Alberto Nisman s'indigne de la nomination d'un ministre Iranien. Mais son travail est-il digne de celui d'un représentant de la justice?
J’avais évoqué, il y a quelques jours, la colère du procureur Argentin Alberto Nisman suite à la nomination dans le nouveau gouvernement Iranien d’Ahmad Vahidi qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt en Argentine et d’un avis de recherche international via Interpol pour l’attentat commis en 1994 contre le siège de l’AMIA, une association juive, à Buenos Aires.
L’émotion du procureur avait été répercutée à l’unisson par la presse occidentale qui ne s’était même pas donnée la peine, notais-je, de s'apercevoir que Vahidi figurait déjà dans le précédent gouvernement de M. Ahmadinedjad avec le rang de vice-ministre de la défense, ce qui n’est quand même pas rien dans un pays assiégé (mais oui, regardez une carte de la région).
Cette émotion a sans nul doute été simulée pour relancer médiatiquement le dossier nucléaire iranien, notamment en Amérique Latine où le ministre sioniste des affaires étrangères a récemment fait une tournée pour expliquer (je schématise) qu’Ahmadinedjad = Hitler.
Reste ce qui n’intéresse guère nos journaux, c’est-à-dire un dossier d’accusation vide et une instruction... qui suit son cours.
C’est ce que nous rappelle opportunément l’article de Noticias Argentinas que je vous propose. Car si le procureur Nisman crie à qui veut l’entendre qu’il demande l’arrestation de Vahidi et de quelques autres hauts responsables Iraniens, à l’heure actuelle pas une personne n’est sous les verrous pour le drame de l’AMIA, pas même des citoyens Argentins que le procureur Nisman accuse d’être le relais local des terroristes.
Et pour cause ! Si l’enquête avait d’emblée été bâclée, on ne saurait dire que le procureur Nisman l’a faite progresser. Et c’est pourquoi l’avocat de deux prévenus réclame que le procureur daigne enfin se mettre en quête d’indices matériels dont certains peuvent peut-être encore être retrouvés.
Mais apparemment les services du procureur font plus dans les relations publiques internationales que dans le judiciaire...
AMIA : la défense d’un accusé remet en question l’utilisation d’une camionnette pour l’attentat.
Infobae.com (Argentine) 12 août 2009 traduit de l’espagnol par Djazaïri
Dans un document écrit présenté au procureur Alberto Nisman, l’avocat Juan Gabriel Labak demande à ce qu’il soit « procédé à une excavation du sol à l’endroit où on soutient qu’a explosé le Trafic utilisé comme véhicule piégé, » et de la sorte – selon lui – « confirmer ou écarter » l’usage du dit véhicule pour l’attentat qui avait eu lieu le 18 juillet 1994 et dans lequel 85 personnes avaient péri.«Il n’y a aucune certitude sur ce Trafic, » assure l’avocat qui considère que « si son existence réelle [du véhicule] n’est pas démontrée, l’ensemble de la piste suivie et l’argumentation avancée dans cette enquête tombent d’eux-mêmes.»
Labak explique en outre que, «tous les petits débris du Trafic qu’on dit avoir retrouvés aux abords de l’AMIA représentent à peine 6 % d’un Trafic.»
«Nous savons que quand un véhicule piégé explose, le véhicule souffre de dommages au niveau de la carrosserie, surtout dans la partie du côté de la cible à détruire. Mais dans le cas de l’AMIA, on n’a jamais trouvé le châssis du véhicule,» dit-il.
Il exhorte donc le procureur Nisman à déterminer «avec précision et certitude si l’explosion s’est produite hors du bâtiment de l’AMIA et avec une voiture piégée ou si elle a eu lieu avec des explosifs disposés à l’intérieur du dit immeuble.»
Comme moyen de preuve, l’avocat propose de pratiquer des excavations là où aurait explosé la camionnette sur une profondeur « d’au moins quatre mètres pour vérifier si, à ce niveau, on en trouve des restes (châssis et autres éléments) qui, répète-t-il, ne disparaissent jamais ni ne sont pulvérisés dans un attentat de ce genre». «De plus, avec les méthodes modernes d’analyse de l’ADN, il serait même possible d’identifier le conducteur suicide parce des traces de sang des tissus, des cheveux, un ou plusieurs os doivent nécessairement avoir adhéré aux débris du véhicule piégé,» ajoute l’avocat.
Il propose aussi qu’on désigne un membre de l’Académie Nationale d’Ingénierie pour qu’il fasse une expertise en vue de déterminer le lieu exact où se trouvaient les explosifs de l’attentat contre l’AMIA.« Si ces preuves ne se matérialisent pas, il sera difficile de continuer à parler de l’existence du Trafic et du rôle que le ministère public attribue à mes clients dans cette interminable et, de ce fait, inconstitutionnelle instruction,» dit-il.Dans ce document, auquel Noticias Argentinas a eu accès, Labak se plaint su manque « d’éléments nouveaux importants » dans le dossier d’enquête, en dépit de la « dotation en personnel étonnante» dont bénéficie le procureur Nisman (« il dispose de 45 employés, dont 32 sont avocats qui reçoivent des rémunérations particulièrement élevées») et après quinze ans d’instruction de l’affaire.« A ce propos, j’attire fortement l’attention que le fait que, à chaque fois qu’on va au ministère public ou au cabinet particulier [Secretaría Especial], on peut observer de nombreux employés, professionnels ou non, totalement désœuvrés,» critique l’avocat.
