
Oui, il y a consensus droite- gauche sur l'affaire Merah comme sur les suites législatives à lui donner avec un renforcement de l'arsenal anti-terroriste qui est coproduit en quelque sorte par le précédent gouvernement et celui qui lui a succédé.
Il n'y aura pas de commission d 'enquête sur les crimes imputés à Mohamed Merah.
Parce que, et j'ignore si c'est une coïncidence, la sortie de "Mon frère, ce terroriste", sur l'itinéraire de Mohamed Merah vient d'être annoncée par toute la presse et il est l'oeuvre d'Abdelghani Merah, le frère aîné du tueur présumé.
Selon lui, Mohamed aurait été endoctriné par un autre membre de la fratrie, Abdelkader, inculpé de complicité d'assassinat.
Abdelghani n'est pas tendre non plus avec sa soeur Souad qu'il accuse
des mêmes dérives radicales. Un frère et une soeur, dit-il, qui se sont «rapprochés des salafistes toulousains». Il ajoute que sa soeur Souad lui a confié «plusieurs fois qu'elle était fière de Mohamed et des crimes qu'il avait commis. Qu'il avait eu le courage d'agir en moudjahidine, qu'il était dans la vérité. Qu'elle ne le pleurait pas avec tristesse, mais avec joie»
Au singulier, on agit en moudjahid, pas en moudjahidine, mais passons...
Il va de soi que Mohamed avait fait la fête le 11 septembre 2001! (Mohamed Merah a eu 13 ans en octobre 2001)
En fait, Abdelghani Merah a
retracé l’itinéraire d’un adolescent perdu de la république. Djihadiste et tueur d’enfants
La formule creuse au sujet de "l'adolescent perdu de la république" n'est pas d'Abdelgahni Merah pais de Mohamed Sifaoui, le romancier spécialisé dans le djihad banlieusard.
En fait, c'est M. Sifaoui qui est le véritable auteur de Mon frère, ce terroriste.
Et c'est certainement un gage d'authenticité et de probité...
On ne s'étonnera pas si Abdelkader Merah nie avoir déclaré être fier des actes de son petit frère!
Le frère de Mohamed Merah annonce qu'il va quitter Toulouse et essayer de "se remettre à vivre".
J'imagine que les recettes du bouquin devraient lui en donner les moyens..
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Bien sûr Mohamed Merah correspondait sans doute assez au portrait de quelqu'un qui veut en découdre pour une cause qu'il estime juste, et sans doute avait-il plus de traits communs avec certains délinquants qu'avec un jeune ouvrier consciencieux et conscient.
Mais ça ne suffit pas pour faire de quelqu'un un tueur froid habile au maniement des armes et, surtout, qui dispose d'un véritable arsenal et voyage fort loin: Syrie, Pakistan et même entité sioniste. Et qui, selon Claude Guéant, alors ministre de l'intérieur, peut se permettre de quitter momentanément son appartement alors qu'il est assiégé par la crème des forces de police.
De qui se moque-t-on?
Mais la grande question est: comment un gamin de pas même 24 ans a-t-il pu avoir les moyens d'acheter ces armes, de voyager de la sorte et, par dessus le marché, de payer le loyer et les charges d'un appartement.
On n'a jamais entendu ni le ministre de l'intérieur, ni le procureur parler de ça.
Pourtant, l'argent, comme on le sait, est le nerf de la guerre.
Libellés : Abel Chennouf, Albert Chennouf, Bernard Squarcini, Claude Guéant, DCRI, Manuel Valls, Mohamed Merah, Mohamed Sifaoui, Montauban, Toulouse
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