Les massacres des populations civiles : une constante de la politique sioniste
Entre le 16 et le 18 septembre 1982, l’Etat d’Israël supervise un des massacres les plus sanglants de l’histoire contemporaine de la région : près de 3000 civils, enfants, femmes et vieillards pour la plupart, sont assassinés de sang-froid, dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Après le retrait de la résistance palestinienne, sous la supervision des grandes puissances, Etats-Unis et France y compris, des hordes sauvages libanaises se lancent à l’assaut des camps, pendant deux jours et deux nuits, protégées et éclairées par les forces israéliennes qui occupaient Beyrouth.
Mais si le massacre de Sabra et Chatila fut exécuté par des sous-mains et supervisé par les sionistes, l’histoire du sionisme en Palestine est une suite de massacres, perpétrés par les juifs sionistes eux-mêmes : colons, membres de milices terroristes ou soldats de l’armée après 1948. Les massacres commis sont innombrables. Pour voler un pays, les sionistes massacrent. Massacrer des populations civiles va de pair avec la destruction de villes et villages et des lieux saints. Massacrer des populations permet de falsifier l’histoire et d’effacer l’identité de toute une population : ces crimes contre les Palestiniens font partie intégrante de la nature de l’entité sioniste basée sur une idéologie raciste et colonialiste.
Le massacre des populations civiles palestiniennes est en effet inscrit dans l’idéologie sioniste. Celle-ci, dont le but est de créer « un Etat juif pour les juifs » et de former une « tête de pont de la civilisation occidentale » dans le monde arabe, considère que la Palestine doit être vidée de sa population autochtone, les Arabes palestiniens.
Bien avant l’instauration de l’Etat d’Israël, alors que la Palestine était sous mandat britannique, le mouvement sioniste s’est doté de milices (Stern, Irgoun, Haganah…), dont le seul but était de terroriser et massacrer la population palestinienne. La Haganah, créée en 1920, comportait en 1948, avant la proclamation de l’Etat d’Israël, 120 000 membres, ce qui représentait 20 % du total de la population juive "immigrée". Cet énorme pourcentage (par comparaison, le pourcentage des forces armées dans un pays est en règle générale de 1 à 2%) dénote bien la nature et les intentions d’un Etat basé sur la militarisation de sa population.
Près d’une centaine de massacres sont commis de 1937 au 15 Mai 1948 (date de la proclamation de l’Etat d’Israël) : grenades lancées sur des marchés, à la sortie des mosquées, comme à Haïfa ou al-Quds, attaque de villages et massacre de leurs habitants, comme à Abbassiya, en Décembre 1947, où des membres de l’Irgoun déguisés en soldats britanniques attaquent le village, font sauter des maisons, tirent sur les gens et placent des bombes à retardement qui feront d’autres victimes les jours suivants.
Ces massacres ont continué avec une violence accrue dans les périodes précédant et suivant la création de l’Etat d’Israël mais se perpétuent jusqu’à nos jours.
Hier comme aujourd’hui, qu’ils soient commis par des gangs terroristes ou par une armée régulière, les massacres s’inscrivent toujours dans un objectif politique, l’ultime étant d’occuper toute la Palestine en annihilant toute résistance.
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Ainsi le massacre de Deir Yassine, perpétré les 9-10 Avril 1948, avait-il aussi pour but de « servir d’exemple » à la population palestinienne, et notamment dans la région d’al-Quds, suivant le sinistre slogan sioniste : « Partez ou vous mourrez ». C’est aussi à cause du massacre de Deir Yassine que la partie occidentale de la ville d’al-Quds sera occupée. Il en était de même pour les massacres commis à la mosquée Dahmash, à Lid, le 11 juillet de la même année ou à Ramleh en juin et juillet, puisque les survivants furent poussés sur les routes de l’exil, avec les images des massacres gravés dans leurs cœurs.
Mais les sionistes ont poursuivi les réfugiés, voulant les empêcher de revenir à leurs villages et villes. Le 30 octobre 1948, les nouveaux Israéliens lancent une attaque sur le village de Houla, au sud du Liban, massacrant population libanaise et réfugiés palestiniens.
Punir la résistance et les résistants
Plusieurs massacres sont commis pour punir les résistants. Que ce soit à Sabra et Chatila en 1982, à Jénine en 2002, à Fakhani, quartier de la résistance palestinienne à Beyrouth, le 17 juillet 1981, ou à Qana (Liban), le 18 avril 1996, le but des massacres est de punir les résistants en massacrant leurs familles, leurs proches, leurs voisins.
Les massacres récents, commis au Liban au cours de la guerre américano-sioniste de juillet-août 2006, s’inscrivent dans cette optique : puisqu’il y a résistance populaire, les civils deviennent la cible privilégiée des bombardements meurtriers : villages et quartiers de villes, au sud ou dans la banlieue de Beyrouth, sont pilonnés avec une rage inégalée.
Prévenir une résistance
Des massacres ont également été commis par les forces sionistes pour créer un état de panique au sein de la population palestinienne, avant d’entreprendre une guerre. C’est le cas du massacre de Kfar Qassem, commis le 29 octobre 1956, à la veille de l’agression tripartite (anglo-franco-israélienne) contre l’Egypte.
C’est également le cas des massacres commis à Rafah et Khan Younes, dans la bande de Gaza, en 1956, alors sous administration égyptienne. Pour les forces sionistes, il fallait empêcher qu’une résistance palestinienne soutienne l’Egypte contre l’agression. Mais c’est aussi le cas des massacres commis avant la guerre de juin 1967 : le 13 novembre 1966, massacre à Sumu’, près d’al-Khalil, avec destruction des maisons, le 6 mai 1967 dans la ville d’al-Quds, où 300 civils sont tués dans leurs maisons, par familles entières, et le 1er juin dans le camp de Rafah, tuant 23 civils.
S’emparer de lieux saints
Deux massacres recensés ont été commis dans le but de s’emparer des lieux saints : al-Haram al-Sharif à al-Quds et al-Haram al-Ibrahimi à al-Khalil, en 1990 et en 1994. L’armée et la police des frontières soutiennent les colons qui prétendent arracher ces lieux aux Musulmans. C’est au moment des prières que les attaques ont lieu, causant de lourdes pertes parmi les Palestiniens : à al-Quds, 23 tués et 850 blessés, et à al-Khalil, 24 tués et 132 blessés.
Se venger
Pour les sionistes, colons ou soldats, les Palestiniens sont les cibles des actes de vengeance. Le 20 mai 1990, 7 ouvriers palestiniens à Uyun Qura tombent sous les tirs d’un soldat israélien. Le 4 août 2005, un soldat colon, refusant le désengagement israélien de la bande de Gaza, massacre les passagers palestiniens d’un bus, à Shefa Amr, en Galilée, faisant quatre victimes et une dizaine de blessés.
Le massacre de Qibya, village palestinien de la région de Ramallah, le 14 octobre 1953, est probablement un acte de vengeance, mené par Ariel Sharon et commandé par Ben Gourion. Des familles entières furent décimées lors de ce massacre.
Quelles que soient les armes utilisées, quels que soient les auteurs, quel que soit le nombre de victimes, les nombreux massacres, actes prémédités envers des populations sans défense, perpétrés depuis l’invasion sioniste de la Palestine, témoignent de la nature criminelle de cet Etat que continuent à protéger et à soutenir les puissances occidentales.
Palestine en marche
Pour commémorer les massacres de Sabra et Chatila, pour honorer la mémoire des martyrs de tous les massacres commis par l’entité sioniste