Kanoore Edul et son fils Jacinto sont accusés par le procureur d’avoir été le réseau local pour l’attentat et de jouir de la protection, dans leur tentative d’étouffer l’enquête, de la part de Carlos Menem, le président de l’époque [de l’attentat].
L’émotion du procureur avait été répercutée à l’unisson par la presse occidentale qui ne s’était même pas donnée la peine, notais-je, de s'apercevoir que Vahidi figurait déjà dans le précédent gouvernement de M. Ahmadinedjad avec le rang de vice-ministre de la défense, ce qui n’est quand même pas rien dans un pays assiégé (mais oui, regardez une carte de la région).
Cette émotion a sans nul doute été simulée pour relancer médiatiquement le dossier nucléaire iranien, notamment en Amérique Latine où le ministre sioniste des affaires étrangères a récemment fait une tournée pour expliquer (je schématise) qu’Ahmadinedjad = Hitler.
Reste ce qui n’intéresse guère nos journaux, c’est-à-dire un dossier d’accusation vide et une instruction... qui suit son cours.
C’est ce que nous rappelle opportunément l’article de Noticias Argentinas que je vous propose. Car si le procureur Nisman crie à qui veut l’entendre qu’il demande l’arrestation de Vahidi et de quelques autres hauts responsables Iraniens, à l’heure actuelle pas une personne n’est sous les verrous pour le drame de l’AMIA, pas même des citoyens Argentins que le procureur Nisman accuse d’être le relais local des terroristes.
Et pour cause ! Si l’enquête avait d’emblée été bâclée, on ne saurait dire que le procureur Nisman l’a faite progresser. Et c’est pourquoi l’avocat de deux prévenus réclame que le procureur daigne enfin se mettre en quête d’indices matériels dont certains peuvent peut-être encore être retrouvés.
Mais apparemment les services du procureur font plus dans les relations publiques internationales que dans le judiciaire...
AMIA : la défense d’un accusé remet en question l’utilisation d’une camionnette pour l’attentat.
Infobae.com (Argentine) 12 août 2009 traduit de l’espagnol par Djazaïri
Dans un document écrit présenté au procureur Alberto Nisman, l’avocat Juan Gabriel Labak demande à ce qu’il soit « procédé à une excavation du sol à l’endroit où on soutient qu’a explosé le Trafic utilisé comme véhicule piégé, » et de la sorte – selon lui – « confirmer ou écarter » l’usage du dit véhicule pour l’attentat qui avait eu lieu le 18 juillet 1994 et dans lequel 85 personnes avaient péri.«Il n’y a aucune certitude sur ce Trafic, » assure l’avocat qui considère que « si son existence réelle [du véhicule] n’est pas démontrée, l’ensemble de la piste suivie et l’argumentation avancée dans cette enquête tombent d’eux-mêmes.»
Labak explique en outre que, «tous les petits débris du Trafic qu’on dit avoir retrouvés aux abords de l’AMIA représentent à peine 6 % d’un Trafic.»
«Nous savons que quand un véhicule piégé explose, le véhicule souffre de dommages au niveau de la carrosserie, surtout dans la partie du côté de la cible à détruire. Mais dans le cas de l’AMIA, on n’a jamais trouvé le châssis du véhicule,» dit-il.
Il exhorte donc le procureur Nisman à déterminer «avec précision et certitude si l’explosion s’est produite hors du bâtiment de l’AMIA et avec une voiture piégée ou si elle a eu lieu avec des explosifs disposés à l’intérieur du dit immeuble.»
Comme moyen de preuve, l’avocat propose de pratiquer des excavations là où aurait explosé la camionnette sur une profondeur « d’au moins quatre mètres pour vérifier si, à ce niveau, on en trouve des restes (châssis et autres éléments) qui, répète-t-il, ne disparaissent jamais ni ne sont pulvérisés dans un attentat de ce genre». «De plus, avec les méthodes modernes d’analyse de l’ADN, il serait même possible d’identifier le conducteur suicide parce des traces de sang des tissus, des cheveux, un ou plusieurs os doivent nécessairement avoir adhéré aux débris du véhicule piégé,» ajoute l’avocat.
Il propose aussi qu’on désigne un membre de l’Académie Nationale d’Ingénierie pour qu’il fasse une expertise en vue de déterminer le lieu exact où se trouvaient les explosifs de l’attentat contre l’AMIA.« Si ces preuves ne se matérialisent pas, il sera difficile de continuer à parler de l’existence du Trafic et du rôle que le ministère public attribue à mes clients dans cette interminable et, de ce fait, inconstitutionnelle instruction,» dit-il.Dans ce document, auquel Noticias Argentinas a eu accès, Labak se plaint su manque « d’éléments nouveaux importants » dans le dossier d’enquête, en dépit de la « dotation en personnel étonnante» dont bénéficie le procureur Nisman (« il dispose de 45 employés, dont 32 sont avocats qui reçoivent des rémunérations particulièrement élevées») et après quinze ans d’instruction de l’affaire.« A ce propos, j’attire fortement l’attention que le fait que, à chaque fois qu’on va au ministère public ou au cabinet particulier [Secretaría Especial], on peut observer de nombreux employés, professionnels ou non, totalement désœuvrés,» critique l’avocat.
Kanoore Edul et son fils Jacinto sont accusés par le procureur d’avoir été le réseau local pour l’attentat et de jouir de la protection, dans leur tentative d’étouffer l’enquête, de la part de Carlos Menem, le président de l’époque [de l’attentat].
Libellés : Ahmad Vahidi, Alberto Nisman, AMIA, Argentine, Buenos Aires, Carlos Menem, Juan Gabriel Labak, Kanoore Edul, Renault Trafic
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